Effet «waouh» garanti, ce vendredi 26 juillet, avec la retransmission au jardin Darcy du spectacle mis en place autour de la Seine. Tous les spectateurs qui le pouvaient se sont levés pour l'hymne olympique.
L'événement d'une vie. 12 tableaux, 85 bateaux, 6 km de Seine et de scènes, 45.000 policiers et gendarmes, 320.000 spectateurs à Paris et 22 millions de téléspectateurs en France. Les indicateurs de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, mise en scène par Thomas Jolly, donnent le vertige.
Ce vendredi 26 juillet 2024, à Dijon, parmi les personnes qui ont suivi la réalisation en direct des équipes de France 2 figuraient les quelques 2.800 personnes qui, selon la Ville de Dijon, se sont relayées devant l'écran géant de la
fan zone installée dans le jardin Darcy.
Le «Club 2024» sera animé du 26 juillet au 11 août pour les épreuves olympiques puis du 28 août au 8 septembre pour les épreuves paralympiques (
lire le communiqué).
Dijon est labellisée Terre de Jeux
«Comme c'est une Terre de Jeux sportive, la Ville de Dijon a voulu que les Dijonnais puissent aussi vivre ce moment unique», a expliqué Nora El Mesdadi (divers gauche), conseillère municipale déléguée aux sports, accompagnée de Mélanie Balson (PS), autre élue municipale. «Cela fait quand même 100 ans que l'on n'a pas eu les JO en France.»
«La politique sportive menée par François Rebsamen, Nathalie Koenders et Claire Tomaselli est une politique ambitieuse dans laquelle on laisse la place à tous nos sportifs et, récemment, on a accueilli nos sportifs amateurs salle des États pour leur remettre des médailles par rapport au haut niveau qu'ils ont», a rappelé la conseillère municipale.
«On a toujours fait en sorte que la sécurité sanitaire et policière soit de mise dans tous nos événements comme lors du passage du Tour de France et du Relais de la flamme olympique», a-t-elle souligné à propos de la sécurisation de la
fan zone.
Un dispositif de sécurité «adapté au risque terroriste»
«La préparation s'est faite en totale collaboration avec la Ville de Dijon depuis plusieurs mois», a indiqué Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, «l'aspect sécurité a été immédiatement une préoccupation».
«Le jardin Darcy est un espace fermé, ce qui permet de filtrer à l'entrée», a ajouté le représentant de l’État. Ainsi, l'accès à la
fan zone se fait uniquement par l'entrée principale du jardin Darcy où des agents de sécurité effectuent des contrôles.
Une quinzaine d'agents de la Police nationale viennent renforcer les policiers municipaux spécialement pour sécuriser la
fan zone, sans compter les effectifs habituellement mobilisés en soirée à Dijon.
«C'est un dispositif adapté au risque terroriste», a considéré le préfet, «ainsi qu'aux mouvements de foule». «La Ville de Dijon a une jauge maximale à 3.000 personnes, c'est aussi un objet de préoccupation. Il faut des policiers visibles pour que les gens à la fois se sachent en sécurité et pour que d'éventuels fauteurs de troubles sachent qu'on est là !»
Le souhait d'«un moment de paix»
«On attend que nos Français brillent au maximum de ce qu'ils peuvent», a déclaré Nora El Mesdadi qui ne fait pas de pronostics en termes de médailles décrochées. «On aimerait surtout que, dans ces périodes de guerres et de tensions, que le sport fasse qu'il y ait une cohésion entre les gens, une sympathie et que l'on se retrouve autour de ces valeurs.»
«On a des Dijonnais qui vont jouer ces Jeux olympiques», a-t-elle signalé, «on est de tout cœur avec eux». «Ils nous déjà emmené des médailles – je pense à Léa Ferney – donc on leur souhaite de nous ramener d'autres médailles.»
«J'observe que l'équipe masculine de rugby à 7 a très bien démarré», s'est félicité Franck Robine, «les filles au foot ont très bien démarré également». «On soutient les sportifs français tout en se réjouissant avant tout que ce soit un grand moment de rencontres internationales et que ce soit un moment de paix.»
L'apparition d'Aya Nakamura provoque un frisson dans le public
Bien avant l'heure de la retransmission, l'esplanade devant le monument rendant hommage à Henry Darcy était rempli d'une foule nombreuse, populaire, métissée, intergénérationnelle et surtout... très sage !
Le lancement de la cérémonie a été accueilli sans effusion. De rares drapeaux tricolores apparaissaient ponctuellement, un seul drapeau olympique était visible, sans ostentation.
Pour qu'un frisson parcourt le public, il a fallu non le «Truc en plumes» de Lady Gaga mais l'apparition de la chanteuse Aya Nakamura en robe dorée signée Christian Dior au milieu de danseurs aux tenues assorties et de quelques Gardes républicains jouant «Formidable» de Charles Aznavour et créant ainsi un des multiples décalages du spectacle. Là, les premières acclamations ont fusé, suivies de chaleureux applaudissements.
Progressivement, l'émotion a gagné le public. La «Marseillaise» de la chanteuse lyrique Axelle Saint-Cirel a été, elle aussi, copieusement applaudie, tant pour le symbole national que pour la prestation héroïque, bravant la pluie battante depuis le sommet du Grand Palais.
Les délégations palestinienne et ukrainienne sont particulièrement applaudies
Désormais déliées, les mains se sont de plus en plus activées pour acclamer les délégations par affinité. Le Brésil a ouvert le bal, suivi de l'Espagne. La délégation palestinienne a été accompagnée par des applaudissements nourris, ainsi que celle de l'Ukraine puis, bien sûr, celle de la France qui naviguait en dernière position.
Toutefois, à l'applaudimètre, Porto Rico l'a emporté grâce à la présence dans le public de proches de la délégation portoricaine accueillie récemment au CREPS de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon (
lire le communiqué). Des supporters venus, eux, avec des drapeaux.
Un show qui met en valeur le rayonnement de la France
La découverte de statues représentant des femmes françaises remarquables a fait vibrer le public qui a rendu un hommage particulier à Gisèle Halimi, Louise Michel et, surtout, Simone Veil.
Les enfants – et sans doute plus discrètement quelques adultes aussi – ont plutôt réagi en suivant un quasi-court métrage animé des Minions, une production française, inséré, comme d'autres séquences, pour rythmer le passage des bateaux transportant les délégations.
La Tour Eiffel cumule les effets «Waouh»
Autre moment d'émotion : quand l'hymne olympique a retenti, à l'invitation du speaker au Trocadéro, toutes les personnes qui le pouvaient se sont levées également dans le jardin Darcy.
Ensuite, l'impressionnant éclairage de la Tour Eiffel et ses projecteurs dirigés vers le ciel a créé un effet «Waouh» palpable dans le public – capté également par le son de «Supernature» de Cerrone – tandis que la Flamme olympique remontait la Seine, portée par des sportifs célèbres.
Après l'allumage de la vasque située dans le jardin des Tuileries par Marie-Josée Pérec et Teddy Riner, l'apparition de Céline Dion au milieu des poutrelles de la Dame de Fer a provoqué de nouvelles vibrations, sa reprise de «L'Hymne à l'amour» d’Édith Piaf constituant le final de cette cérémonie d'ouverture de Paris 2024.
Jean-Christophe Tardivon