
La Métropole de Dijon a noué un partenariat avec Meridiam, société qui gère plus de 20 milliards de dollars d'actifs dans le monde entier, pour développer des projets de production d'énergies renouvelables. Par ailleurs, plusieurs élus ont critiqué le tracé du projet de troisième ligne de tramway.

Les élus de la Métropole de Dijon ont examiné plusieurs sujets liés au développement durable, ce jeudi 27 mars 2025, à Dijon, entre transports en commun et développement des énergies renouvelables. Président de la collectivité, François Rebsamen (PS, FP) s'est ainsi félicité d'une «belle soirée pour l'écologie».
Après la démission de Jean Dubuet, le nouveau maire de Flavignerot François Sarron-Pillot a rejoint l'assemblée métropolitaine.
Deux rassemblements distincts
Alors que les élus arrivent progressivement au siège de la Métropole, deux rassemblements distincts se sont constitués dans le calme devant l'entrée du bâtiment.
Tout comme le 24 mars dernier devant l'Hôtel de Département, une dizaine de militants côte-d'oriens de Greenpeace et des Amis de la Terre protestent contre le soutien financier apporté à l'aéroport de Dole-Jura et déploient une banderole «Nos impôts décollent à Dole, stop» (
lire le communiqué).
Parallèlement, dans le cadre d'une mobilisation nationale contre les expulsions à la fin de la trêve hivernale, des militants de l'antenne dijonnaise de Droit au logement brandissent une autre banderole «Non aux expulsions, un toit, c'est un droit» (
retrouver le communiqué). Ils sont soutenus notamment par des militants de La France insoumise et du mouvement Dijon Avenir (
lire le communiqué), soit une vingtaine de personnes environ.
«Il faut reprendre le chemin de la construction du logement», déclare François Rebsamen
Durant la session, au détour d'un rapport portant sur les aides à la pierre, le président de la Métropole réagira à ces mobilisations.
«Il y avait tout à l'heure deux manifestations un peu différentes», commente alors François Rebsamen, «il y avait ceux qui ne voulaient pas d'avion, pas d'aéroport, je respecte les positions des uns et des autres, et, de l'autre côté, ceux qui voulaient qu'on construise des logements». «En général, ceux qui ne voulaient pas de l'aéroport sont ceux qui ne veulent pas non plus des logements donc je leur ai proposé de se rapprocher pour qu'il y ait une position commune. (…) Ceux qui ont manifesté là, ils sont d'ailleurs logés dans le parc public suite à des constructions contre lesquelles ils n'avaient pas manifesté à l'époque.»
«Il faut reprendre le chemin de la construction du logement», insiste le social-démocrate, «c'est indispensable de satisfaire ce besoin premier pour tous les habitants».
L'accent est mis sur le développement durable
«Une Métropole peut agir sur son territoire pour décarboner les transports, décarboner le chauffage et produire des énergies renouvelables sous forme de chaleur ou électrique afin de renforcer la sécurité énergétique de notre service public et réduire notre exposition au risque de volatilité des prix de l'énergie», revendique François Rebsamen en préambule, saluant à ce titre l'action de Jean-Patrick Masson (écologiste indépendant), vice-président chargé notamment de la transition écologique.
Plusieurs rapports concernant le développement durable sont effectivement à l'ordre du jour de la session, à commencer par les prémices d'une troisième ligne de tramway ainsi que la création d'une société d'économie mixte dédiée à la gestion de projets de production d'énergies renouvelables.
«Nous savons faire des choix dimensionnés, à la taille de la métropole, que ce soit sur le tram, sur l'UVE, sur l'eau, sur l'énergie qui permettent un haut niveau de service à une échelle qui dépasse, en réalité, bien souvent, le niveau de notre métropole», revendique le responsable de l'exécutif.
Avec la ligne T3, François Rebsamen vante «un projet nécessaire pour notre Métropole»
«Bien que les études ne soient pas totalement finalisées, j'ai la conviction que ce projet de troisième ligne est un projet nécessaire pour notre Métropole», indique François Rebsamen en présentant de nouveau les éléments dévoilés le 21 mars dernier (
lire notre article). «En le proposant ainsi à l'avis de nos concitoyens et des élus de la Métropole, il pourra encore être amélioré.»
«J'ai vu que florissait un espèce de concours Lépine de l'idée», moque le le président de la collectivité alors que des élus et citoyens ont également fait des propositions dans le cadre du débat en vue des prochaines élections municipales.
Concertation publique sur le projet alors que les études ne sont pas terminées
La concertation a pour objectif de «mieux faire connaître le projet aux habitants de la métropole et aux acteurs socio-économiques», d'«identifier les facteurs permettant de favoriser le report modal de la voiture sur le tramway», de «mieux comprendre les attentes des habitants en matière de partage de l'espace public sur les axes empruntés par le tramway», de «mieux comprendre les attentes sur l'articulation du projet de tramway avec le réseau de bus actuel pour anticiper le futur réseau de transports collectifs» et de «nourrir la poursuite des études et notamment le programme des études de maîtrise d’œuvre».
Du 2 juin au 1er août, seront organisées des réunions d'information appuyée par une exposition affichée en différents sites ou encore un «dispositif massif de communication».
Les habitants de Chevigny-Saint-Sauveur sont majoritairement «insatisfaits» de l'offre de transports en commun
«Pour le moment, l'étude a montré qu'une extension du tram de Quetigny vers Chevigny n'était pas justifiée parce que le coût était élevé pour un potentiel de desserte dans les plus bas des corridors qui ont été étudiés avec un temps de parcours pour rejoindre Dijon beaucoup trop long et pas du tout compétitif avec la voiture», explique François Rebsamen qui ajoute qu'une nouvelle étude a été lancée portant sur «une ligne de bus rapide avec une partie en site propre».
«Chevigny n'est pas directement concernée par cette ligne», remarque effectivement Guillaume Ruet (LR), conseiller métropolitain et maire de Chevigny-Saint-Sauveur, «ce n'est pas pour autant une raison pour s'y opposer».
Toutefois, Guillaume Ruet rappelle une enquête de l'opérateur de 2021 montrant que plus de la moitié des Chevignois usagers des transports en commun étaient «insatisfaits de l'offre». «Aujourd'hui, même s'il y a des solutions de transports en commun, c'est un peu la galère !»
Le maire de Chevigny-Saint-Sauveur évoque donc des réunions avec les services métropolitains pour «trouver la meilleure solution» entre prolongement du tramway arrivant à Quetigny ou création d'une ligne de bus en site propre.
Bruno David craint de voir «transformer l'avenue Carraz en un canyon urbain»
«J'aime le tramway», lance Bruno David (LR). Un cri d'amour rapidement tempéré par des remarques concernant le projet de troisième ligne «sur la forme et sur le fond». Après avoir regretté un manque d'information de la part de la Métropole, l'élu dijonnais d'opposition évoque, sans les nommer, les propositions alternatives de tramway sans rail ou de tram-train faites respectivement par Franck Ayache (UDI) (
lire le communiqué) et Axel Sibert (LR) (
lire notre article).
L'élu conservateur craint de voir «transformer l'avenue Carraz en un canyon urbain» et «densifier l'urbanisme de l'avenue de Dallas et de la rue de Cracovie».
«L'urgence est d'avoir une vision globale des déplacements et pas de traiter les sujets séparément», lance Emmanuel Bichot
«Vous sortez aujourd'hui de votre chapeau une troisième ligne de tram», remarque Emmanuel Bichot (LR, AD), président du groupe Agir pour Dijon Métropole, «pourquoi une telle précipitation sur un dossier aux conséquences aussi lourdes ?»
«Votre projet représentant un investissement considérable de 300 millions d'euros, selon le chiffre communiqué en commission déplacement et mobilité, qui s'ajoute, avec un faible effet de substituions, à votre projet dispendieux de renouvellement de la totalité de la flotte des bus pour 185 millions d'euros», déclare-t-il.
L'opposant dijonnais anticipe qu'une telle ligne pourrait «relancer la densification urbaine» – «après l'avenue du Drapeau et l'avenue Jean-Jaurès, quel sera votre prochain canyon urbain ?» – et «congestionner la circulation automobile dans le secteur Carnot-Voltaire-Wilson, déjà compliquée par le réaménagement de la place du 30-Octobre». Et d'alerter sur le passage d'un tramway devant la caserne de sapeurs-pompiers du Transvaal.
Selon l'élu conservateur, le projet répond à «une volonté politique d'éradiquer les automobilistes dans Dijon».
«L'urgence est d'avoir une vision globale des déplacements et pas de traiter les sujets séparément», enchaîne Emmanuel Bichot qui souhaite également «une refonte du plan local d'urbanisme».
Au passage, le candidat déclaré à l'élection municipale dijonnaise donne un avant-goût de son programme : «résoudre les points noirs de la circulation et du stationnement, refondre la tarification du stationnement, rendre tous les trottoirs praticables, sans vélo ni trottinette, améliorer les itinéraires cyclables et la sécurité des cyclistes, adapter le réseau de bus actuel pour compléter les dessertes et facilité l'accès des personnes moins mobiles au centre-ville de Dijon».
«Il n'y a aucune volonté d'éradiquer l'automobile», réagit François Rebsamen qui raille «les vieux débats municipaux de Dijon».
Laurent Bourguignat considère que «la présentation d'une T3 est particulièrement prématurée»
Laurent Bourguignat partage sa «surprise» devant le tracé de troisième ligne de tramway proposé par l'exécutif : «cette T3 irait de Chenôve aux Grésilles, deux secteurs déjà pourvus, (…) [elle] desservirait peu de nouveaux quartiers, (…) seuls les quartiers Transvaal, Carnot, Voltaire seraient de nouveaux bénéficiaires».
«Plusieurs points du tracé pourraient être particulièrement compliqués sur le plan technique», analyse l'opposant dijonnais, «il y a de forts risques d'encombrements au sud du centre-ville».
Faute d'avoir pu consulter les onze scénarios de l'étude de faisabilité, Laurent Bourguignat considère que «la présentation d'une T3 est particulièrement prématurée».
«Je suis défavorable à une augmentation du versement mobilité payé par les entreprise», martèle l'élu gaulliste, «il est préférable de prioriser les grands investissements de notre Métropole plutôt que d'accroître encore la fiscalité locale».
«La Fédération nationale des travaux publics est favorable à un versement mobilité», réagit François Rebsamen, «je trouve profondément injuste que seule la Région Île-de-France ait le droit d'avoir un versement mobilité et que l'ensemble des territoires de la France reste en souffrance».
Le versement mobilité, un enjeu de fiscalité locale
Le taux du versement mobilité dû par les entreprises assujetties aux intercommunalités d'Île-de-France varie entre 1,6% et 3,2% après avoir été relevé en septembre 2023.
Depuis le 1er janvier 2025, les Régions ont désormais la possibilité de lever un versement mobilité régional, au grand dam de certaines intercommunalités qui auraient préféré une augmentation du taux plutôt que la création d'une nouvelle taxe leur échappant.
En Bourgogne-Franche-Comté, l'instauration éventuelle de cette taxe en 2026 dépendra de l'issue des négociations de la Région avec les organisations patronales hostiles à un nouvel impôt de production, notamment le MEDEF et la CPME (
lire notre article).
«En créant la ligne T3, aucune nouvelle commune ne sera desservie», relève Patrick Baudement
Regrettant lui aussi un manque de détail des informations reçues et «une façon de travailler très verticale», Olivier Muller (LE) appelle à «discuter la question du tracé pour se conformer aux réels besoins des habitants et pour constituer un véritable effet lever pour concurrencer la voiture en ville».
«Je souhaite préciser qu'entre le terminus Chenôve-Porte du sud et Marsannay-la-Côte, une ligne droite de 800 mètres nous sépare», déclare Jean-Michel Verpillot (sans étiquette), vice-président de la Métropole et maire de Marsannay-la-Côte, en insistant sur le bassin de population et d'activité économique.
«La zone d'activité des Portes du sud va jusqu' Perrigny et Marsannay», abonde Patrick Baudement (sans étiquette), conseiller métropolitain et maire de Perrigny-lès-Dijon. «En créant la ligne T3, aucune nouvelle commune ne sera desservie. Les trois lignes de tram ne desservent que 3 communes sur les 23 de la Métropole. Je trouve que c'est peu.»
«Il y aura une étude de potentialité», précise François Rebsamen à propos d'une éventuelle desserte de ces deux communes.
«Le centre de maintenance du tramway et des bus va bénéficier d'investissements importants», ajoute Thierry Falconnet
«Le public va être associé», se félicite Philippe Belleville (sans étiquette), conseiller métropolitain et maire de Sennecey-lès-Dijon, qui demande lui aussi à rencontrer les services.
«Le centre de maintenance du tramway et des bus va bénéficier d'investissements importants», ajoute Thierry Falconnet (PS), vice-président de la Métropole et maire de Chenôve à propos de travaux qui n'ont pourtant pas été présentés au moment du dévoilement du projet de ligne T3.
«Ce tracé est particulièrement habile parce qu'il règle un certain nombre de difficultés de desserte de grands générateurs de mobilité», analyse le vice-président qui réfute la notion de «canyon urbain», au moins à Chenôve pour lui préférer le principe d'«urbanisation maîtrisée».
Première vice-présidente de la Métropole et maire de Dijon, Nathalie Koenders envisage un «tournant décisif» avec la réalisation de cette T3 : c'est préparer la métropole pour 2030 et 2040».
«200 millions [d'euros], c'est du travail pour les entreprises», relève Rémy Detang (PS), vice-président de la Métropole et maire de Quetigny, «c'est aussi de l'insertion».
Une réunion avec le bureau d'études pour les élus qui le souhaitent
«L'ensemble des études ne sont pas à mettre comme ça sur la place publique», réagit François Rebsamen, «il y a des éléments confidentiels». Pressé de fournir plus d'informations, le responsable de l'exécutif annonce que le bureau d'études Egis animera une réunion destinée aux élus métropolitains pour «présenter l'ensemble des études».
«Nous faisons plutôt confiance à des études menées par des ingénieurs, par des bureaux d'études spécialisés, qui ont réussi le tram, plutôt qu'à Géo Trouvetou qui dit ''moi, j'ai une idée'' [NDLR : Personnage de canard inventeur, créé par les studios Disney et associé aux aventures de Picsou]», indique le social-démocrate, «notamment, certains, de faire passer le tram sur des voies ferrées où il y a des trains qui circulent à 120 km/h, à raison de 28 par jour».
Le projet sera véritablement lancé fin 2026
À l'issue des débats, six élus dijonnais et talantais ne prennent pas part au vote tandis qu'Emmanuel Bichot et Laurence Gerbet (NC) s'expriment défavorablement.
L'autorisation d'ouvrir une concertation publique est donc adoptée à une large majorité de 76 voix favorables.
Fin 2026, il est prévu que l'exécutif sorti des urnes des élections municipales soumette alors au vote de la nouvelle assemblée métropolitaine un programme et le dossier d'enquête publique associé. Ce sera le véritable début du projet retenu. L'exécutif actuel table sur une mise en service en 2030.
450.000 euros pour soutenir l'aéroport Dole-Jura
«Notre région est fortement enclavée», lance François Rebsamen pour initier le débat sur la subvention de fonctionnement de 450.000 euros apportée à l'aéroport Dole-Jura sur la période 2025-2027.
Le responsable de l'exécutif en profite pour glisser un mot sur la liaison TGV Besançon-Dijon-Roissy (
lire notre article).
«Il ne s'agit pas de financer des compagnies aériennes qui ne respectent pas le droit du travail», commente le président de la Métropole qui songe plutôt au fonctionnement d'une infrastructure «très utile» pour les diasporas portugaise et marocaine.
«Il y a une diaspora d'origine marocaine très importante à Dijon, il n'y a pas de raison que ces personnes ne puissent pas rejoindre leur pays d'origine ou leur famille si elles le souhaitent et accueillir des Portugais, c'est aussi une diaspora importante sur Dijon», insiste-t-il.
«Nous ne pourrons avancer que quand le Département du Doubs nous aura rejoint parce qu'il est notoire que l'ensemble des Départements doivent participer au financement et au développement des lignes qui pourraient être ouvertes», ajoute-t-il.
Pour Laurent Bourguignat, «fermer un aéroport» serait «un mauvais réflexe de décroissance»
Laurent Bourguignat soutient «ce partenariat inédit entre acteurs régionaux» : «par cet engagement fort, Dijon affirme son rôle de capitale régionale capable de s'ouvrir aux territoires qui l'entourent, d'irriguer la Bourgogne-Franche-Comté». «Elle pallie l'absence très regrettable de la Région.»
Dans le cadre de la révision de sa stratégie aéroportuaire, la Région Bourgogne-Franche-Comté a annoncé qu'elle ne contribuerait plus au fonctionnement de l'aéroport de Dole-Jura mais, pour des raisons de sécurité notamment, mobiliserait 1,5 million d'euro pour participer à la réfection de la piste (
lire notre article).
L'opposant dijonnais partage sa conviction qu'il y aurait «un potentiel à exploiter» en développant des «liaisons entrantes», point sur lequel les pouvoirs publics achoppent depuis des années.
«L'aviation est un secteur en transformation : des avions plus économes en carburant, des trajectoires de vol optimisées, des engagements beaucoup plus strictes demandés aux compagnies aériennes, des progrès significatifs sont en cours», développe l'élu gaulliste pour qui «fermer un aéroport» serait «un mauvais réflexe de décroissance».
François Rebsamen relaie alors les propos du président du Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) selon qui, «dans dix ans, les avions seront totalement décarbonés».
«15 euros de subvention par passager côte-d'orien», calcule Bruno David
De son côté, Bruno David a sorti sa calculatrice pour estimer que les deux collectivités publiques côte-d'oriennes soutenant l'aéroport Dole-Jura apportent ainsi «15 euros de subvention par passager côte-d'orien pour un vol aller-retour au départ de Dole». «Pourquoi pas ?»
L'élu d'opposition dijonnais interroge alors le président de la Métropole sur l'éventuelle réouverture de liaisons commerciales depuis l'aéroport Dijon-Bourgogne-Franche-Comté. Ce dernier répond par la négative.
«Il y a un intérêt général à garder une plateforme aéroportuaire régionale à proximité de Dijon», commente sobrement Emmanuel Bichot.
«L'aéroport de Dole est une aberration écologique, économique et sociale», tacle Olivier Muller
«Malgré le fiasco du projet Renaissance qui devait relancer l'aéroport de Dijon-Longvic au début des années 2000, il s'agit de subventionner l'aéroport de Dole-Tavaux, pourtant hors de notre territoire», tacle Olivier Muller. «Sous couvert d'attractivité du territoire, subventionner l'aéroport de Dole est une aberration écologique, économique et sociale.»
«L'attractivité d'un territoire ne se mesure pas au nombre d'aéroports de proximité puisque la France a neuf fois plus d'aéroports que l'Allemagne», insiste l'opposant. «Dijon est un nœud ferroviaire et nos entreprise disposent de trois aéroports internationaux ayant des dessertes mondiales – Lyon, Paris et Bâle – à deux heures de train et de voiture.»
«L'argent public est rare est doit être investi dans les transports doux, les transports en commun du quotidien, l'éducation, le soutien à un modèle agricole plus durable», revendique l'élu écologiste qui reprend le mot d'ordre des militants qui manifestaient : «il est temps d'atterrir».
L'embarras des élus de Génération écologie
Après avoir rappelé les objectifs de la collectivité inscrit dans le Plan Climat et biodiversité, Karine Huon-Savina (GE) signale que le secteur aéronautique est responsable de 2,5% des émissions mondiales de CO2.
«Puisque le Département de la Côte-d'Or a voté sa participation au développement de cet aéroport (…) pourquoi les habitants de Dijon Métropole, également Côte-d'Oriens, devraient-ils contribuer deux fois», demande l'élue écologiste.
«Nous considérons que l'attractivité et le rayonnement de notre métropole s'appuie surtout et avant tout sur le train, c'est une réalité historique et, de fait, Dijon se trouve au cœur d'une véritable étoile ferroviaire régionale, nationale et même internationale», insiste celle qui participe à la majorité municipale dijonnaise.
Au moment du vote, trois écologistes se prononcent défavorablement – Olivier Muller, Stéphanie Modde (LE) et Philippe Schmitt (LE) –, deux écologistes s'abstiennent – Karine Huon-Savina et Patrice Chateau (GE) – et tous les autres conseillers métropolitains présents et représentés votent favorablement.
Un million d'euros pour constituer une SEM de développement d'énergies renouvelables en partenariat avec un fond d'investissement de Meridiam
«Aux côtés d'opérateurs historiques, nous voulons animer, impulser et structurer le développement de la production locale d'énergies renouvelables», explique François Rebsamen, «donc nous sommes impliqués dans des logiques de régulation et de flexibilité des usages de l'énergie».
D'où la création de la société d'énergie mixte baptisée «SEM Énergie» dont l'objectif est d'étudier la faisabilité de projets et de gérer des portefeuilles de projets de production d'énergie à l'échelle territoriale.
Le potentiel annuel est évalué à 350 GWh. Les investissements pour développer 60 projets afin d'exploiter ce potentiel sont estimés à 750 millions d'euros. Axée sur l'ingénierie, la SEM Énergie accompagnera la création de société pour chaque projet et la recherche de financements extérieurs.
«La SEM Énergie est une solution innovante d'investissement», assure François Rebsamen. La collectivité entre au capital en apportant 600.000 euros. Un fonctionnaire territorial de la Métropole de Dijon deviendra le directeur de la nouvelle SEM et trois élus siégeront au conseil d'administration.
Après un appel à manifestation d'intérêt, la société Meridiam a été retenue pour des négociations exclusives en mars 2024. Gestionnaire français de fonds d'investissement totalisant plus de 22 milliards de dollars, Meridiam est connue notamment pour être le premier actionnaire du groupe Suez.
Dans un premier temps, son fonds
The Urban Resilience Fund abondera le capital de la SEM à hauteur de 400.000 euros.
Avec cette SEM, le président de la Métropole fait le vœu que «des entreprises se décarbonent». La nouvelle structure accompagnera donc «les choix structurants que nous faisons pour être en avance sur la transition énergétique ; sans dépendre d'autres entités, nous maîtrisons pleinement nos choix».
«Une belle soirée pour l'écologie»
«Voilà une belle soirée pour l'écologie comme on la comprend, c'est à dire qui participe à une croissance sûre», synthétise François Rebsamen alors qu'aucun autre élu métropolitain n'a souhaité prendre la parole à propos de la création de cette SEM.
«Je vous remercie pour la qualité des débats, pour l'ambiance qui est correcte», conclut le social-démocrate en invitant à partager un verre de l'amitié. «C'était bien ce soir, on devrait continuer comme ça, vous devriez toujours voter pour, tous, ce serait beaucoup plus simple parce que ça n'apporte pas grand chose que vous votiez contre.»
Jean-Christophe Tardivon















