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22/03/2022 09:40
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DIJON : La solidarité de la municipalité avec les personnes déplacées venant d'Ukraine

Lors du conseil municipal de ce lundi 21 mars, les élus ont voté à l'unanimité une subvention de 100.000 euros destinée à soutenir les acteurs locaux de la solidarité avec les personnes déplacées d'Ukraine ainsi que la Ville de Cluj-Napoca en Roumanie.
La solidarité s'est affichée à main levée en conseil municipal ce lundi 21 mars 2022l, l'ensemble des élus dijonnais, majorité comme oppositions, votant avec gravité pour la proposition de l'exécutif de mobiliser une première enveloppe de 100.000 euros afin d'accompagner les conséquences du conflit russo-ukrainien.

«Dijon entend être solidaire de sa ville partenaire roumaine de Cluj-Napoca qui se voit confrontée à un afflux exceptionnel de réfugiés», a lancé François Rebsamen (PS), maire de Dijon en prenant la parole en début de conseil.

Une aide de 100.000 euros pour la ville roumaine de Cluj-Napoca



À cette première enveloppe de 100.000 euros de la Ville de Dijon, viendra s'ajouter une autre subvention également de 100.000 euros votée le 24 mars prochain par la Métropole de Dijon.

Par ailleurs, le conseil département de la Côte-d'Or a lui aussi déclenché une dotation d'avance de 100.000 euros (lire notre article) et le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a décidé d'un engagement de 300.000 euros (lire le communiqué). Les responsables de chacune de ces collectivités locales s'attendent à devoir renouveler le geste au gré de l'évolution de la situation en Ukraine.

La subvention de la Ville de Dijon se répartit ainsi : 15.000 euros sont attribués au Secours populaire, 15.000 euros à la Croix-Rouge française, 10.000 euros aux associations récemment créées à Dijon par la diaspora ukrainienne et 60.000 euros à la Ville de Cluj-Napoca.

Avec la subvention à venir de la Métropole qui lui attribuera 40.000 euros, 100.000 euros seront ainsi mobilisés pour cette ville de Roumanie, proche des frontières ukrainiennes et moldaves. «La Ville de Cluj-Napoca nous tiendra compte de l'utilisation des fonds», a indiqué François Rebsamen.

À ce jour, 500.000 personnes déplacées seraient localisées entre cette ville de Roumanie et la Moldavie dont de très nombreux enfants.

Dijon est également jumelée avec Volgograd (ex-Stalingrad). «Pour le moment, on suspend les relations avec cette ville», a indiqué François Rebsamen avec l'espoir de pouvoir les reprendre rapidement.

Les besoins matériels en Roumanie


Les conseillers municipaux ont visionné une vidéo de remerciements d'Emil Boc – maire de Cluj-Napoca depuis 2012, Premier ministre de Roumanie de 2008 à 2012, membre du Parti national libéral – très applaudi à la fin de son propos.

Relayant les remarques de l'élu roumain, François Rebsamen invite les Dijonnais à interrompre l'envoi de vêtements en laissant entendre que la plupart des dons ne se révéleraient pas adaptés à la situation en Roumanie.

Les autorités roumaines ont transmis une liste de biens correspondant à la vie quotidienne dans des hébergements d'urgence qui sont à équiper. Dans cette liste, on retrouve chaudières, bouilloires électriques, chaises, matelas, serviettes de bain, produits ménagers, extincteurs, sacs de couchage, micro-ondes ou encore aspirateurs.

Mise à disposition de la résidence Abrioux


Un point de situation sur l'accueil des personnes déplacées venant d'Ukraine a été effectué par François Rebsamen. La Ville de Dijon a mis à disposition 21 logements de la résidence Abrioux. Le dossier est suivi par l'adjointe au maire de Dijon Françoise Tenenbaum (PS) : 7 personnes étaient accueillies dans cette résidence le 9 mars, 59 mars à ce jour. Principalement des familles arrivées sans bagage.

L'accompagnement social est du ressort de l’État qui a mobilisé Coallia ;cette structure recense l'ensemble des besoins. La Banque alimentaire gère l'accès à l'alimentation, la Croix-Rouge française les vêtements tandis que des interprètes bénévoles sont mobilisés par ailleurs.

En tout, 265 personnes ont été enregistrées même si la plupart n'ont fait que transiter. François Rebsamen a alerté sur la situation de personnes déplacées d'Ukraine au début du conflit mais relevant d'autres nationalités. Ainsi, la résidence Abrioux abrite un ressortissant russe qui vivait en Ukraine et qui a fui le pays. La position de l’État, notamment en ce qui concerne la protection temporaire accordée, est «non connue» de la mairie.

Des enfants ukrainiens scolarisés à Dijon


Selon le maire de Dijon, les Ukrainiens récemment arrivés en France ont formulé deux demandes spécifiques : apprendre les rudiments de la langue française – ce dont l'association Cesam se charge au travers d'ateliers ciblés – et une scolarisation des enfants.

Pour ceux-ci, l'orientation se fait sur les écoles de secteur. Neuf enfants arrivant d'Ukraine sont scolarisés à ce jour à Dijon. Le sujet rejoint un autre dossier problématique pour la municipalité : certains de ces enfants ont cours dans une école où une fermeture de classe pourrait être mise en œuvre par le rectorat à la rentrée scolaire de septembre 2022.

La plupart des Ukrainiens s'orientent vers l'Espagne ou l'Italie


Le 19 mars dernier, des personnes déplacées d'Ukraine sont arrivées en car à Dijon après une étape en Allemagne. L'accueil a été organisé par la préfecture de la Côte-d'Or dans le gymnase Chambelland (lire notre article).

Coallia, Secours populaire et Croix-Rouge française notamment étaient mobilisées pour les premières démarches. La cuisine centrale de la Ville de Dijon a rapidement servi 150 repas. Françoise Tenenbaum a salué «des personnes très dignes» suivant les instructions.

Le nombre de personnes effectivement présentes dans les cars était inférieur à ce qui avait été annoncé aux autorités dijonnaises. Selon François Rebsamen, la grande majorité des personnes déplacées souhaitent poursuivre leur route vers l'Espagne ou l'Italie, pays qui comptent proportionnellement un plus grand nombre de membres de la diaspora ukrainienne.

Sur les 63 personnes arrivées le 19 mars en provenance de Berlin, 18 sont reparties le jour, 45 ont séjourné une nuit à l'hôtel et 30 ont repris un train le 20 mars. 15 personnes sont effectivement restées à Dijon. En Côte-d'Or, cet accueil concerne 400 Ukrainiens à ce jour.

«On ne s'improvise pas humanitaire»


Très impliquée au niveau associatif sur ce dossier, Claire Vuillemin (Horizons) a partagé son inquiétude pour ces «personnes fragilisées» et a invité les citoyens solidaires à orienter les personnes déplacées vers les autorités pour une bonne organisation de l'accueil : «on ne s'improvise pas humanitaire». L'élue de l'opposition sera conviée par l'exécutif à participer aux réunions hebdomadaires effectuées avec les différentes associations.

Dans l'esprit de la réunion d'information organisée le 8 mars dernier, la Ville de Dijon s'attachera à fédérer l'ensemble des initiatives.

«Ne pas hiérarchiser les situations de détresse»


Pour sa part, Olivier Muller (EELV) a affirmé qu'«il est de notre devoir d'accueillir tous ceux qui ont rejoint la route de l'exode pour fuir les bombardements». L'élu de l'opposition s'est félicité des différents dispositifs présentés en conseil municipal appelant à maintenir les autres accueils : «nous n'avons pas à choisir ou hiérarchiser les situations de détresse».

Au niveau national, la France accueille à ce jour 15.000 personnes déplacées venant d'Ukraine. Les prévisions «les plus alarmistes» évoquent l'arrivée potentiel de 350.000 personnes, ce qui correspondrait à l'accueil d'environ 2.500 personnes à Dijon.

«C'est un enjeu de civilisation», a réagi François Rebsamen, «nous devons y faire face quelle que soit l'ampleur de ceux qui y sont confrontés».

Jean-Christophe Tardivon

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