Réalisée par le promoteur Édouard Denis, la nouvelle résidence du bailleur social Habellis a été inaugurée, ce jeudi 6 juin, en présence de deux élus dijonnais. Elle propose des logements locatifs abordables à proximité du parc des Carrières Bacquin.
La nouvelle construction surplombe l'Ouche, la Chartreuse et même, au loin, les Bourroches. Accroché à la pente occidentale du Mont Chapet, le bâtiment donne, d'un côté, sur le boulevard de l'Ouest, et de l'autre côté, sur des toits de maisons ainsi que sur des arbres.
Baptisée «Impulsion» et proposant 22 appartements, la réalisation est le fruit d'un travail en commun entre le promoteur immobilier Édouard Denis, le bailleur social Habellis et la Ville de Dijon.
Ce jeudi 6 juin 2024, l'inauguration s'est déroulée en présence de Pierre Pribetich (PS), premier vice-président de Dijon Métropole chargé notamment de l'urbanisme, Nuray Akpinar-Istiquam (PS), adjointe au maire de Dijon déléguée au logement, Jean-François Buet, président d'Habellis, Damien Clerc, directeur régional d’Édouard Denis, Loïc Amargier, directeur d’agence d’Édouard Denis, et Lionel Lance, directeur de l'atelier d’architecture Calc.
Édouard Denis bénéficie d'un bon AMI
Initialement, se dressait là une maison individuelle comme en trouve encore plusieurs en contre-bas des Carrières Bacquin même si elles sont progressivement remplacées par de petits immeubles après avoir été démolies.
S'étant porté acquéreur de la parcelle, le promoteur Édouard Denis avait initié un projet quand est arrivée la crise sanitaire en 2020, perturbant la visibilité sur le marché de l'immobilier neuf.
Après des échanges avec la Ville de Dijon, en 2023, le bailleur social Habellis s'est présenté comme partenaire au moment où sa maison-mère, le groupe Action Logement, lançait un appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour développer des logements sociaux en insistant sur le lien emploi-logement.
Un plan pour soutenir les acteurs de l'immobilier
L'effondrement de la vente de logements neufs en 2023 avait alerté le groupe Action Logement, héritier du dispositif historique du «1% logement», créé au milieu du XXème siècle pour financer le logements des salariés.
Cette situation a amené le groupe Action Logement à envisager «une grave menace sur l’appareil de production et hypothéquant à terme la capacité à délivrer les logements abordables attendus, en particulier par les salariés dans les bassins d’emplois».
D'où un plan, appelé «AMI 30 000», pour acquérir 30.000 logements intermédiaires et sociaux dans toute la France, proposés par les promoteurs immobiliers puis acquis par les filiales immobilières du groupe Action Logement.
En Bourgogne, 1.100 logements ont été proposés, 368 logements ont été étudiés par Habellis, à travers 6 VEFA (vente en l'état futur d'achèvement) en Côte-d’Or, 3 en Saône-et-Loire et 2 dans l’Yonne, dont 99 logements acquis en 2023.
«Sans un accès adéquat au logement, la cohésion sociale est menacée», analyse Habellis
Selon Habellis, entre demandes d'accession et déménagements, 11.600 ménages sont en attente d'un logement à loyer modéré au niveau de la métropole dijonnaise.
«Les conséquences d’une telle situation ne se limitent pas seulement à l’aspect immobilier : elles peuvent également toucher à la stabilité sociale et économique de la métropole. Sans un accès adéquat au logement, la cohésion sociale est menacée, tout comme le lien emploi-logement, les entreprises n’arrivant pas à recruter de nouveaux salariés faute de pouvoir les loger sur place», explique le bailleur.
Habellis gère 19.000 logements en Bourgogne, dont 6.000 en Côte-d'Or et 3.790 dans la métropole.
La résidence Impulsion relève de la RT 2012 améliorée de 10%
Habellis a investi 3,5 millions d’euros pour réaliser la résidence Impulsion, avec le promoteur Édouard Denis comme maître d’œuvre.
Comprenant 22 appartements (11 T2, 9 T3 et 2 T4), la résidence Impulsion est composé de deux bâtiments en R+1+combles, reliés par un parking semi-souterrain de 22 places, sur un terrain de 1.800 m².
La construction relève de la RT 2012 améliorée de 10%, ce qui correspond à une étiquette énergétique B. Le chauffage des appartement est individuel au gaz.
«L’architecture tient compte de l’environnement existant, reprenant les codes du pavillonnaire, parfaitement intégrée dans le tissu environnant. Les entreprises locales ont grandement participé à ce chantier puisqu’elles sont pour la plupart basées à Dijon, et pour la totalité en Bourgogne», revendique Habellis. «Une résidence locale donc, construite par des entreprises locales et mise à disposition d’un public de locataires locaux», insiste le bailleur.
Du logement locatif abordable
Les appartements correspondent à du logement locatif abordable, les loyers oscillent entre 5 et 8 euros par mètre carré en fonction des revenus et de la classification (5 PLS, 7 PLAI et 10 PLUS).
Tous les logements sont désormais attribués. Les premiers résidents s'installeront dans la deuxième quinzaine de juin.
Construire des logements pour «les personnes aux revenus modestes»
«Dans le contexte difficile que nous connaissons, cette construction répond à un besoin très urgent qui est celui de l'accès à un logement et notamment pour les personnes aux revenus modestes», déclare Pierre Pribetich au moment des discours inauguraux, se lançant ainsi dans un plaidoyer pour la «densification heureuse» (
lire notre article).
Parallèlement, le vice-président de la Métropole chargé de l'urbanisme insiste sur le «défi de produire du logement à loyer modéré pour des étudiants» alors que les services croulent sous les propositions de résidences en marché libre.
«Notre mission de bailleur social est un investissement dans la dignité humaine»
«Nous sommes dans une période de crise d'une rare intensité, multifactorielle, qui impacte l'ensemble du secteur du logement, une crise qui fragilise tous les pans d'activité de l'habitat abordable : les mises en chantier, les livraisons, les ventes et les réhabilitations», expose Jean-François Buet, «malgré cela, chez Habellis, nous continuons à œuvrer dans le sens de l'intérêt de nos clients et en cohérence avec les orientations de notre groupe, en responsabilité et sans faire de choix entre constructions nouvelles ou réhabilitations pour maintenir une activité dynamique malgré le contexte».
«Construire, rénover, réhabiliter, louer et vendre des logements qui répondent aux besoins des citoyens c'est notre engagement au quotidien», indique-t-il.
«Notre mission de bailleur social est un investissement dans la dignité humaine et l'égalité des chances de nos concitoyens mais aussi dans le développement économique de nos territoires et nous pouvons en être fiers», revendique le président d'Habellis, «ensemble, bailleurs sociaux, État, collectivités, nous pouvons faire la différence et garantir que le logement social ne soit pas simplement une nécessité, mais une vraie réalité accessible à tous».
«On souhaite que les gens soient heureux de rentrer chez eux»
«Il ne s'agit pas de faire du logement pour du logement mais surtout d'habiter ensemble», déclare à son tour Lionel Lange, «ça passe par des espaces extérieurs généreux, par limiter les vis-à-vis». «Le COVID a été un révélateur de ce qu'on ne peut pas faire. Il faut être bien ensemble, connaître ses voisins, partager des espaces communs, pouvoir se croiser, savoir qui ils sont mais aussi pouvoir se retrouver chez soi dans son intimité.»
«On souhaite que les gens soient bien chez eux et qu'ils soient heureux de rentrer chez eux», poursuit l'architecte, «qu'ils puissent vivre en ville parce que c'est aussi profiter des transports en commun et de ce que peut amener la ville».
Cette première réalisation dijonnaise du groupe Edouard Denis marque le «début d'une aventure», s'enthousiasme Loïc Amargier, «on espère que notre acquéreur est heureux, on espère que les occupants seront heureux». «C'est une belle symbolique de synergie qui s'est passée ici.»
Jean-Christophe Tardivon