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11/03/2025 17:54
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DEVOIR DE MÉMOIRE : Une cérémonie ouverte sur la ville pour rendre hommage aux victimes du terrorisme

«Au fondamentalisme, nous opposons la République toute entière», a déclaré le préfet Paul Mourier, ce mardi 11 mars, à Dijon. Des collégiens et lycéens ont chanté et traduit en langue des signes «Des larmes sur les joues de Marianne», un «hymne de la laïcité».
Des roses blanches aux pieds de la Douleur. Depuis 2023, les autorités civiles et militaires de la Côte-d'Or rendent hommage aux victimes du terrorisme place de la République, à Dijon, lors d'une cérémonie centrée sur la participation d'élèves et ouverte sur la ville.

Cette journée nationale fait suite à une journée européenne fixée en référence aux attentats islamistes survenus à Madrid (Espagne), le 11 mars 2004.

Rendez-vous aux pieds de la sculpture de la Douleur


Ce mardi 11 mars 2025, les élèves du collège Champollion et du lycée Montchapet avaient donc rendez-vous devant le Monument à Sadi Carnot, en particulier devant une allégorie de la Douleur, sculptée à la toute fin du XIXème siècle par Mathurin Moreau.

Dans le rang protocolaire se trouvaient Paul Mourier, préfet de la Côte-d'Or, Nathalie Koenders (PS), maire de Dijon, François-Xavier Dugourd (LR, NE), vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or, le général de division Sylvain Laniel, commandant de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, le général Hubert Charvet, commandant l'Ecole de gendarmerie de Dijon, et le lieutenant-colonel Étienne Royal, délégué militaire départemental adjoint.

Dix ans après les attentats islamistes de 2015


«Cette année marque le dixième anniversaire d'une année 2015 qui a été marqué par des tueries de masse, à la fois préméditées et aveugles, qui, sur toute l'année ont coûté la vie à 150 innocentes victimes dont le seul tort fut, pour certaines, d'avoir sacralisé la liberté d'expression à laquelle nous sommes tous si profondément attachés et, pour les autres, de s'être simplement trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment», a déclaré Brunos Dupuis, directeur départemental de l'Office national des combattants et des victimes de guerre.

En effet, en 2015, dans le contexte de la guerre civile en Syrie et du déploiement de Daech en Irak, se sont succédé les attaques contre la rédaction du journal satirique «Charlie Hebdo» à Paris, deux agents municipaux à Montrouge, des clients de confession juive du supermarché Hyper Cacher à Paris, des militaires à Nice, le site Seveso à Saint-Quentin-Fallavier, des usagers du train Thalys Paris-Amsterdam et, finalement, les terribles attentats du 13 novembre dans quatre bars et restaurants parisiens, au Bataclan et au Stade de France.

«N'oublions pas» les victimes et les premiers intervenants


«N'oublions pas [ces victimes], n'oublions pas leurs familles qui doivent, depuis, survivre avec cette terrible réalité», a-t-il insisté, «n'oublions pas non plus les 441 personnes blessées de cette même année 2015 dont certaines très grièvement».

«N'oublions pas non plus ces femmes et ces hommes primo-intervenants : forces de l'ordre, de sécurité et de secours, qui ont tout tenté, parfois au risque de leur propre vie pour arrêter au plus vite ces massacres et tenter de sauver un maximum de vies», a-t-il ajouté. «Notre reconnaissance est toujours présente.»

«Au fondamentalisme, nous opposons la République toute entière»


Devant les agents des forces de sécurité intérieure et d'entités de sécurité civile, des membres de familles de victimes ainsi que des représentants du monde combattant et du lien armée-nation, deux collégiennes ont lu le poème «Il fera beau» de l'écrivain Laurent Gaudé. Un texte qui insiste notamment sur «la promesse de raison à retrouver» après avoir pleuré les morts.

«Conscients d'appartenir à une même communauté, nous pensons aujourd'hui à nos compatriotes meurtris ou endeuillés par les attentats terroristes perpétrés sur le sol français», a ensuite déclaré Paul Mourier avant d'évoquer des victimes d'attaques depuis 2015, sans oublier les victimes françaises du pogrom mené par le Hamas en Israël, le 7 octobre 2023.

«Le souvenir peut être notre meilleure arme pour empêcher la terreur et le désespoir de triompher», a ajouté le préfet, se félicitant de la présence d'élèves à cette cérémonie organisée pour «faire mémoire».

«L'union des Français dans la lutte est l'enjeu fondamental de tout hommage à ceux qui sont morts», a poursuivi le représentant de l’État, «l'ennemi, nous le connaissons, c'est le même fondamentalisme qui a tué à Palmyre, à Londres ou à Madrid et qui tue en Belgique, en Afghanistan ou en France». «À cet ennemi, nous opposons la République toute entière, notre démocratie, notre droit et toutes les femmes et tous les hommes qui travaillent pour qu'il soit maintenu.»

«Nous comptons sur chaque citoyen de notre pays», a-t-il souligné, «le terrorisme attaque tout ce que nous sommes, avec tous ce que nous sommes, nous lui répondons».

Un bouquet de roses blanches constitué progressivement


Après une minute de silence, les collégiens et lycéens ont respectivement chanté et traduit en langue des signes une version longue de «La Marseillaise». Une puissante sonorisation a diffusé l'hymne national jusque dans les artères environnant la place de la République, attirant l'attention des passants.

Les élèves ont enchaîné avec le chant «Des larmes sur les joues de Marianne», écrit par l'auteur Monsieur Nô après l'attentat contre la rédaction de «Charlie Hebdo». Selon Bruno Dupuis, cet air est devenu «une sorte d'hymne de la laïcité» (retrouver sur You Tube).

Ensuite, les participants à la cérémonie ont progressivement constitué un bouquet de roses blanches, déposées une à une, complété par des bougies tandis que résonnait le titre «Les Enfants Paradis», écrit par le chanteur Damien Saez après l'attentat au Bataclan (retrouver sur You Tube).

La cérémonie terminée, les autorités du rang protocolaire ont salué les forces de sécurité et de secours ainsi que les élèves avant d'échanger avec les membres de familles de victimes.

Jean-Christophe Tardivon

«On ne se censurera jamais», revendique Riss, directeur de «Charlie Hebdo», dix après les attentats islamistes de 2015













































































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