BOXE : La Dijonnaise Maïlys Gangloff à Philadelphie pour décrocher la ceinture mondiale WBA Continental
«Même si LeAnna Cruz reste invaincue en huit combats, je ne la crains pas
du tout», assure Maïlys Gangloff, championne de France et d’Europe. Le rendez-vous
sur le ring mondial est prévu ce samedi 28 septembre, en Pennsylvanie.
Educatrice sportive diplômée,
Maïlys Gangloff donne des cours de boxe aux jeunes filles et aux femmes qui
souhaitent acquérir un peu plus de confiance en elles, sans sortir de la salle
de boxe le visage défiguré. Les cours sont dispatchés au sein du Dijon Boxing
Club depuis le début de l’année 2024. Mais la réussite de la jeune femme de 28
ans a été un long parcours semé d’embuches. Tout a commencé en Pays de Savoie
dans le 73.
Maïlys Gangloff : «Je
suis née en Savoie à Aix-les-Bains, j’en suis partie à l’âge de 17 ans pour rejoindre
l’INSEP, l’Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance à Paris.
C’est le lieu où se retrouve les athlètes qui iront aux Jeux Olympiques. J’y
suis restée deux ans, mais deux années très difficiles. J’étais en pleine crise
d’adolescence, j’ai pris du poids, ce qui est pas du tout recommandé pour la
boxe. (rire). Je suis malgré tout restée à Paris puisque j’étais, en parallèle,
entrée à l’école d’architecture. Mais en raison du coup élevé de la vie, j’ai rejoint
mes parents qui venaient d’emménager à Marseille, pour poursuivre mes études. Jusqu’au
jour ou l’appel de la boxe été le plus fort. J’ai tout laissé tomber pour me
relancer dans la boxe professionnelle, et je suis revenue dans ma Savoie
natale. Je suis ensuite arrivée, par amour, à Dijon. Cela va bientôt faire
trois ans que je suis en Côte-d’Or, et je suis très heureuse de pouvoir partager
ma passion de la boxe avec les dijonnais et les dijonnaises»
Pourquoi la boxe ?
«Mes parents m’avaient
imposé une seule condition, c’était de faire du sport, n’importe lequel mais il
fallait en choisir un. La boxe est venue un peu du fait que ma grande sœur pratiquait
déjà cette discipline sportive. C’était une grande gauchère qui a été jusqu’au championnat
de France. Elle m’a donc déroulé le tapis rouge, ce qui était plus facile de
faire comprendre à mes parents que faire de la boxe n’était pas synonyme d’œil au
beurre noir et visage défiguré. Et parmi les bons souvenirs, j’ai celui que m’avaient
réservés mes parents après ma première victoire au championnat de France. A mon
retour, j’ai eu un accueil festif en pleine gare avec ma famille quelques amis.
C’était exceptionnel et totalement inattendu. J’avais seulement 14 ans»
Les victoires
«Je ne me suis jamais
levée un matin en me disant que j’allais devenir championne du monde de boxe.
En fait tout est venu doucement, combats après combats. C’est vrai que tout n’a
pas été simple. Il a fallu beaucoup de travail et de persévérance. Mais aujourd’hui
j’ai à mon actif 60 combats amateurs et 12 combats professionnels. J’ai été
championne de France, 3ème aux championnats du Monde, vice-championne d’Europe.
Je suis devenue professionnelle à l’âge de 18 ans. J’ai gagné le championnat de
France en 2021, l’Europe en 2022, en poids coq, et maintenant je suis au niveau
mondial»
«LeAnna Cruz ne me
fait pas peur»
«Je vais donc
affronter celle qui reste invaincue en huit combats professionnels. Mais je ne
la crains pas du tout. Vous savez je n’ai jamais refusé un seul combat de toute
ma carrière, ce qui m’a valu de me retrouver face à des boxeuses beaucoup plus
expérimentées. Généralement je passe de très mauvais moments, sauf lors d’un
combat ou j’ai réussi à ne pas être KO face à une boxeuse chevronnée. Et ça, ça
me booste et me permet de dire que LeAnna Cruz ne me fait pas peur. D’autant
qu’elle n’a jamais combattu face à une adversaire qui venait pour la gagne. Va
falloir qu’elle se méfie de moi, même si elle reste invaincue»
Norbert Banchet Photos : N.Banchet
Maïlys Gangloff sera à l’Arena de Philadelphie en
Pennsylvanie aux États-Unis ce samedi 28 septembre 2024 pour boxer face à l’Américaine
LeAnna Cruz. Le combat se déroulera en 8X2, dans la catégorie super-mouche, 52 kg, pour une ceinture WBA continental.