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02/10/2023 03:47

POLITIQUE : «Populisme, démagogie et ignorance», réagit Dominique Voynet à la suite de propos de Laurent Wauquiez

«On ne peut pas "se retirer" des dispositions d’une loi votée par le Parlement, sauf à faire preuve de séparatisme», rappelle la secrétaire des Verts de Franche-Comté.
Communiqué d'Europe Écologie Les Verts Franche-Comté du 1er octobre 2023 :

Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône Alpes, fait apparemment partie de ces hommes politiques pour lesquels « l’environnement, ça commence à bien faire », qui ne font pas le lien entre la disparition des sols sous le béton et le bitume et les inondations qui ravagent New York en ce moment-même, et qui restent convaincus qu’il suffit de nier les problèmes pour les faire disparaître.

Lui qui s’est longtemps décrit comme l’héritier de Jacques Barrot - homme de droite certes mais homme respecté de toutes parts pour sa modération et sa droiture – se lâche en annonçant qu’il se « retire du processus zéro artificialisation nette », mis en place par la loi.

D’abord, on ne peut pas « se retirer » des dispositions d’une loi votée par le Parlement et qui s’impose à tous, sauf à faire preuve de séparatisme, ce que personne n’a jamais osé, ni en Corse, ni ailleurs. L’affirmer relève donc d’un populisme grossier, d’une démagogie pénible.

Que dit la loi ? Elle se propose de réduire de moitié, entre 2021 et 2031, la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers, par rapport à la décennie précédente. On ne gèle donc pas le territoire, on freine son artificialisation !

Qui peut nier qu’il s’agisse là d’une nécessité vitale, quand la surface d’un département en moyenne est artificialisée tous les dix ans, au détriment des terres agricoles surtout ; quand les centres villes se dépeuplent au profit d’un étalement urbain non maîtrisé, coûteux en énergie et en infrastructures ; quand les zones commerciales s’étendent inéluctablement, enlaidissant et banalisant l’entrée de nos villes. Et il faudrait baisser les bras ?

Que les choses soient claires : nous ne pensons pas que la loi est parfaite. Telle qu’elle a été votée - sur tous les bancs rappelons-le - elle offre plus de marges de manœuvre à la ville encerclée par des zones commerciales qu’à la petite commune qui projette un lotissement de 6 à 10 maisons pour sauver son école. Alors, modifions-là, sans perdre de vue l’objectif de départ et sans la vider de tout contenu !

Mais de grâce, ne confions pas les clés de la maison France à un homme incapable d’affronter courageusement les défis qui nous attendent et prêt à dire n’importe quoi pour se faire applaudir l’espace d’un instant !

Dominique VOYNET
Secrétaire régionale d’Europe Ecologie – Les Verts de Franche-Comté