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05/10/2024 03:14

OPINION : Pour Gilles Platret, «la France doit se préparer aux assauts de la République islamique d’Iran»

Communiqué :
« La France doit se préparer aux assauts de la République islamique d’Iran »
La dégradation de la situation au Proche-Orient, qui ouvre la perspective d’une guerre probable entre la République islamique d’Iran et Israël, éclaire d’un jour nouveau les menaces que la tyrannie théocratique de Téhéran fait peser non seulement sur son environnement immédiat, mais aussi sur une partie du monde, en particulier sur la France.
Aux traditionnels intérêts de puissance, par quoi un Etat surveille ou menace un autre Etat, s’ajoute en l’occurrence la volonté djihadiste que le régime des mollahs a sans cesse promue en stipendiant des affidés dans des zones voisines d’Israël, la liste des proxys iraniens se déclinant dans les trop connus Hezbollah, Houthis, Hamas...
Mais la pieuvre n’étend pas ses tentacules qu’en bordure Est de la Méditerranée, elle s’étire jusque sur nos rivages et menace nos libertés. Nous feignons peut-être de ne pas le voir, mais tout nous pousse pourtant à nous en convaincre. Et la guerre qui vient jouera comme un phénomène aggravant dans cet ordre d’idée. L’armée iranienne ne détenant pas les moyens d’une guerre conventionnelle longue, si le conflit est appelé à durer, le régime des mollahs ne manquera pas de recourir à la guerre asymétrique et, à cette fin, il actionnera sa force Al-Qods, l’unité d’élite du corps des Gardiens de la révolution, en charge des opérations extérieures (terrorisme, ingérence, espionnage, influence, blanchiment de l’argent de la drogue, etc.).
Et c’est alors que la France sera concernée. Elle l’est déjà en réalité. La force Al-Qods possède des réseaux partout en Europe, y compris dans notre pays, en particulier dans les milieux de l’extrême-gauche universitaire, qu’il s’agisse d’étudiants ou d’enseignants, qui accordent leur soutien à des organisations palestiniennes financées par Téhéran. Stratégie d’entrisme qui n’est pas sans rappeler celle des Frères musulmans (leur islamisme n’est pas sans affinités avec celui de l’Iran), au cœur d’une université française rongée par la peste wokiste et islamiste, comme Sciences Po Paris en donne en ce moment le triste spectacle en devenant un foyer d’appel à l’intifada.
Une preuve nous en vient hélas d’une vieille région française où, faute de vigilance, voire même avec la complicité de certaines autorités locales, l’islamisme a pris racine, je veux parler de la Bourgogne. En juin dernier, la DGSI a en effet arrêté à Dijon un agent de la force Al-Qods, Bachir Biazar, qui résidait « paisiblement » dans la cité des Ducs depuis un an et demi. Avant son arrestation, Bachir Biazar était chargé de surveiller les opposants iraniens et de faire de l’influence en milieu universitaire. Il a été sagement renvoyé dans son pays cet été.
Si le contexte bourguignon est hélas porteur (imam frériste très en vue à Dijon, dont le maire disait il n’y a pas si longtemps qu’il était « son ami », Institut européen des Sciences humaines installé à Château-Chinon que le sinistre Youssef al-Qaradâwi a parrainé entre deux prêches sur la lapidation des femmes adultères et la mise à mort des homosexuels), il n’en reste pas moins qu’Al-Qods est présent sur d’autres parties de notre territoire, prêt à passer à une action plus directe si le conflit devait durer sur le sol iranien, notamment en ciblant des intérêts israéliens et des organisations juives.
Or, on peut raisonnablement craindre qu’avec l’intenable pusillanimité de la diplomatie française, ces enjeux ne passent jamais au premier plan. Outre que le nouveau Premier Ministre a accompli l’exploit, dans sa pourtant fort longue déclaration de politique générale de mercredi, de ne pas prononcer une seule fois le mot islamisme, lequel constitue sans contredit la principale menace sur les libertés françaises à l’échelle d’une ou deux générations, le communiqué produit par l’Elysée à l’issue du Conseil de Défense du même jour a de quoi laisser pantois : condamnation des frappes de missiles iraniens sur Israël, mais demande instante à l’Etat hébreu de cesser le feu, autant dire de laisser ceux qui veulent sa destruction reprendre leur souffle. Un balancement circonspect dont le quai d’Orsay a certes le secret, mais qui est dévastateur pour l’influence française à l’heure où les cartes sont en train de se rebattre au Proche-Orient.
Il est urgent d’appeler au sursaut, sur le plan diplomatique comme sur le plan gouvernemental, pour nous éviter le pire à l’intérieur et reprendre la main à l’extérieur. Al-Qods ne constitue évidemment pas l’unique menace islamiste en France, car l’hydre a cent têtes, mais cette agence peut instantanément passer à l’action. Qui plus est, si la France veut demeurer conforme à sa tradition historique de protectrice de la liberté des peuples, elle doit aider Israël à défendre son intégrité et le peuple iranien à renverser la théocratie qui l’opprime.
Gilles Platret
Maire de Chalon-sur-Saône
Conseiller régional de Bourgogne & Franche-Comté