Considérant que «l'avion nuit gravement au climat», l'association environnementaliste appelle les conseillers régionaux à «mettre fin au soutien public aux aéroports en Bourgogne Franche-Comté».
Communiqué de France nature environnement Bourgogne-Franche-Comté du 8 avril 2024 :Et si on décidait de voyager autrement ? Finis les séjours à l’autre bout du monde le temps d’un week-end, bonjour aux road trips à vélo, aux nuits romantiques en train de nuit et aux belles découvertes en Bourgogne Franche-Comté sac au dos !
France Nature Environnement et ses associations fédérées, FNE Bourgogne Franche-Comté et Serre Vivante, appuyées par Agir Pour l’environnement, les Amis de la Terre de Côte d’Or et Greenpeace Dijon, associations partenaires, en appellent à un tourisme plus durable et à la réduction du trafic aérien.
Avions contre Climat : on atterrit quand ?
Pourquoi ? Parce qu’une croissance exponentielle du trafic aérien condamnerait notre avenir à toutes et tous. Attention, il ne s’agit pas pour les protecteurs de l’environnement de dire que plus aucun avion ne doit voler. Simplement, face à l’urgence climatique et à la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre, il est impératif de réduire le trafic aérien.
Le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre (presque 1/3 des émissions en France). S’il est vrai que l’avion n’est pas le seul moyen de transport polluant, il est de loin le plus polluant (environ 40 fois plus que le train) et contribue à dérégler le climat.
Nombre de rapports sérieux sur le sujet montrent que l’avion silencieux, décarboné et non polluant n’est pas pour demain. Il n’y a donc pas d’autre solution à court et moyen terme que de mettre un coup d’arrêt à la croissance du trafic aérien et de le réduire progressivement pour limiter ses impacts à la fois sanitaires et climatiques. « il nous faut repenser l’usage de l’avion pour mettre en cohérence nos modes de déplacement avec un monde vivable. » précise Antoine Gatet, président de France Nature Environnement.
L’aviation est utilisée principalement par 20% des plus aisés pour des déplacements professionnels ou les loisirs. Et 1% des usagers à eux seuls génèrent 50% des nuisances et impacts sur le climat ! « Comment ce moyen de transport franchement inéquitable peut-il encore bénéficier de multiples privilèges fiscaux (détaxation du kérosène) et subventions (plus de 3 milliards d’euros par an en France, plusieurs millions pour la seule région Bourgogne Franche-Comté) ? » s’indigne Stéphen Kerckhove, directeur général d’Agir pour l’environnement.
Révision de la stratégie aéroportuaire régionale : ouvrir le débat
Alors que la collectivité régionale devrait valider prochainement une révision de sa stratégie aéroportuaire, les défenseurs de la nature estiment pertinent d’organiser une large concertation du public au regard des enjeux relatifs à l’environnement, la santé, le cadre de vie, l’artificialisation des sols, l’aménagement du territoire et le développement socio-économique.
Pour Martine Petit, présidente de la fédération régionale des associations de protection de la nature et de l’environnement de Bourgogne Franche-Comté, « c’est une occasion rêvée pour inviter nos concitoyens à réfléchir sur comment concilier nos désirs de mobilités avec la nécessaire transition écologique face à l’ampleur des changements climatiques et à l’effondrement de la biodiversité ».
Dans une demande adressée début avril au président de la Commission Nationale du Débat Public, les ONG environnementales invoquent le droit d’initiative citoyen pour que cette révision de la stratégie régionale aéroportuaire s’accompagne d’une concertation du public préalable à son adoption.
« Face à l’emballement climatique, nous espérons jouer pleinement notre rôle de lanceurs d’alerte » ajoutent en cœur Stéphane Dupas, représentant des Amis de la Terre de Côte d’Or, Benoit Broussolle pour Greenpeace Dijon et Pascal Blain pour Serre Vivante.