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07/02/2025 09:03

ÉDUCATION : Le syndicat des chefs d'établissement scolaire de l'UNSA conteste les choix du rectorat

Les militants syndicaux bourguignons du SNPDEN, affilié à UNSA Éducation, s'expriment sur «les dysfonctionnements récurrents du ministère de l’Éducation nationale et ses services déconcentrés».
Communiqué de la section académique de Dijon du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale du 6 février 2025 :

Forts de notre engagement au quotidien pour maintenir un enseignement de qualité dans les établissements que nous dirigeons, nous, proviseurs, principaux et adjoints de l’académie de Dijon souhaitons alerter nos communautés scolaires et l’opinion publique sur les contre-vérités des communications médiatiques successives de notre institution.

Contrairement aux déclarations et conférences de presses académiques ou ministérielles :

NON, chaque classe ne bénéficiait pas d’un enseignant à la rentrée de septembre 2024.
- 10 % des établissements ont encore au moins 1 poste d’enseignant non pourvu en janvier 2025
- 22 % des établissements ont encore 1 poste de fonctionnaire d’état non pourvu (PsyEN, Assistante sociale, secrétariat, gestionnaire)

NON, malgré le faible taux comparé d’absentéisme de nos personnels, le remplacement des absences de longue durée par le rectorat reste un véritable problème pour nos établissements et nos élèves
- Sur l’académie de Dijon, cette année, 74 % des établissements ont dû se débrouiller pour pallier les absences longues non remplacées par le rectorat, dont 51 % pour des enseignants.
- Depuis novembre, des contrats d’enseignants contractuels ont été arrêtés malgré l’absence prolongée non remplacée, laissant ainsi les élèves sans professeur malgré la disponibilité de l’enseignant.

NON, le rectorat n’assure pas correctement la paye de ses agents contractuels : retard de paiement des salaires ou des primes entrainant le découragement et parfois la démission de certains.

NON, la perte de 700 élèves sur 220 établissements du 2nd degré n’entraine pas « mécaniquement » la suppression de 90 ETP (postes) d’enseignants. La gestion des moyens humains d’éducation ne peut être une « mécanique » technocratique déconnectée du terrain, calculée dans des tableurs excell, incapables de saisir la complexité du travail pédagogique et éducatif au plus près des élèves, en établissement.

NON, la décision brutale de baisser de 30 % le budget Pass Culture collectif ne nécessite pas de pousser nos communautés éducatives dans une politique du « 1er connecté, 1er servi » générant panique et sentiment de pénurie avec une réelle rupture d’égalité entre les élèves. Dans un contexte de baisse budgétaire subie, la dotation Pass Culture par élève de chaque établissement aurait dû être recalculée équitablement à la baisse, dans le respect de notre principe républicain d’Egalité.

NON, les « politiques d’affichage inefficaces » (dixit la cour des comptes) sur l’égalité femme-homme, la lutte contre le harcèlement, ou la laïcité, ne sont pas à la hauteur des enjeux quotidiens dans nos établissements. Sur ces dossiers nous subissons un effet ciseaux déplorable : nécessité de pallier les carences de personnels non remplacés dans nos établissements et, en même temps, la multiplication de référents et chargés de missions en tout genre, sans réelle expérience de terrain, qui nous submergent d’outils de reporting statistiques ubuesques, de process de labellisations hors sol ou de vademecums incompréhensibles et inopérants. Ces postes de référents et chargés de mission ne seraient-ils pas plus utiles dans nos établissements ? au plus près des élèves !

Engagés dans nos établissements, avec nos équipes éducatives et pédagogiques, au plus près de nos élèves et de leur famille, pour leur offrir les meilleures conditions possibles de travail et de réussite, nous, proviseurs, principaux et adjoints de l’académie de Dijon, revendiquons un véritable « choc d’attractivité » pour les métiers de l’éducation, en redéployant les moyens technocratiques accaparés par nos gouvernances académiques ou ministérielles, au bénéfice du salaire et de la qualité de vie au travail des personnels en établissement qui ont vu leur effectif et leur pouvoir d’achat se réduire continûment depuis 20 ans.

Jérôme Naime
Secrétaire académique du SNPDEN-UNSA
Armand Wielgocki
Secrétaire départemental de Côte-d'Or

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