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27/03/2025 03:59

DIJON : Le collectif Sauvons les berges du Suzon se réjouit de sa «victoire»

Après la décision de la maire de Dijon de ne pas faire appel de l'annulation du permis de construire du projet immobilier Venise II, les militants remercient «les habitants et les associations qui ont rendu possible cette victoire» et accusent Nathalie Koenders de «récupération politique».
Actualisé : Les militants accusent également Nathalie Koenders de «fausse réponse» à propos du jugement du tribunal administratif concernant la promesse de vente du terrain.
Communiqué du collectif Sauvons les berges du Suzon du 26 mars 2025 :

En réunion du Conseil municipal le 24 mars, la Maire de Dijon a annoncé l’abandon du programme immobilier Venise 2, comme nous l’avions prévu dès l’annulation du permis de construire par le Tribunal administratif le 6 mars dernier. Elle aurait dû commencer par dire PARDON et MERCI aux habitant.e.s qui ont sauvé les berges du Suzon !

Dans une longue déclaration présentée comme un « point général sur sa vision en matière d’urbanisme », Nathalie Koenders a surtout défendu la politique de bétonisation menée depuis 23 ans, avec notamment un vibrant hommage à Pierre Pribetich ! Et elle s’est employée à rassurer les promoteurs immobiliers, qui n’aiment pas les abandons de programmes : « Dijon est une ville où non seulement on peut construire, mais où l’on veut construire ! »

Elle a également déclaré : « Nous construirons désormais en préservant les grands espaces de pleine terre que nous aurons identifiés ». On a vraiment hâte d’en savoir plus… par exemple, les jardins de la bande Est des Lentillères seront-ils sauvés par cette nouvelle règle !?

Dans sa déclaration, il a manqué deux choses essentielles sur l’abandon du projet Venise 2.

D’abord, deux mots simples, évidents en cette circonstance, mais sans doute impossibles à prononcer pour une nouvelle Maire formée pendant 17 ans à l’école de l’exercice vertical du pouvoir. Avant toute autre parole, la décence élémentaire aurait dû la pousser à dire à notre Collectif et aux 3 500 habitant.e.s qui soutiennent notre lutte : PARDON (de vous avoir toujours ignorés, et parfois traînés dans la boue) et MERCI (d'avoir sauvé les berges du Suzon).

C'est la lutte des habitant.e.s attaché.e.s au patrimoine naturel de leur ville et à l’avenir de leurs enfants qui a sauvé ce site de la destruction !

Au lieu de prononcer ces mots simples, elle a préféré tenter la récupération politique de cette victoire des habitant.e.s et des associations. Récupération en forme de message à ses opposants écologistes, à un an des élections municipales.

« Ce n'est pas la contestation qui me fait reculer, c'est le bon sens », a déclaré plus tard Mme Koenders. Doit-on comprendre que le « bon sens » lui a soudainement été révélé ? ou que son prédécesseur en manquait !? ;-) Argument lunaire en tout cas, pour surtout éviter de reconnaître le rôle qu'ont joué les habitant.e.s dans l'abandon du projet.

Ensuite, il a manqué la reconnaissance de l'échec complet de la méthode Rebsamen-Koenders : avancer à marche forcée sans tenir AUCUN COMPTE de l’avis des Dijonnaises et Dijonnais (le collectif n’a JAMAIS été reçu, les riverains jamais consultés), jusqu’au naufrage final. Plutôt que de se placer dans une posture de dialogue et de concertation, qui leur aurait permis de comprendre beaucoup plus tôt pourquoi ce programme ne verrait jamais le jour.

Cette absence d’introspection, cette incapacité à la moindre remise en cause, nous inquiètent pour la suite, l’abandon du programme Venise 2 laissant de nombreuses questions ouvertes, notamment quel projet d’aménagement et de protection pour le site des berges du Suzon, quel périmètre, etc.

Après avoir perdu 2 ans et demi en procédures judiciaires, nous demandons à nouveau à la Maire de changer de méthode et de mettre en place immédiatement une instance de concertation des riverain.e.s et des habitant.e.s de Dijon pour la protection définitive de la biodiversité du Suzon !

Surtout, nous souhaitons à nouveau remercier toutes celles et ceux, habitant.e.s comme associations, qui ont contribué à cette lutte par tant d'engagements : du temps passé pour réfléchir et organiser la défense de la RUBS à tous les niveaux, des présences aux rassemblements, des dons, etc. Cette victoire est la leur !

Des arbres de la ripisylve aux papillons de la prairie, des enfants qui s’égaillent aux promeneurs qui se ressourcent, du hérisson qui dort dans son nid aux canards de la rivière : tous les êtres vivants des Berges du Suzon vous remercient chaleureusement !

Notre sentiment du moment, en trois mots : soulagement, amertume et vigilance.

Collectif Sauvons les berges du Suzon

Communiqué du collectif Sauvons les berges du Suzon du 27 mars 2025 :

Lors de la réunion du Conseil municipal du 26 mars, un élu écologiste d'opposition pose une question sur une conséquence juridique de l'annulation de la délibération de vente des terrains au promoteur.

Revenant sur l'annulation par le Tribunal administratif en mai 2024 de cette délibération du Conseil municipal du 27 juin 2022 portant cession de terrains communaux en vue du projet immobilier Venise-2, sa question porte sur l'opportunité d'une action de la Ville pour rendre nulle la promesse de vente de ces terrains.

En effet l'annulation de la délibération autorisant le Maire à vendre les terrains, n'a pas eu pour conséquence automatique de rendre nulle la promesse de vente (subtilité du droit : droit administratif d'un côté, droit des contrats de l'autre).

Cette question souligne que l'intérêt de la Ville à engager cette action réside en ce que la vente à vil prix, révélée par le jugement du Tribunal administratif, se faisait au détriment des deniers publics.

La Maire de Dijon répond alors à son opposant que "l'affirmation selon laquelle le montant de la promesse de vente était à vil prix au détriment des intérêts de la Ville de Dijon est absolument fausse". Elle précise même que "le Tribunal administratif [...] a juste reproché à la Ville un défaut de justification dans le corps de la délibération, [...] cette justification sur le prix un peu amoindri se trouvant dans les annexes à la délibération".

Cette réponse de Mme Koenders est totalement FAUSSE !!

En effet le point 10 du délibéré du Tribunal administratif précise que l'illégalité de la délibération est établie en ce que "la promesse de vente, qui seule engage juridiquement les parties, ne met à la charge des acquéreurs, en contrepartie de la diminution du prix de vente qui leur est accordée, aucune obligation de supporter 30 % du coût des travaux supplémentaires d'aménagement et ne prévoit nullement que les ouvrages une fois réalisés seront rétrocédés à l'euro symbolique".

Le dossier ne contenait donc aucune justification du prix réduit, ni dans la délibération, ni dans ses annexes.

Conformément au règlement intérieur, la question de l'élu écologiste a été transmise à la Maire une semaine avant la réunion du Conseil municipal. Nathalie Koenders a donc eu le temps de préparer la réponse avec son cabinet, son service juridique, et probablement les avocats de la ville en charge du dossier. L'extrait vidéo montre d'ailleurs qu'elle lit bien une note.

Aussi, nous pensons que sa réponse, au-delà d'être factuellement fausse, constitue un MENSONGE, c'est-à-dire une assertion sciemment contraire aux faits.

Elle aura du mal à plaider l'erreur, mais on attend sa réaction avec intérêt.

Il ne s'agirait d'ailleurs que d'un mensonge supplémentaire dans ce dossier à rallonge.

Plutôt que de répondre honnêtement à la question posée, en reconnaissant l'erreur commise par la Ville et condamnée par le Tribunal, Nathalie Koenders aurait donc préféré sauver la face, quitte à humilier un élu d'opposition qui exerçait simplement son droit à la question ?

Collectif Sauvons les berges du Suzon

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