
Être métisse aux cheveux crépus est-il un atout pour devenir
écrivaine en France ? Cela ne va pas de soi. Il a fallu grandir en
banlieue parisienne et s’ennuyer beaucoup. Il a fallu naviguer entre la
Guadeloupe et la frontière franco-belge, avec une sensation
d'étrangeté où qu'on aille. Il a fallu affronter le racisme de
l'enfance à l'âge adulte et intégrer les normes sociales d’un pays
où, consciemment ou pas, l’idéal reste la blondeur. Il a fallu les
livres et Michael Jackson.
De rencontres inattendues à Maryse
Condé, d'une résidence d'écriture auprès de lycéens en CAP Coiffure
à Poil de Carotte, Estelle-Sarah Bulle parcourt les chemins de notre
imaginaire en même temps qu’elle retrace sa propre voie vers
l’écriture.
Dans ce récit aussi politique que poétique, tressant
observation mordante et style velouté, elle montre combien le cheveu
est, pour les grands auteurs comme pour de jeunes rêveurs, un thème
propice à l'écriture, aux métaphores et au récit des non-dits de
toute une société.
L’autrice :
Estelle-Sarah Bulle est née à
Créteil d’un père guadeloupéen et d’une mère franco-belge. Elle a
publié trois romans aux éditions Liana Levi, Là où les chiens
aboient par la queue (prix Stanislas, prix Carbet du Tout- Monde), Les
Étoiles les plus filantes et Basses terres (parution en poche en avril
2025). Elle vit aujourd'hui dans le Val d'Oise.
