Le procès en appel de Bruno A., condamné en septembre 2022 à la peine de
24 ans de réclusion pour le meurtre d’une femme âgée et vulnérable, n’a
pas pu se poursuivre, ce mercredi 13 septembre 2023. L’accusé va être
conduit en hôpital psychiatrique.
Ce mercredi matin, l’homme a tenté de se pendre dans sa cellule du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand où il était transféré pour le procès. Des surveillants sont intervenu, l’accusé s’est alors saisi d’un couteau, menaçant de s’ouvrir les veines. Il a néanmoins été transporté au palais de justice de Chalon-sur-Saône et mis dans une geôle en attendant que le procès reprenne.
Dans la geôle, très agité, Bruno A. grattait les murs pour en détacher des petits morceaux, et tâcher de s’ouvrir les veines ainsi. La présidente a fait venir en urgence un médecin légiste qui a dit que l’état de l’accusé était incompatible avec la tenue du procès. Le procès est donc renvoyé.
Maître Curiel a vu son client. L’avocat de la défense maintient que cet homme, faible d’esprit, n’est pas nécessairement coupable de ce meurtre. Hier, David Curiel renvoyait à la cour et à l’avocate des parties civiles : « On n’est pas là pour interpréter. » Le visionnage des deux auditions d’aveux (au pluriel puisque deux versions successives sont alors données) sont pour lui importantes car elles ont eu lieu sans que le mis en cause soit assisté d’un avocat. Pour maître Curiel, cela pose un problème majeur, car son client est influençable.
« Adaptable », plutôt, nous dit maître Touraille venu substituer ce mercredi maître Berthelon, pour les parties civiles. « La famille de la victime est échaudée car il y a déjà eu des épisodes de tentatives de suicide quand monsieur A. se trouvait en difficulté. Monsieur A. est dans l’impossibilité d’être confronté à ce qu’il a fait. »
Les membres de la famille de la victime « sont effondrés que le procès soit reporté. Ils voudraient pouvoir enterrer leur ascendant mais ne le peuvent pas : comme l’accusé change de version tout le temps, il reste possible qu’un supplément d’information soit demandé. Alors la situation est coincée. Pour la famille c’est extrêmement douloureux. »
FSA