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28/05/2024 15:26

EUROPÉENNES : François Patriat se prononce pour «une Europe tournée vers l'avenir»

À l'initiative de Didier Paris, une réunion publique de soutien à la liste de Valérie Hayer s'est déroulée à Beaune, ce lundi 27 mai. «Européiste convaincue», Fadila Khattabi a appelé à «regarder l'Afrique avec plus de coopération».
Tout à sa dramatisation de la campagne des élections européennes du 9 juin prochain, le camp d'Emmanuel Macron se consacre tout entier à défendre le bilan des eurodéputés sortants et à cibler le Rassemblement national, faisant fi des autres listes.

Ce lundi 27 mai 2024, à Beaune, le député Didier Paris (REN) a organisé une réunion publique départementale où il a invité notamment deux ministres – Éric Dupond-Moretti et Fadila Khattabi – pour soutenir la liste «Besoin d'Europe» conduite par Valérie Hayer, représentée ce jour par les colistiers numéro 2 Bernard Guetta (sans étiquette) et numéro 14 Jérémy Decerle (REN).

De nombreux élus venus en soutien


Est également intervenu le sénateur François Patriat (REN) tandis qu'au premier rang, parmi près de 120 personnes réunies dans la salle de la tour Marie de Bourgogne, figuraient des représentants départementaux de composantes soutenant la liste : Laurent Baumann (Renaissance), Dominique Grimpret (Modem), Ludovic Rochette (Horizons), Pascal Grappin (UDI), Jean-Philippe Morel (Parti radical) et Nadjoua Belhadef (Fédération progressiste).

Étaient également présents les députés Benoît Bordat (FP), Philippe Frei (REN) et Rémy Rebeyrotte (REN) tandis que le député Didier Martin (REN) était mobilisé à l'Assemblée nationale pour le premier jour d'examen du projet de loi sur la fin de vie (lire notre article). Initialement annoncée à Beaune, Bérangère Abba (HOR) a été retenue par un meeting à Metz.

«On a une montée des populismes assez violents», estime Didier Paris


Après une vidéo où Valérie Hayer rappelle avoir grandi dans une ferme – «je ne suis pas une héritière» – de la Mayenne et présente les valeurs défendues par le groupe Renew Europe au Parlement européen – en insistant sur les droits des femmes –, groupe qu'elle présidait durant la mandature qui s'achève, les discours commencent.

Présentant les intervenants, Didier Paris salue notamment son «ami» Éric Dupond-Moretti : «tu as pris une dimension politique incroyable, notamment à l'égard des extrêmes que tu cognes en permanence». Ce qui déclenche une nouvelle salve d'applaudissements.

«L'élection européenne est fondatrice, elle est à un moment de notre histoire où on a une remise en cause de nos institutions qui est assez profonde et une montée des populismes assez violents», introduit Didier Paris insistant sur «les risques existentiels» qui pèsent sur l'Ukraine, l'Arménie et la Géorgie, «des risques auxquels seule l'Europe aura la capacité de donner des élément de résistance».

François Patriat s'adresse aux abstentionnistes


«[Éric Dupond-Moretti] est le meilleur pourfendeur de l'extrême-droite», enchaîne François Patriat qui regrette que «les éléments rationnels ne l'emportent pas» alors que «les éléments populistes l'emportent tous les jours».

«L'Europe est le choix le plus important que nous avons à faire dans la conjoncture internationale», alerte le sénateur social-libéral, «nous sommes les seuls ouverts, pour une Europe tournée vers l'avenir.»

«Guerre, terrorisme, santé, climat, etc. face à ces dangers, est-ce que la France seule peut répondre ? Est-ce que la réponse n'est pas au niveau européen ?» fait-il mine de demander.

«Je crois encore au sursaut», lance-t-il pour inciter les militants à s'adresser à «la moitié des Français qui ne veulent pas aller voter» de façon à en convaincre «10 à 15%».

«On doit simplifier et renforcer la politique agricole commune», déclare Jérémy Decerle


Figurant sur la liste au niveau des places charnières, Jérémy Decerle (REN) ne ménage pas sa peine, multipliant les interventions dans les réunions de campagne, comme à Montceau-les-Mines, le 25 mai dernier (lire notre article).

En prenant le micro, celui qui est toujours agriculteur souligne la «complémentarité» et la «conviction» des colistiers.

«Sur l'agriculture, on a un bilan qui n'est peut pas parfait mais on a réussi à allier les dispositions environnementales (…) avec une dimension économique stabilisée», résume-t-il pour défendre le bilan des députés Renew Europe en insistant sur «le maintien du budget de la politique agricole commune».

Jérémy Decerle revient sur le mouvement social des agriculteurs du début d'année, considérant qu'«ils ont demandé un peu plus de cohérence, de considération, un peu plus de revenu et un peu plus de protection». «On a commencé avec la politique agricole commune qu'on doit simplifier et renforcer», commente-t-il.

L'eurodéputé sortant assume le Green Deal tout en s'accordant à «associer un peu plus la profession agricole pour construire les politiques environnementales».

«La cohérence passera par des politiques commerciales où on protège l'agriculture, ça veut dire interdire de faire rentrer des produits qui ne respectent pas nos règles», enchaîne-t-il avant d'appeler à avancer notamment sur «les questions de réciprocité dans le commerce international» et sur une «loi Egalim européenne».

Jérémy Decercle cible Jordan Bardella


«Quand je pars au Parlement européen après avoir vu mes vaches, je n'y vais pas pour parler que des problématiques nationales, j'essaie de représenter les Français, les agriculteurs, les agricultrices, du lundi au jeudi, je fais mon boulot», explique Jérémy Decerle afin d'introduire une séquence ciblant les nationaux-populistes puis les tenants de l'écologie politique.

«Jordan Bardella veut renouveler un mandat dont il a été incapable de respecter ce pourquoi il a été élu», vitupère l'orateur, «les autres ne sont pas plus efficaces, ça ne sert à rien de voter pour eux, ça affaiblira le pays».

«Il faut arrêter le dogmatisme environnemental», proteste Jérémy Decerle, «nous avons l'agriculture et l'alimentation la plus respectueuse du monde, celle qui respecte les standards les plus élevés au monde, nous avons voté le Green Deal le plus ambitieux.»

«L'Europe de l'agriculture, de l'environnement, c'est nous», s'enflamme l'orateur, «ce sera nous qui ferons l'Europe de la défense, l'Europe agricole souveraine, l'Europe écologique, mais la bonne écologie, qui renforcerons l'Europe de la santé».

Et de conclure par un tonitruant «barrons la route au Front national !» qui fait se lever les premiers rangs de la salle et déclenche un tonnerre d'applaudissements.

«Nous sommes tous des européistes convaincus», revendique Fadila Khattabi


«Je suis fière de tout le travail dans les territoires», lance Fadila Khattabi pour saluer les militants.

«Nous sommes tous des européistes convaincus», revendique l'élue de la Côte-d'Or, «l'Europe nous a constamment protégés depuis des décennies, elle a apporté la paix».

En phase avec le thème entamé par le précédent orateur, l'ancienne présidente de commission à l'Assemblée nationale se souvient que : «les députés [du Rassemblement national] venaient, signaient, repartaient, ils ne travaillent pas». «Ils ne sont que dans la communication.»

«C'est à nous de protéger l'Europe en allant voter, en faisant voter, c'est un vote historique», martèle-t-elle.

«Il nous faut regarder l'Afrique avec plus de coopération»


Fadila Khattabi enchaîne avec le sujet des relations internationales : «il nous faut regarder l'Afrique, pas avec mépris mais avec plus de coopération ; (…) l'exil a toujours été un drame pour les familles qui l'ont connu».

«On a tendance à regarder les relations est-ouest, regardons nord-sud», déclare-t-elle en appelant à s'interroger sur «la déstabilisation de la Libye, qui déstabilise le bassin méditerranéen et nous déstabilise aussi».

Après les interventions de Bernard Guetta qui aborde la défense européenne (lire notre article) et d'Éric Dupond-Moretti qui réfute la «dédiabolisation» du Rassemblement national (lire notre article), le meeting se termine par le chant de «La Marseillaise».

Jean-Christophe Tardivon

«Il ne faut pas que la France, le 10 juin, soit affaiblie», alerte Bernard Guetta


«La dédiabolisation du Rassemblement national, je n'y ai strictement jamais cru», déclare Éric Dupond-Moretti


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