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17/10/2023 03:16

DIJON : Le préfet, le recteur et l'inspecteur se sont rendus au collège André Malraux lors de la minute de silence en hommage à Dominique Bernard

«La cérémonie d'aujourd'hui a été très digne. On a entendu un grand silence pendant la minute de silence. Je crois que c'est la meilleure réponse qui ait été apportée», a déclaré Franck Robine, ce lundi 16 octobre.
Ce lundi 16 octobre 2023, une minute de silence a été observée dans l'ensemble des établissements scolaires du territoire français, en hommage à Dominique Bernard, professeur tué à Arras le 13 octobre. Accueillis par Patrick Geantot (Principal du collège), Franck Robine, préfet de la Côte-d’Or, a participé aux côtés de Pierre N’Gahane, recteur de l’académie de Dijon, David Muller, directeur académique des services de l’éducation nationale de la Côte-d’Or, et des équipes éducatives, au moment de recueillement organisé au sein du collège André Malraux de Dijon.

Plusieurs personnalités politiques étaient présentes comme François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d'Or, les parlementaires de la Côte-d'Or Didier Martin, Philippe Frei et Anne-Catherine Loisier, ou encore Nathalie Koenders, première adjointe au maire de Dijon. Une belle cérémonie qui a été clôturée par une Marseillaise, chantée à pleins poumons.

À l'issue de cette cérémonie, Franck Robine a dialogué avec une professeure de lettres du collège André Malraux. 

Pierre N'Gahane

Recteur de l'académie de Dijon

« Il y a trois ans, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique était assassiné pour avoir enseigné la liberté d’expression à ses élèves et illustré son cours à l’aide de caricatures. Il a été atrocement assassiné parce qu’il faisait son métier et qu’il le faisait bien. Pour reprendre des mots prononcés par le chef de l’Etat : « Il avait à cœur de montrer la grandeur de la pensée, de faire comprendre la valeur du respect. Il donnait à voir ce qu’est la civilisation ». L’assassinat de Samuel Paty nous plonge toujours dans l'effroi. Le fanatisme islamiste a poussé au meurtre un jeune homme gagné par les discours de haine et d'intolérance. 
La barbarie de cet assassinat pouvait nous laisser croire qu’une telle horreur ne pourrait se reproduire… Et pourtant, ce vendredi, à Arras, un nouveau professeur, Dominique Bernard, professeur de lettres est tombé sous les coups de son assaillant. Nous pleurons sa disparition, aussi insupportable que celle de Samuel Paty. Nous n’oublions pas, par ailleurs, le professeur et l’agent technique qui ont été grièvement blessés.
Si puissant qu'il soit, l'effroi ne doit pas nous figer. A tous les discours de haine, à toutes les formes d'intolérance doivent être sans relâche opposées les valeurs de la République et de la démocratie, qui reposent sur la connaissance et la raison.»

« Le cheminement nécessaire à la fabrication du citoyen est long. Il faut le faire parcourir aux élèves avec gravité, constance et respect des diversités. Inclure ne veut pas dire réduire à l'identique ni violer les consciences mais agréger à une communauté qui transcende les appartenances particulières. »

« Au travers de la commémoration qui nous rassemble ce jour, nous rappelons que les enseignants sont au nombre des « vrais combattants de la liberté, (…) des héros tranquilles » – pour reprendre les termes de R. Badinter - , « des héros anonymes, (… ) parce qu’ils s'exposent pour nous, pour la République, pour que tiennent bon les libertés, et les valeurs essentielles sans lesquelles la République n’existe plus ». »

« La France est une et indivisible, elle est forte de tous ses citoyens, quelles que soient leurs opinions et leurs croyances. Respectons-nous dans celles-ci, restons unis, défendons la liberté, c’est ce que Samuel Paty et Dominique Bernard enseignaient avec force à leurs élèves. » 

Franck Robine

Préfet de la Côte-d'Or

« Cette marseillaise était très émouvante et elle veut dire beaucoup de choses. Elle veut dire qu’on est tous atteint, qu’on se sent tous menacés mais qu’on est tous capables d’apporter cette réponse. »

« La cérémonie d'aujourd'hui a été très digne. On a entendu un grand silence pendant la minute de silence. Je crois que c'est la meilleure réponse qui ait été apportée.»

« On a quelques fichés S dans le département. Dès vendredi j’ai pris des premières  dispositions. J’ai pu faire un premier point complet samedi matin lorsque j’ai réuni les services de sécurité et bien sûr le travail va se poursuivre. »

« Il y a entre 4000 et 5000 fichés S au niveau national, il y a quelques personnes que nous surveillons de très près. C’est là la mission des services de renseignement. Ils regardent leur activité, si ils sont présents sur les réseaux sociaux, si ils disent des choses qui peuvent inquiéter. Si un certain nombre d’entre eux peuvent inquiéter, on regarde quelles mesures on prend et ça peut aller jusqu’à l’expulsion du territoire français.»

Nathalie Pavot

Professeure de lettres modernes
« Nous en avons parlé ce matin avec une classe de 5ème et quand je leur ai dit « on continue » ils m’ont dit que j’avais raison et que ce n’était pas eux qui devaient gagner. »
« Ce temps était vraiment nécessaire. Nous en avions besoin mais les élèves aussi en avaient besoin. Nous on avait besoin de leur dire que les choses nous touchent. Mais eux aussi.. Ça les touche à travers nous et ça nous touche à travers eux… » 

Clément Gauvin

Conseiller départemental jeune de la Côte-d'Or

« J’ai mis mon écharpe de conseiller départemental aujourd’hui parce que ça me semble important. Moi je représente les élèves du Collège, donc c'est important que les élèves soient représentés dans les grandes manifestations comme ça, c'est quelque chose qui touche tout le monde. Le mort d'un professeur, c'est quelque chose d’horrible, donc c'est important que je sois là en tant que conseiller départemental jeune, en tant que représentant du collège. » 


« Personnellement je n’appréhende pas du tout de retourner au collège parce que je sais qu'on est très bien encadré, très bien protéger, on a des personnes qui patrouillent devant le collège, qui gèrent l'accès. C’est très sécurisé. Bien sûr rien n'est parfait et oui, parfois on peut se demander si on est vraiment en sécurité, mais moi je n'ai pas trop d'appréhension par rapport au collège. »
 
« On a parlé entre élèves, il y a des images de cet attentat qui ont un peu tourné sur les réseaux sociaux. On en a parlé entre nous, c'est quelque chose qui est très choquant. On en a parlé en classe aussi avec les professeurs d'histoire-géographie et d'enseignement moral et civique. C’était une demi-heure, on nous a expliqué l'importance d'une commémoration, d'une minute de silence et l'importance que ça revêtait. Ça rappelle l'attentat qui a tué Samuel Paty quasiment 3 ans jour pour jour. C'est quand même quelque chose de très choquant. » 

« J’aimerais dire à tous les collégiens de Côte-d’Or qu'il ne faut pas s'inquiéter, que le Collège c'est un lieu qui doit rester sain et où on doit se sentir en sécurité. Il ne faut pas venir la boule au ventre au collège, il y a toujours un maximum qui est fait pour nous protéger donc il ne faut pas s'inquiéter. Bien sûr ça peut se reproduire mais il y a toujours un maximum qui est fait pour pour qu’on garde une atmosphère saine dans le collège. »

Manon Bollery

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