
«On va perdre entre un et trois ans si on doit attendre la présidentielle», a envisagé, ce dimanche 7 juillet, le nouveau député RN qui compte partir à la rencontre notamment des maires ruraux et des viticulteurs de la cinquième circonscription.
Dans la cinquième circonscription de la Côte-d'Or, ce dimanche 7 juillet 2024, a été élu René Lioret (RN) malgré l'absence de candidat des Républicains en face du député sortant au premier tour.
Avec une participation de 71,06%, René Lioret a récolté 50,04% des suffrages (28.676 voix), contre 49,96% pour le député sortant Didier Paris (REN) (28.634 voix). Soit 42 voix d'écart sur 60.802 votants alors qu'ont été comptabilisés 2.612 bulletins blancs et 880 bulletins nuls.
René Lioret concrétise sa forte avance du premier tour
René Lioret a ainsi gagné 2.158 voix entre le premier et le second tour, bénéficiant seulement de quelques transferts de voix.
Pour sa part, Didier Paris a gagné 10.504 voix, faisant quasiment le plein des 11.297 voix de Jérôme Flache (PCF) qui s'était désisté en sa faveur, mais le candidat du Rassemblement national avait déjà plus de 8.000 voix d'avance au premier tour.
René Lioret regrette que le RN n'ait pas «suffisamment d'élus» au niveau national
«Les électeurs du premier tour ont confirmé leur vote et d'autres ont senti la dynamique et ont eu envie, aussi, d'avoir un député Rassemblement national sur la cinquième circonscription», analyse René Lioret. «La campagne a fait la différence – jusqu'au dernier jour, je me suis investi –, les médias aussi.»
«Ce qui me gâche la fête, c'est le fait que l'on ne soit pas arrivé en tête, qu'on n'ait pas suffisamment d'élus, qu'on va très certainement avoir un Premier ministre de gauche, qu'on va avoir une France paralysée parce qu'il n'y aura pas véritablement de majorité et que c'est quelque chose qu'on ne peut pas se permettre compte tenu de l'état de la France avec 3.100 milliards de dette», développe l'élu national-populiste. «Cette situation d'attentisme ne va pas rassurer les marchés, ça va peut-être même ajouter du déclassement de notre note, des taux d'intérêt plus élevés.»
«Au niveau national, il y a eu des tombereaux de mensonges, de procès d'intention, de calomnies, d'affirmations qui ne sont pas vérifiées», déplore-t-il donnant comme exemple que «si nous arrivons au pouvoir les droits des femmes vont être supprimés – j'ai entendu ça –, le fait que les femmes devront rester à la maison». «C'est des mensonges totaux ! Il a complètement échappé à ses détracteurs que nous avions quand même une femme comme candidate à la présidence de la République. S'il y a des femmes qui vont rester à la maison, ce n'est pas sous le fait du Rassemblement national, c'est plutôt, peut-être, sous le fait de l'islamisme qui gagne, en France, et qui fait que les femmes ont de moins en moins de libertés.»
«Je pense au désarroi de nos compatriotes juifs de France», relève René Lioret
«La France a été mise en faillite par Emmanuel Macron, dans tous les domaines : l'hôpital, la justice, la police, l'école, le domaine énergétique», lance le nouveau député qui apparaît comme étant encore – ou de nouveau – en campagne. «Tout est à redresser ! On va perdre entre un – si [Emmanuel] Macron dissout au bout d'un an – et trois ans si on doit attendre la présidentielle.»
«À l'Assemblée nationale, le rôle du RN sera de contester tout ce qui nous semble contre l'intérêt de la France et de continuer à faire des propositions de loi», anticipe-t-il. «Étant minoritaire, on aura contre nous une espèce de front qui ira de l'extrême-centre à l'extrême-gauche, LFI.»
«Je pense au désarroi de nos compatriotes juifs de France qui, aujourd'hui, doivent avoir très peur», relève-t-il, indiquant avoir reçu des «messages» considérant que les élus marinistes constitueraient «le rempart contre l'antisémitisme qui vient des banlieues».
Le nouveau député part à la rencontre des maires et des viticulteurs
«Je vais partager mon temps entre l'Assemblée nationale et le terrain», annonce le nouveau député, «je compte faire des permanences mobiles en plus d'avoir une permanence à Beaune et me rendre dans tous les anciens chefs-lieux de canton».
«Je souhaite également rencontrer des maires, en particulier des maires ruraux», poursuit-il, «je vais prendre des contacts avec la présidence des maires ruraux de Côte-d'Or de manière à appréhender la problématique en particulier sur le canton d'Arnay-le-Duc ou le canton de [Brazey-en-Plaine] parce qu'il y a beaucoup de ruralité». «À Beaune, Nuits-Saint-Georges, [Ladoix-Serrigny], c'est une autre problématique, [je vais] rencontrer des viticulteurs. La circonscription est diverse. [Je vais] me partager entre les problèmes des agriculteurs, des viticulteurs et les problèmes des gens qui se trouvent dans des cantons où le domaine public a été délaissé.»
«Je vais voir ce que l'on peut faire pour éventuellement aider les entreprises à s'installer», insiste l'élu du camp national en rappelant la proposition de développer les exonérations fiscales par la création de «zones franches» rurales.
Souhaitant rester délégué départemental de la Côte-d'Or du Rassemblement national, René Lioret s'en remet à Julien Odoul (RN), président du groupe politique du RN au sein du conseil régional de Bourgogne-franche-Comté, pour envisager de continuer à siéger dans la collectivité.
Jean-Christophe Tardivon