Le groupement départemental a mis en œuvre deux dispositifs innovants pour «acquérir du renseignement» durant la fête viticole. Ils ont été présentés au préfet de la Côte-d'Or, ce samedi 27 janvier.
Chaque jour du week-end de la Saint-Vincent tournante, une trentaine de gendarmes de la Côte-d'Or sont mobilisés pour sécuriser la fête viticole, sans compter les membres de la Force Sentinelle.
Ce samedi 27 janvier 2024, le chef d’escadron Rémi Muller, commandant de la la compagnie de gendarmerie départementale de Dijon, a présenté deux dispositifs innovants au général Sylvain Laniel, commandant la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté, et à Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or.
Acquérir du renseignement avec un drone
Durant ces deux jours, un drone a été mis en œuvre pour renseigner les militaires sur les déplacements éventuels de véhicules non autorisés et donc potentiellement dangereux ainsi que sur les mouvements de foule voire même à propos des enfants égarés.
Cela dans un rayon de plus de 4 kilomètres autour de Morey-Saint-Denis, permettant par exemple de suivre les navettes depuis leur départ de la gare de Gevrey-Chambertin.
«Ça change la façon de travailler des gendarmes»
«Montrez-nous la précision», demande Franck Robine, impressionné par les capacités techniques de l'équipement. «Le zoom maxi est de 56 fois», signale l'adjudant Maxence Chapillon, télépilote de drone. «C'est quand même très efficace», réagit le préfet, «ça change la façon de travailler [des gendarmes].»
Affecté au groupement départemental durant l'été 2023, le drone représente une valeur avoisinant 10.000 euros. L'équipage possède de nombreuses batteries, chacune ayant une trentaine
de minutes d'autonomie en conditions hivernales, afin d'effectuer des
remplacements régulièrement au long de la journée.
Le groupement de Côte-d'Or utilise des drones depuis 2018 et compte deux télépilotes. Chaque opérateur a reçu une formation théorique d'une cinquantaine d'heures sur des principes d'aéronautique puis deux semaines de formation pratique sur une base aérienne. Des contrôles de compétences sont ensuite réalisés chaque année.
«La loi est très contraignante !»
«Tout ce ci est réglementé», indique Franck Robine rappelant que les gendarmes demande au préfet un arrêté motivé autorisant le recours à un drone pour un événement spécifique. «Le cas échéant, l'arrêté peut être attaqué [devant le tribunal administratif] si on estime que les libertés publiques sont atteintes. La loi est très contraignante !»
«Un temps suspendu par la justice suite à la loi dite sécurité globale de 2021, le décret de la nouvelle autorisation des drones est sorti en avril 2023 puisque j'ai été un des tout premiers préfets de France à les utiliser à l'occasion de la manifestation du 1er-Mai à Dijon dans le contexte de la réforme des retraites», développe le représentant de l’État. «On est plutôt satisfait car, en milieu urbain, quand il y a des manifestations violentes, cela expose moins les personnels.»
L'usage des drones se multiplie
À plusieurs reprises, le drone gris des gendarmes, généralement positionné à 80 mètres de hauteur, a été confondu avec le drone blanc des équipes de France Télévisions, filmant à quelques mètres du sol les participants à la fête viticole.
Le groupement de gendarmerie envisage l'utilisation de son drone pour la sécurisation du passage du Tour de France en Côte-d'Or.
D'ici là, les militaires comptent développer une solution technique permettant de diffuser en temps réel les images du drone non seulement sur l'écran du télépilote mais également sur les smartphones des gendarmes mobilisés sur le dispositif en question.
Des gendarmes patrouillent à cheval dans les vignes
Deux cavalières ont ouvert le défilé des confréries de la Saint-Vincent tournante 2024. La patrouille des gendarmes d'Is-sur-Tille a ainsi été particulièrement appréciée des spectateurs les plus matinaux, impressionnés par l'allure des deux chevaux venant du lycée militaire d'Autun, présentant 1,80 mètre au garrot.
La fête viticole battant son plein, la mission de l'équipage était principalement de se déplacer dans les chemins de vigne pour contribuer à la sécurisation des participants.
«C'est une mission de renseignement, de contacts des visiteurs»
«Les cavalières ont une mission de surveillance générale», explique le chef d’escadron Rémi Muller, «c'est une capacité supplémentaire, cela donne de la hauteur de vue sur les environs ; c'est une mission de renseignement, de contacts des visiteurs».
Le certificat d'aptitude à la pratique de l'équitation en gendarmerie est délivré par la Garde républicaine à la suite d'un stage de deux semaines qui apprend notamment à utiliser une arme et à effectuer des contrôles tout en étant à cheval.
«Ce sont les mêmes missions mais à cheval», constate le préfet. «Ce sont des gendarmes à part entière», insiste le général Sylvain Laniel.
Bientôt une brigade mobile de gendarmes à composante équestre à Arc-sur-Tille
Le 2 octobre dernier, le président de la République a annoncé la création prochaine de deux nouvelles brigades mobiles de gendarmerie nationale en Côte-d'Or. Basées respectivement à Châtillon-sur-Seine et à Arc-sur-Tille, elles auront la capacité de projeter les personnels dans tout le département (
lire le communiqué).
Cette mise en œuvre de la patrouille à cheval durant la Saint-Vincent tournante 2024 préfigure ainsi la future brigade mobile d'Arc-sur-Tille qui aura une composante équestre.
En lien avec l'association des maires de la Côte-d'Or, elle devrait être installée d'ici l'été prochain pour sécuriser notamment la base de loisirs.
Les patrouilles à cheval pourraient également être de retour dans les vignes lors des prochaines vendanges.
Jean-Christophe Tardivon