Pour communiquer sur la formation dispensée par la faculté de pharmacie, l'université de Bourgogne a choisi de «célébrer la réussite académique», ce vendredi 8 novembre, à Dijon. «Vous êtes le premier échelon du système de santé», a déclaré la vice-présidente de la Région Françoise Tenenbaum à l'adresse des nouveaux diplômés.
Après six ans d'études, les nouveaux pharmaciens diplômés de l'université de Bourgogne en 2024 sont insérés dans la vie professionnelle tellement leurs compétences sont recherchées dans toute la France.
Pour entretenir le lien avec ces anciens étudiants et favoriser l'attractivité de la formation, l'UFR des Sciences de santé a organisé une cérémonie de remise de diplômes, ce vendredi 8 novembre 2024, sur le campus à Dijon.
«L'avenir de la pharmacie»
«C'est un moment important qui clôt six années d'études, parfois difficiles, mais que vous avez réussi, parfois même très brillamment», a indiqué la Professeure Catherine Vergely-Vandriesse, directrice de la pédagogie à la faculté de pharmacie ayant préparé la cérémonie, à l'adresse des diplômés.
«Vous êtes l'avenir de la pharmacie», a ajouté le Professeur Éric Lesniewska, vice-doyen de l'UFR Sciences de santé, «une profession essentielle pour garantir l'accès aux soins et à l'innovation dans notre système de santé». «Vous incarnez l'avenir de la phamarcie dans toute sa diversité : officines, hôpitaux, laboratoires d'analyses ou encore l'industrie pharmaceutique.»
«Le premier échelon du système de santé»
«Il faut absolument se battre pour conserver le maillage territorial des pharmacies», a enchaîné Françoise Tenenbaum (PS, FP), vice-présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté chargée des formations sanitaires et sociales, «vous êtes le premier échelon du système de santé».
Celle qui est également vice-présidente de la Métropole de Dijon a souligné que le secteur de la pharmacie était «dynamique» sur ce territoire : l'intégration de la vaccination parmi les missions des pharmaciens d'officine, les formations à l'intelligence artificielle et aux biothérapies, l'implantation d'écoles partenaires au sein du campus dijonnais de l'université de Bourgogne pour des double compétences pharmaciens-ingénieurs ou encore l'expertise de pointe dans le domaine des poudres pharmaceutiques.
Un lien entre la recherche en laboratoire et la formation universitaire
«Il est important d'avoir une démarche d'ouverture sur le monde socio-économique le plus largement possible», a souligné le Professeur Vincent Thomas, président de l'université de Bourgogne, «et d'entretenir des relations étroites et fructueuses qui permettent de se nourrir mutuellement».
«Ce qui fait la caractéristique de l'université, c'est le lien qui existe entre ce qui se passe dans les les labos – qu'on ne voit pas nécessairement – et la formation que nous délivrons directement», a-t-il insisté.
«Célébrer ensemble la réussite académique»
Le vice-doyen de l'UFR Sciences de santé a rappelé que les équipes de l'UFR ont souhaité «renouer une tradition, dans l'esprit des grandes pratiques universitaires d'autrefois».
«L'objectif est simple mais essentiel : réunir les étudiants, les représentants des ordres, les enseignants et tous les acteurs qui contribuent à faire vivre cette filière», a-t-il ajouté. «Nous voulons célébrer ensemble la réussite académique, la transmission des savoirs mais aussi l'engagement et la motivation dont les enseignants ont fait preuve pour accompagner nos étudiants vers un niveau de compétence et de professionnalisme reconnu par leurs pairs.»
Un enjeu d'attractivité
Cela se double d'un enjeu de communication pour pallier un relatif manque d'attractivité des études de pharmacie.
En 2020, la réforme PASS-LAS a succédé à la précédente réforme PACES, datant pourtant seulement de 2010. La première année commune aux études de santé (PACES) était décriée car n'intégrant que 40% des étudiants en deuxième année. D'où l'instauration d'un parcours accès santé spécifique (PASS) et d'une licence option accès santé (LAS) menant aux professions de santé de médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme, pharmacien et kinésithérapeute.
Avec ce système PASS-LAS, les étudiants privilégient les études de médecine au détriment de la pharmacie. Au niveau national, selon le Professeur Éric Lesniewska, «les facultés de pharmacie rencontrent des difficultés croissantes de recrutement». Ainsi, sur les trois dernières années 1.800 places sont restées vacantes soit autant de pharmaciens qui n'ont pas été formés. À l'université de Bourgogne, 16 places n'ont pas été pourvues à la rentrée 2024.
«En tant que doyens de faculté de pharmacie, nous réitérons notre demande d'un modèle alternatif, d'une voie de recrutement complémentaire dédiée à la pharmacie, un vœu pharmacie directement accessible sur Parcoursup en un clic», a revendiqué le vice-doyen de l'UFR Sciences de santé au nom de ces homologues. «Cette mesure permettrait de restaurer la visibilité de notre filière auprès des néobacheliers et de redonner aux facultés de pharmacie leur souveraineté dans le mode de sélection des étudiants.»
La mesure demandée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche est vue comme une solution pour limiter les fermetures des officines de pharmacie ainsi que les postes vacants dans les laboratoires d'analyses ou dans les entreprises de l'industrie pharmaceutique.
À noter qu'il est possible de bifurquer de médecine vers la pharmacie après cinq ans d'études, moyennant une année de passerelle. Après cinq ans d'études en pharmacie, on peut aussi se réorienter pour reprendre en troisième année de médecine.
Mettre à disposition un logement pour «faire aimer le pays» aux stagiaires
Dans ce contexte d'attractivité, le Professeur Éric Lesniewska a souligné sur le rôle pratique des collectivités locales, les communes en premier lieu, pour mettre à disposition des logements afin de favoriser l'accueil des stagiaires, principalement lors de courts stages dans les officines de pharmacie.
«Il faut que les élus locaux accueillent nos stagiaires», a insisté celui qui est également conseiller municipal de La Roche-en-Brenil, commune rurale du Morvan. «C'est comme ça que vous faites aimer le pays !»»
Trois filières : officine, internat et industrie
Après les discours, la cérémonie s'est poursuivie en trois temps pour célébrer successivement les filières officine, internat et industrie. Le choix entre ces trois orientations se fait en quatrième année d'études.
La filière officine concerne les étudiants envisageant de reprendre une officine de pharmacie ou d'opérer en second dans une telle structure. Elle représente environ 40% des étudiants en pharmacie.
L'internat est un concours national qui débouche sur quatre à cinq
années de formation supplémentaires pour devenir enseignant et
hospitalier, soit dans la pharmacie hospitalière pour la distribution
des médicaments, soit dans la pharmacie biologique pour analyser des
prélèvements effectués auprès de patients.
Le parcours en industrie prépare à la recherche, au développement, au marketing ou au droit dans l'industrie pharmaceutique. Ainsi, certains étudiants doublent leur formation avec un master de BSB.
La cérémonie s'est terminée par une photographie de groupe réalisée dans une ambiance joyeuse suivie par un verre de l'amitié.
Jean-Christophe Tardivon