«Si la situation budgétaire appelle à la vigilance, elle ne freine pas notre dynamisme», a assuré le président Vincent Thomas lors de ses vœux à la communauté universitaire, ce jeudi 16 janvier, à Dijon. «Sur la scène internationale, notre rayonnement s'intensifie», a-t-il souligné.
Après quelques notes de Haendel, Vincent Thomas, président de l'université de Bourgogne qui s'est transformée en établissement public expérimental le 1er janvier dernier (
lire le communiqué), a présenté, ce jeudi 16 janvier 2025, à Dijon, ses vœux pour 2025 à la communauté universitaire et à ses partenaires.
Selon les organisateurs, environ 300 personnes ont participé à la cérémonie de vœux dont Pierre Pribetich (PS), député de la Côte-d'Or, Laëtitia Martinez (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Denis Hameau (PS), vice-président de la Métropole de Dijon, et Joël Mekhantar (divers gauche), adjoint au maire de Dijon, sans oublier les vice-présidents de l'UBE et des représentants académiques.
L'Université Bourgogne Europe, «des racines régionales et une ambition européenne»
«Nous arrivons au terme de la construction de notre établissement public expérimental Université Bourgogne Europe», souffle Vincent Thomas en prenant la parole dans la salle Multiplex, «notre nouveau nom reflète à la fois notre forte d'identité régionale, nos racines régionales mais aussi notre ambition européenne». «Cet établissement se veut plus intégratif pour permettre à chacun de mieux rayonner le plan national et international.»
«Si notre université a changé d'envergure et de nom, elle conserve ses fondamentaux», assure Vincent Thomas en référence à l'organisation académique de l'université de Bourgogne et à ses ressources humaines. «L'humain et la solidarité» restent les «valeurs fondamentales» du nouvel établissement.
La création de l'UBE s'accompagne d'une nouvelle identité visuelle qui s'inspire des armoiries concédées à l'université de Dijon en 1723 – en récupérant au passage une couronne figurant par le passé sur l'emblème de l'université – et ajoute le symbole du livre et de la grappe de raisin, le tout sur un fond couleur lie de vin.
Bilan de 2024
Au chapitre du bilan de l'année écoulée, l'orateur relève un chantier de «convergence indemnitaire» de l'ensemble des personnels, l'adoption d'un Schéma directeur du handicap, la signature de la charte Atypie-Friendly – un programme ayant pour objectif d’améliorer l’inclusion des personnes présentant un trouble du neuro-développement, et particulièrement les personnes autistes dans l’enseignement supérieur –, mise en place d'un dispositif «Stop Harcèlement» destiné aux étudiants – un signalement de harcèlement moral ou sexuel peut déclencher une enquête et même une alerte auprès du procureur de la République –, le déploiement d'un réseau de référents formés à l'écoute des victimes de violences sexistes et sexuelles ainsi que l'extension des actions de la commission de solidarité étudiante aux campus territoriaux.
Mise en place d'une journée de la laïcité
Le 16 octobre dernier, a été instaurée la première journée de la laïcité et de la tolérance pour rendre hommage aux enseignants Samuel Paty et Dominique Bernard assassinés par des terroristes islamistes.
Vincent Thomas fait le lien entre cette journée et sa participation à la commémoration des attentats de janvier 2015 organisée par la Ville de Dijon, le 13 janvier dernier (
lire notre article).
Prochainement, la «Tournée des universités» préparée par l'association Génération Charlie fera étape à Dijon avec la participation annoncée de Riss, dessinateur et directeur de publication du journal satirique «Charlie Hebdo».
«Sur la scène internationale, notre rayonnement s'intensifie»
Après avoir abordé des sujets relevant principalement du fonctionnement de l'institution et de la vie étudiante, Vincent Thomas en vient au cœur de l'action des universités : l'objectif de recherche. Et de souligner «l'excellence» de l'université de Bourgogne en ce domaine.
Quatre enseignants-chercheurs – deux en sciences humaines et sociales, deux en sciences expérimentales – ont été nommés membres juniors de l'Institut universitaire de France.
«Notre université maintient sa place dans le classement de Shanghai particulièrement dans les domaines des sciences biologiques humaines, l'écologie, les sciences de l'aliment, les sciences de la terre et de la santé», souligne-t-il avant d'évoquer qu'une soixante de chercheurs de l'université de Bourgogne figurent dans le classement de Stanford, recensant les travaux les plus cités dans le monde.
«Sur la scène internationale, notre rayonnement s'intensifie», poursuit-il en évoquant la participation à l'alliance européenne Forthem.
Création d'un «pôle structurant thématique» dédié à l'intelligence artificielle
Le thème de la formation est balayé plus rapidement. Des Graduate Schools ont été créées pour dispenser des enseignements de 4ème et 5ème année afin de préparer des étudiants à des doctorats ou faciliter leur insertion professionnelle.
Elles sont envisagées comme «des leviers de la structuration de projets transversaux qui sont riches de tous les atouts de nos établissements réunis».
Un «pôle structurant thématique» a été dédié à l'intelligence artificielle avec quatre axes : transition intelligence, une seule santé – ou
one health en anglais –, patrimoines matériels et immatériels ainsi que création des connaissances du futur pour innover demain.
«Si la situation budgétaire appelle à la vigilance, elle ne freine pas notre dynamisme»
Si le président de l'Université Bourgogne Europe revendique des «finances saines», il déplore néanmoins que «ces finances continuent d'être affectées par des mesures nationales» comme la ponction de 16 millions d'euros dans le fonds de roulement de l'établissement d'enseignement supérieur pour contribuer au budget 2025 de l’État. Cela alors que les réserves budgétaires participent aux dépenses obligatoires liées à la rénovation bâtimentaire ou encore aux projets de laboratoires.
«Si la situation budgétaire appelle à la vigilance, elle ne freine pas notre dynamisme», assure Vincent Thomas en abordant les chantiers de l'année 2025.
Sur le campus dijonnais, débutent les travaux du bâtiment Santé B4 pour une livraison prévue en 2026. Un bâtiment dédié à la pharmaco-imagerie et à la lutte contre le cancer sera surélevé. Des travaux de rénovation énergétique seront engagés au niveau de la bibliothèque droit-lettres, de la biliothèque santé et du site de la rue Chabot-Charny.
Au Creusot, sera achevée la rénovation thermique du bâtiment dédié aux mesures physiques et sera livré le bâtiment Calhipso (
lire notre article).
À Chalon-sur-Saône, la plateforme CND-Lab sera aménagée dans le bâtiment Institut images.
«La transition écologique n'est plus une option, c'est une urgence absolue»
«Les défis qui se présentent à nous en 2025 sont multiples : frugalité énergétique, contraintes budgétaires, nécessaire révolution de nos pratiques pédagogiques avec l'avènement de l'intelligence artificielle, amélioration continue de la qualité de vie au travail», liste le président de l'Université Bourgogne Europe. «Notre force réside dans notre capacité à rassembler les énergies, à faire communauté.»
Vincent Thomas invite dans sa conclusion les conséquences du changement climatique : «la transition écologique n'est plus une option, c'est une urgence absolue».
Dans ce contexte, l'établissement d'enseignement supérieur a adopté récemment le premier Schéma directeur du développement durable et de la responsabilité sociétale et environnementale de son histoire.
«Le travail à réaliser demeure considérable», prévient l'orateur, «avec la création de l'Université Bourgogne Europe, une nouvelle aventure commence pour notre communauté universitaire élargie à onze partenaires». «Notre Université Bourgogne Europe s'affirme comme un acteur majeur au cœur de la cité et de la société, partenaire toujours volontaire du développement territorial et économique, résolument tourné vers l'Europe et le monde.»
L'Université Bourgogne Europe continuera de travailler avec l'Université Marie et Louis Pasteur
L'Université Bourgogne Europe est née d'un constat d'échec de l'université fédérale Bourgogne-Franche-Comté, conçue en son temps pour rapprocher les universités de Bourgogne et de Franche-Comté.
Première à quitter cette université fédérale, l'université de Bourgogne a rassemblé autour d'elle des structures permettant de créer un établissement public expérimental (EPE).
De son côté, l'université de Franche-Comté a ensuite fait de même avec un EPE désormais appelé Université Marie et Louis Pasteur (
retrouver le communiqué).
Infos Dijon a interrogé Vincent Thomas sur les futures relations entre les deux nouveaux EPE, de part et d'autre de la Bourgogne-Franche-Comté.
«La structure commune, la COMUE, satisfaisait très peu de monde, les membres de l'université de Bourgogne, pas plus que les membres de l'université de Franche-Comté», rappelle-t-il.
«Aujourd'hui, on a choisi de continuer de travailler ensemble. C'est à dire que, bien que nous ayons quitté la COMUE, nous avons poursuivi l'ensemble des projets qui étaient communs aux deux universités. Il n'y a jamais eu de rupture», souligne-t-il.
«D'autre part, nous continuerons à travailler ensemble dans un autre cadre juridique qui est une convention de coordination territoriale qui sera co-animée alternativement par le président d'un EPE puis de l'autre, tous les deux ans», précise-t-il.
De nouvelles élections universitaires
Le 18 février prochain, les étudiants et personnels de l'Université Bourgogne Europe dont ceux de l'École supérieure de musique de Bourgogne-Franche-Comté et de l’École nationale supérieure d'art et de design de Dijon voteront pour désigner leurs représentants aux conseils centraux : conseil d'administration, commission de la formation et de la vie universitaire et commission de la recherche.
Vincent Thomas est candidat à sa succession.
Mise en avant des talents des étudiants
La cérémonie, animée par Antoine Sabatier, étudiant de Polytech Dijon, avait commencé avec le «Concerto grosso, opus 4, numéro 6» de Georg Friedrich Haendel, joué à la guitare par des élèves de l'ESM Bourgogne-Franche-Comté, suivi d'une démonstration chorégraphique d'étudiantes du Service universitaire des activités physiques et sportives.
Elle se termine par un DJ set de l'association Spectre et une projection de vidéos des étudiants de l'ENSAD tandis qu'une galette des Rois et un verre de l'amitié sont proposés aux participants.
Jean-Christophe Tardivon
Université Bourgogne Europe
Un milliard d'euros de budget global
39.000 étudiants
32 laboratoires de recherche dans 6 secteurs scientifiques
2.000 enseignants, enseignants-chercheurs et plusieurs milliers de personnels administratifs, techniques, sociaux et sanitaires
L’École supérieure de musique de Bourgogne-Franche-Comté et l’École nationale supérieure d'art de Dijon deviennent des composantes de l'UBE.
Autres membres de l'établissement public expérimental :
BSB
ESAAB
CESI
ESEO
ESTP
Antenne dijonnaise de Sciences po Paris
CHU Dijon Bourgogne
Centre Georges-François Leclerc
CROUS Bourgogne-Franche-Comté