Ce vendredi 30 septembre marque les 150 ans de Sciences Po et les 20 ans du campus
dijonnais. Directeur de l'institution, Mathias Vicherat
dresse un bilan, confirme l’ouverture d’un campus en
hyper-centre et revient sur le dispositif d’écoute avec France Victimes.
Présent à Dijon depuis 2001, le campus
européen de Sciences Po (l’Institut d’Etudes Politiques de Paris) accueille des
étudiants français et internationaux, notamment centre-européens pour leurs
deux premières années d’études à Sciences Po (programme du collège
universitaire de Sciences Po). En plus d’un programme commun à tous les
étudiants de Sciences Po, les enseignants à Dijon apportent une spécialisation
en affaires européennes, avec un accent sur les questions concernant l’Europe
centrale et orientale. Pour cette rentrée 2022-2023, 279 étudiants sont
inscrits représentants 32 nationalités différentes
Les 150 ans de Sciences Po et les 20
ans du campus dijonnais
Après la rentrée solennelle des
nouveaux étudiants ce vendredi 30 septembre à 14h30 à Dijon Métropole, c’est au
coeur du square des Bénédictins que les festivités ont officiellement été
lancées en début de soirée. Une réception rassemblant une centaine d’anciens
élèves, des 20 promotions qui ont fréquenté le campus depuis sa création en
2001 ont été reçus notamment par Mathias Vicherat le Directeur de Sciences Po,
Lukas Macek directeur du campus de Sciences Po à Dijon, François Rebsamen Maire
de Dijon et Président de Dijon Métropole ou encore Fabien Sudry Préfet de
Côte-d’Or et Préfet de Bourgogne Franche-Comté.
Dans la soirée une conférence-débat
s’est tenue sur le Campus européen de Sciences Po, avenue Victor Hugo, sur le
thème : Couvrir la guerre en Ukraine, retour d’expérience de journalistes sur
le terrain avec Hélène Bienvenu, Madeleine Leroyer et Clara Marchaud, trois
journalistes et anciennes du campus dijonnais.
L’occasion pour Mathias Vicherat,
Directeur de Sciences Po de faire le point sur les 20 ans du campus dijonnaisMathias Vicherat : «Beaucoup de choses ont changé. Je suis
sorti de Sciences Po il y a 20 ans, et depuis l’école est devenu très
internationale. Nous avons 50% d’étudiants étrangers contre 10 % il y a 20 ans.
Socialement l’école s’est ouverte avec 30% de boursiers contre 6% et en terme
de nombre d’élèves, nous sommes passés de 4 000 à 15 000 étudiants à Science
Po. A Dijon nous avons 32 nationalités et depuis son installation 1 500
étudiants sont venus de l'Europe entière étudier Alors en 150 ans, le
changement est bien évidement énorme mais nous avons gardé nos racines axées
sur le pluralisme, l’interdisciplinarité et des valeurs d’humanisme»
Le campus dijonnais centré sur l’Union
Européenne
«Nous avons sept campus basés au Havre,
Menton, Nancy, Paris, Poitiers et Reims. Le campus de Dijon est lui, très
centré sur l’union européenne et on voit qu’il y a, actuellement, un regain d’intérêt pour
l’UE, certainement lié à des évènements géopolitiques comme la guerre en
Ukraine qui a montré le rôle de l’Europe. La crise sanitaire a aussi montré que
l’Union Européenne pouvait se développer sur cet événement, tout comme la
transition écologique. Il y a donc un retour de l’Europe et le campus de Dijon
qui est donc centré sur l’Union Européenne, l’Europe Centrale et Orientale, a
une attractivité plus grande pour les étudiants. Ce qui le différencie des
autres campus»
Des étudiantes ukrainiennes
«Le campus de Dijon a été solidaire depuis le début de la guerre en Ukraine. J’ai pris la décision
d’accueillir soixante réfugiées ukrainiennes, puisque les étudiants sont eux,
sur le front. Avec une bourse de vie de 1 000 euros nous avons levé de l’argent
auprès de donateurs publics et privés pour les aider dans leur parcours de
scolarité. De son côté, le campus de Dijon c’est fortement mobilisé et une
vingtaine de réfugiées ukrainiennes ont été accueillies par les étudiants
notamment au niveau du logement»
Une cellule d’écoute avec France
Victimes
«Concernant les violences sexuelles et
sexistes, celles-ci existent malheureusement toujours dans tous les campus et
notamment à Dijon. Pour y faire face, j’ai tout de suite voulu l’an dernier,
professionnaliser le dispositif déjà mis en place avec une cellule d’écoute de l'association France Victimes. Depuis quelques mois, cette initiative permet une écoute
professionnelle des victimes mais a aussi permis l’embauche d’une magistrate à
la tête de la cellule d’enquête. A ce jour nous avons un dispositif beaucoup
plus robuste. Et le bilan sera connu en début d’année 2023, soit un an après le
renforcement de ce concept»
Un futur campus sur le site Maret
«Le projet est bien avancé. Le futur
campus, Art et Humanité, rassemblera en plus de Sciences Po, les écoles de
L’ENSA Dijon et le l’ESM Bourgogne Franche-Comté dans de nouveaux locaux. C’est
un projet qui devrait voir le jour d’ici à trois ans grâce au soutien de la
Ville de Dijon, la Métropole et la Région Bourgogne Franche-Comté. Des aides
fidèles depuis 20 ans qui ont permis d’avoir des structures adaptées pour nos
élèves qui peuvent étudier dans un campus ou il fait bon vivre, ce qui fait que
de plus en plus d’étudiants viennent à Dijon. Actuellement 14% de la population
dijonnaise est étudiante»
«Pouvoir continuer à s’ouvrir en
maintenant l’excellence»
«Pour cette nouvelle rentrée j’ai un
vœu qui serait de pouvoir continuer à s’ouvrir en maintenant l’excellence avec
une curiosité de tous les jours pour les étudiants. Nous sommes dans un monde
où nous avons besoins de plus d’ouverture à l’autre, de diversité. Pour moi, la
diversité est une richesse tout comme la rencontre de l’autre, et j’aimerai que
nos étudiants et nos étudiantes poursuivent ce dessin de Sciences Po depuis 150
ans, c’est-à-dire l’ouverture, la tolérance, l’humanisme et le pluralisme»
Norbert Banchet
Photos : N.Banchet