Cet appel à manifestation d’intérêt adressé à tous les acteurs de la
filière vise à identifier les industriels susceptibles de s’engager dans
le développement de la chaîne de capture, valorisation et séquestration
du carbone (Carbon Capture and Storage, CCS) en France dès 2025. Il
s’inscrit dans le cadre de la planification écologique de l’industrie.
Avec Fit for 55, l’Union européenne s’est fixé comme objectif de réduire
de 55% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Cette
ambition partagée par la France appelle à mettre en œuvre des politiques
publiques ambitieuses pour décarboner l’économie et en particulier son
industrie.
Malgré les efforts de développement de technologies de
rupture pour la décarbonation, mis en œuvre par les industriels avec le
concours de l’État dans le cadre de la planification écologique et de la
loi Industrie verte, certaines émissions industrielles restent
incompressibles, notamment quand elles sont directement liées au procédé
de production : c’est le cas par exemple pour la production de ciment
ou de chaux. Les feuilles de route de décarbonation des 50 sites
industriels les plus émetteurs, élaborées avec la Direction générale des
Entreprises (DGE), ont mis en évidence le besoin de stockage de carbone
de 4 à 8MtCO2 par an d’ici 2030. Lorsqu’il n’existe pas à moyen terme
de solution technologique ou économique viable pour la décarbonation,
les technologies de capture et stockage du carbone constituent une
solution innovante et efficace.
Le stockage de carbone se fait
principalement par injection de CO2 sous forme dense dans des champs
d’hydrocarbures déplétés ou des aquifères salins, à une profondeur
minimale de 800 mètres. En France, le potentiel sur les concessions
existantes d'hydrocarbures est estimé aux alentours de 800 millions de
tonnes de CO2 ce qui permettrait de couvrir 50 ans des besoins de
stockage de CO2 de l'industrie française à terme (cf. carte en annexe).
Dans
ce contexte un appel à manifestation d’intérêt (AMI) piloté par la
Direction générale de l’Energie et du Climat (DGEC) est lancé pour «
identifier les acteurs de la chaîne CCS dans l’objectif d’accélérer le
développement de capacités de stockage géologique de CO2 en France ».
Les acteurs de la filière peuvent y participer dès à présent et jusqu’au
26 juillet 2024 :
En parallèle une étude EVASTOCO2 pilotée par le
Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a été menée par le
groupe de travail « stockage » du comité stratégique de filière
« Nouveaux systèmes énergétique » (CSF NSE) consistant à dresser l’état
des lieux des données géologiques existantes sera publiée en juin 2024.
Sur
la base des résultats de l’AMI et de l’étude EVASTOCO2, un appel à
projet sera lancé dans un second temps pour soutenir et accompagner des
actions, notamment des campagnes sismiques et des tests d’injectivité,
pour soutenir des actions permettant d’améliorer la connaissance du
sous-sol et de favoriser la recherche de capacités de stockage de CO2 en
France.
Dans une approche européenne, la France poursuit sa
stratégie de diversification et de sécurisation d’accès aux sites de
stockage de carbone en concrétisant des partenariats majeurs avec les
partenaires européens, notamment la Norvège en janvier 2024 sur le site
du projet Northern Lights et le Danemark en mars 2024 pour exporter du
carbone depuis la France par voie maritime.