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23/05/2021 18:58
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RÉGIONALES : «Mettons en place les moyens pour que chaque jeune puisse réussir», propose Stéphanie Modde

«Transports très peu coûteux», «revenu de solidarité jeunes» pour lutter contre la grande précarité,  refus de «mettre des caméras partout» dans les lycées... la candidate du pôle écologiste a présenté ce samedi 22 mai quelques mesures concernant particulièrement les jeunes. Stéphanie Modde a également répondu à François Rebsamen sur l'hydrogène et abordé le thème de la sécurité.
«Le constat est douloureux en tant qu'écologiste. On a anticipé ces crises depuis les années 1970 et on ne nous a pas écoutés. Aujourd'hui, on se retrouve avec cette crise sanitaire», déclare Stéphanie Modde à la suite de la présentation de ses colistiers de Côte-d'Or ce samedi 22 mai 2021 à Dijon.

La tête de liste «Écologistes et solidaires» qui s'engage avec le soutien d'Europe Écologie Les Verts, Génération Écologie et Cap Écologie renouvelle sa préoccupation pour les générations futures.

«En 2050, on aura combien de degrés en plus ?»


«On a tous des enfants qui commencent leur vie adulte et outre les difficultés liées à la condition actuelle, on leur fait vraiment payer un tribut qui est proprement scandaleux», lance Stéphanie Modde en référence à la continuité pédagogique dans le secondaire et dans le supérieur. «Le couvre feu, ça a été terrible pour les lycéens», ajoute le colistier côte-d'orien Michel Haberstrau (EELV).


«Le dérèglement climatique s'intensifie. On est en train de préparer un futur absolument pas désirable pour nos enfants et nos petits-enfants. En 2050, on aura combien de degrés en plus ? On aura combien de réfugiés climatiques ? On aura combien de nouvelles épidémies ? (…) On a vraiment beaucoup perdu de temps. Le GIEC nous alerte depuis des années. On a des études précises qui nous disent qu'il faut agir. (…) Il faudra mettre en place l'ensemble des moyens technologiques mais également changer radicalement nos modes de vie, nos modes de consommation. L'écologie punitive, c'est ceux qui n'ont rien fait depuis des années et, eux, nous conduisent éventuellement tout droit à la bougie et des modes de vie qu'on n'aura pas du tout choisis», assène Stéphanie en réponse aux détracteurs de l'écologie politique.

Un revenu minimum pour les jeunes en situation de grande précarité


En réponse, la candidate entent proposer un programme «optimiste et réaliste» : formation et insertion des jeunes, sur les transports «très peu coûteux voire carrément gratuits» afin de «faciliter la vie» aux jeunes. En particulier EELV porte des revendications concernant «l'indépendance financière des jeunes» en proposant d'instaurer un revenu minimum pour les moins de 25 ans en situation de grande précarité en référence au «revenu de solidarité jeunes» lancé début mai par le Grand Lyon.

C'était une promesse de Bruno Bernard (ELLV), devenu président de la Métropole de Lyon à la suite des élections municipales de juin 2020. Environ 2.000 jeunes devraient bénéficier de 300 ou 400 euros d'allocation mensuelle/ Les critères : avoir entre 18 et 24 ans révolus, être Français ou étranger en situation régulière, résider dans la métropole de Lyon depuis au moins six mois, être sorti du système éducatif, avoir de faibles ressources d’activité ou ne pas en avoir du tout (moins de 400 euros par mois), ne pas recevoir le soutien financier des parents ou d’un tiers et ne bénéficier d’aucune autre aide (RSA, garantie jeunes, contrat jeunes majeurs…).

«Les lycées professionnels sont souvent le parent pauvre de l’Éducation Nationale»


Alors que le conseil régional ne peut agir que de façon marginale sur la sécurité, le sujet de préoccupation des Français au niveau national intervient également dans la campagne pour les régionales. «C'est un credo sur lequel surfe le Rassemblement National», estime Stéphanie Modde.

La tête de liste renvoie à la police ferroviaire déjà en place mais qui pourrait «être renforcée», à la baisse de fonctionnaires de la Police nationale décidée durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ou encore le «retard» pris dans le domaine du renseignement.

«Dans les lycées, on a besoin d'enseignants, d'éducateurs, de prévention spécialisé. Ce n'est pas de mettre des caméras partout, ce n'est pas de mettre des vigiles armés. C'est un aveu d'impuissance et d'une société dans laquelle je ne souhaite pas qu'on évolue», déclare Stéphanie Modde.

La candidate envisage donc un travail sur les questions d'approvisionnement de la restauration et de renforcer les budgets participatifs des établissements d'enseignement en lien avec l’Éducation nationale : «mettons en place les moyens pour que chaque jeune puisse réussir».

La tête de liste entend donc prendre le contre-pied de «l'extrême-droite et la droite extrême» : «ce n'est pas le discours de dire 'on rajouter à la sécurité à la sécurité'».

«Les lycées professionnels sont souvent le parent pauvre de l’Éducation Nationale», alerte la candidate pour qui «les métiers techniques» seront utiles afin de «réduire le chômage de masse» et que «chacun ait une perspective d'avenir».

«Sur l'éolien, on est en retard»


D'autres propositions concernent le «rééquilibre territorial» des zones rurales entourant les pôles urbains que sont Dijon, Besançon et Belfort-Montbéliard par une répartition différentes des aides économiques de la Région. La candidate fait le lien entre le développement économique et les énergies renouvelable au travers des «projets citoyens» au sein des territoires ruraux.

«Sur l'éolien, on est en retard» car «ça fait partie du mix énergétique dont on a besoin», constate l'écologiste. Pour remédier à cela, la candidate envisage une «concertation avec les territoires» associée à «du financement citoyen». «Ceux qui se disent contre l'éolien, c'est très brutal», estime Stéphanie Modde qui, néanmoins, dénonce «l'agressivité liée aux techniques commerciales» des «grandes groupes» de l'énergie souhaitant «implanter des éoliennes un peu partout, n'importe comment». Pour sa part, Jean Rapenne (Cap Écologie) souligne l'intérêt de «produire localement son énergie»

Les dispositifs techniques de l'éolien, du photovoltaïque ou encore du biogaz demandent «de la concertation» pour se faire «en bonne intelligence» avec les élus et les populations. «Nous sommes effectivement contre le renouvellement du parc nucléaire, pour un démantèlement progressif sur au minimum trente ans du parc existant parce que nous ne savons toujours pas quoi faire de ces déchets nucléaires», rappelle l'écologiste pour qui le nucléaire civil est «une énergie du passé».

«La meilleure énergie est celle qu'on ne dépense pas»


«L'énergie renouvelable ne fera pas tout», concède la candidate qui propose de travailler la «sobriété énergétique» avec «un grand plan de rénovation thermique des bâtiments», fustigeant les «grille-pains du chauffage électrique». «La meilleure énergie est celle qu'on ne dépense pas», insiste-telle.

La tête de liste ambitionne de mener un travail avec «l'ensemble de la filière du bâtiment» : architectes, bureaux d'études, professionnels du BTP. «On n'a pas besoin de construire des bâtiments en béton systématiquement, les écomatériaux sont extrêmement intéressants en terme d'isolation», indique-t-elle.

Stéphanie Modde récuse tout cliché d'«écologie punitive» : «quand on agit sur une bonne rénovation thermique d'un bâtiment, on gagne en confort et financièrement».

La «solution» de l'hydrogène


Restant dans le champ de l'énergie, l'écologiste salue l'implantation de l'usine d'électrolyseur de MacPhy à Belfort (lire le communiqué). «L'hydrogène n'est qu'un vecteur, pour produire cet hydrogène il faut que cela vienne de l'énergie renouvelable», considère-t-elle.

Celle qui est également conseillère de Dijon Métropole évoque une «dérive technologique» en réaction aux piques distillées récemment par le président de la collectivité, François Rebsamen (PS), lors du lancement du chantier d'une station de production d'hydrogène (lire notre article).

Le projet de production d'hydrogène de la Métropole repose sur la fourniture d'énergie à 80% par l'incinérateur des ordures ménagères. Selon Stéphanie Modde, «on ne peut pas être en même temps sur une volonté de réduction des déchets à la source et se dire que cette usine va nous permettre de produire de l'hydrogène. (…)  Je ne souhaite pas voir arriver des camions de partout qui vont continuer à polluer nos routes pour continuer à remplir le ventre de la bête».

De son côté, Jean Rapenne analyse que la promotion de l'hydrogène correspond à «une démarche ce communication» et appelle à établir un «plan de développement de l'hydrogène à l'échelle urbaine» examinant «comment l'hydrogène peut se substituer au diesel dans le dernier quart d'heure de livraison», renvoyant aux projets de l'Occitanie où les écologistes participaient à la majorité.

Le codélégué régional de Cap Écologie signale la problématique de raccord au réseau électrique en milieu rural et met en avant la possibilité d'implanter des stations hydrogène proches de parcs d'énergies renouvelables locaux. «L'hydrogène devient une solution : au lieu d'injecter de l'électricité dans le réseau, on produit de l'hydrogène», envisage-t-il.

«Nous ne gagnerons pas seuls la région


Sur un plan plus politique, le fait que le socialiste cible les écologiste est vu comme «un bon signe». «Je ne commente jamais le PS, ça n'a absolument aucun intérêt», lance Stéphanie Modde. Néanmoins, la candidate «rappelle le quinquennat catastrophique de François Hollande et le départ très rapides des écologistes du gouvernement alors que nous avions un accord».

Pour autant, «nous ne gagnerons pas seuls la région», concède la tête de liste. Si le temps des discussions entre formations est passé en vue du premier tour, le second tour est déjà en ligne de mire, notamment avec les «alliés» du PS et du PRG. «Nous avons un projet écologiste que nous portons au premier tour. (…) On va proposer de reprendre les discussions», indique Stéphanie Modde. Et d'ajouter : «On verra au soir du premier tour pour faire un accord de fusion en respectant la liste qui arrivera en tête à gauche».

Jean-Christophe Tardivon

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«Les écologistes ne recherchent pas le problème mais la solution», affirme Stéphanie Modde



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