On ne sait pas quel est le calcul d’Olivier Faure et des troupes
socialistes, mais une chose est certaine, Jean-Luc Mélenchon n’a pas
apprécié ce qui est tout sauf un gag.
Les choses sont ainsi faites en France. En haut, tout en haut à Paris,
il y a cette bulle médiatico-politique qui veut donner le la. Et au delà
de trois ou quatre arrondissements, il y a l’autre France qui est
celles des territoires, dont quelques-uns ont la volonté de devenir des
réserves indiennes depuis les dernières municipales.
Entre la France
d’en haut et la France d’en bas, la fracture donne le sentiment de ne
pas pouvoir être réparée. Pendant près d’une semaine on nous a saturé
les oreilles avec la déclaration de politique générale de François
Bayrou et la motion de censure qui suivrait.
Les deux ont réussi non
pas à éclipser mais à renvoyer au second plan bien d’autres sujets. On a
agité sous nos nez la fameuse motion de censure, alors que tout le
monde savait que le Gouvernement ne serait pas censuré, puisque le RN
avait décidé de ne pas joindre ses voix à l’entreprise de démolition
voulue par La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
En ce sens, les
députés socialistes auraient très bien pu la voter, que cela n’aurait
rien changé, même si les médias nationaux ont entretenu le doute.
Il y
a donc un signe fort dans la décision du Parti Socialiste de ne pas
voter avec les députés LFI, écologistes et communistes. Les
interprétations peuvent être multiples. Mais le PS qui veut demeurer un
parti de Gouvernement et qui dirige des villes, des intercommunalités,
des départements et des régions, avait eu beaucoup de remontées de
terrain depuis la censure de Michel Barnier. Comme d’ailleurs le RN en a
eu beaucoup, puisque nombre de ses électrices et de ses électeurs
n’avaient pas compris son alliance de circonstance avec la gauche
radicale.
Le Parti Socialiste a donc choisi une autre voie. Ce qui
lui a vaut depuis jeudi fin d’après-midi des volées de bois vert, les
plus violentes venant du camp de LFI. Et il est assez drôle aussi de
voir comment certains médias ont fait monter au front des spécialistes
et autres politologues pour dézinguer les socialistes, accusés et
coupables d’un crime de lèse majesté envers sa sainteté JLM.
L’avenir
dira si Olivier Faure, qui est loin de faire l’unanimité dans son parti
et auprès des élus locaux, a commencé à préparer le prochain congrès du
PS. Mais une chose est certaine, il suffit d’écouter nos concitoyens
pour intégrer et comprendre qu’ils en ont un peu leur claque de
l’instabilité et des coups d’éclat et d’Etat permanents à la télévision
et à la radio.
Il y a les élus locaux qui le mesurent sur le terrain
même s’ils renâclent tous au régime minceur qui leur est imposé. Et puis
il y a les autres qui ne veulent surtout pas prendre en compte le
sentiment de leurs concitoyens. Juste pour continuer leur cuisine.
L’exercice a ses limites et le NFP continue de se craqueler.
Inlassablement et continuellement. Mais chut, il ne faut pas le dire…
Alain BOLLERY