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«C'est un cadeau que l'on fait aux vignerons», a déclaré Arnaud Orsel, ce jeudi 6 février, à Chassagne-Montrachet. «On a des villages qui sont candidats jusque dans les années 2040 !»
La Saint-Vincent tournante du vignoble de Bourgogne a été créée en 1938 par la confrérie des chevaliers du Tastevin avec deux premières éditions qui se sont tenues à Chambolle-Musigny puis à Vosne-Romanée. Après-guerre, la fête viticole a repris en 1947, à Gevrey-Chambertin.
Concernant l'appellation des Maranges qui organise la 82ème édition en vue des 24 et 25 janvier 2026, un comité d'organisation provisoire a été créé en 2015 pour déposer un dossier de candidature auprès de la confrérie des chevaliers du Tastevin. Une fois la candidature acceptée, la date a été fixée à 2026. En 2018, a débuté la constitution des cuvées spéciales.
Le comité définitif a été fondé en 2023 avec une gouvernance intégrant la représentation des trois villages. Pour participer à «cette aventure humaine et solidaire», déjà 220 bénévoles sont mobilisés à ce jour, répartis en quinze commissions. Dans «l'esprit de solidarité et d'entraide de saint Vincent», un tuilage a été effectué avec les comités d'organisation des éditions 2024 et 2025.
Ce jeudi 6 février 2025, lors de la présentation de l'affiche et du verre officiels (
lire notre article), à Chassagne-Montrachet, Arnaud Orsel, intendant général de la confrérie des chevaliers du Tastevin a répondu aux questions d'
Infos Dijon.
«On voit que les Maranges sont quasiment prêts»
Comment s'implique la confrérie des chevaliers du Tastevin dans la préparation de la Saint-Vincent tournante 2026 ?«Après la dynamique édition de 1997, les forces vives sont encore là et ont motivé les jeunes générations . Ça s'est passé naturellement. Il y avait cette envie de s'inscrire dans cette dynamique et il y avait la symbolique de faire ça dans les trois villages ensemble pour la promotion de cette appellation.»
«Au lendemain de la Saint-Vincent de Ladoix, quand je vois le travail qui est fait, on voit qu'il y a une puissance de feu absolument géniale, il y a une super ambiance. Les commissions ont déjà beaucoup travaillé dans l'ombre. On voit que les Maranges sont quasiment prêts.»
«On va travailler à présent pour que cette appellation rayonne. C'est le travail de la confrérie des chevaliers du Tastevin d'aller auprès de toutes antennes, toutes nos sous-commanderies à travers le monde, pour faire en sorte que les vins des Maranges soient présents.»
«On a mis en place un calendrier à plus de dix ans d'avance»
Depuis la crise sanitaire, la préparation apparaît de plus en plus professionnelle.«On a connu des Saint-Vincent qui se faisaient en très peu de temps. Les réussites des Saint-Vincent au fil du temps, depuis 2010 à Chassagne et 2014 à Saint-Aubin, on fait des prises de conscience auprès de tout le monde pour dire que cette fête, c'était une fête que les vignerons devaient prendre en mains. C'était un cadeau qu'on leur faisait. C'est du travail mais du travail pour l'appellation.»
«On a mis en place un calendrier à plus de dix ans d'avance. Ça permet d'avancer sereinement. Il n'y a pas de stress pour trouver le vin. Chacun peut regarder la topographie du vignoble. On peut même imaginer construire un bâtiment ou refaire une route. On a des villages qui sont candidats jusque dans les années 2040 !»
«On a une prise de conscience sur la sécurité»
Autre évolution, particulièrement sensible à Ladoix, un accent moins mis sur le folklore et plus sur le sens comme l'entraide. Ce n'est plus une course à la fréquentation ?«Cela fait déjà quelques années qu'on ne cherche pas à avoir des centaines de milliers de visiteurs. C'est ingérable.»
«On a une logistique de bus. Depuis les attentats de 2015, on a une prise de conscience sur la sécurité. On travaille de près avec la sous-préfecture, avec les autorités en général, pour que la fête soit cadrée comme il faut.»
«Il y a des fan zones, ce qui n'existait pas avant, ou encore les pré-vente de billets sur Internet. Il n'y a plus de problème de trésorerie. C'est facilité par les techniques d'aujourd'hui.»
«Un capital qui permet de bénéficier des expériences passées»
«Je suis allé sur le [compte] Linked In de Ladoix, c'est devenu le compte des Maranges. Il y a ce capital qui permet, au fil du temps, de bénéficier des expériences passées.»
«Les organisateurs de Ladoix sont là. Les commissions des prochaines Saint-Vincent – dont on ne peut pas dire le nom ! – sont là en observation. Ce cycle-là se fait et c'est formidable !»
Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon