Le ministre de la Justice a salué, ce jeudi 25 avril, à Dijon, le «formidable bilan» de l'école d'application qui a formé quelques 30.000 directeurs de greffe et greffiers au travers des années.
Cinquante ans ! Les nombreux quinquagénaires présents à l'anniversaire de l’École nationale des greffes (ENG), fondée en 1974 et ouverte en 1975, ont considéré que c'était «la fleur de l'âge». Ils ont subi la réfutation d'Éric Dupond-Moretti, né en 1961.
Ce jeudi 25 avril 2024, le ministre de la Justice s'est rendu à Dijon pour clore les cérémonies des 50 ans de cette école d'application des secrétariats de greffes en inaugurant le nouvel amphithéâtre Élisa Lemonnier (1805-1865), pionnière de l'éducation féminine.
Éric Dupond-Moretti a été accueilli notamment par Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, les députés de la Côte-d'Or Benoît Bordat (FP) et Didier Paris (REN), François-Xavier Dugourd (LR), vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or, Lucette Broutechoux, première présidente de la cour d'appel de Dijon, Thierry Pocquet du Haut Jusse, procureur général près la cour d'appel de Dijon, Nathalie Poux, présidente du tribunal judiciaire de Dijon, Olivier Caracotch, procureur de la République de Dijon, Paul Huber, directeur des services judiciaires, Maître Florence Lhéritier, vice-bâtonnier du barreau de Dijon, et Véronique Court, directrice de l'ENG.
30.000 directeurs de greffe, greffiers et fonctionnaires ont reçu une formation initiale à l'ENG
Dans son discours inaugural, Éric Dupond-Moretti a salué le «formidable bilan» de l'ENG qui «a su assurer une formation initiale de très grande qualité» à quelques 30.000 directeurs de greffe, greffiers et fonctionnaires. Cela se complète d'une formation continue qui «évolue en fonction des enjeux métier et des enjeux de société».
Le garde des Sceaux s'est félicité du «rayonnement international» de l'ENG qui mène des actions de coopérations dans 74 pays.
Les recrutements gonflent les promotions
«Les greffiers sont indispensables au bon fonctionnement de la justice», a souligné le ministre à l'origine de deux plans de recrutement. D'ici 2027, 1.800 greffiers supplémentaires seront dépêchés dans les juridictions, sans compter les remplacements de départs à la retraite.
Pour mener à bien ces recrutements, l'ENG accueille désormais quatre promotions de greffiers et une promotion de directeurs de greffe chaque année.
Une nouveau corps de cadres-greffiers
Dans le champ de l'adaptation managériale, le ministre a rappelé avoir porté «une réforme RH structurante» pour «renforcer l'attractivité des métiers de justice».
Se disant «particulièrement sensible et attentif à l'expression du malaise des greffiers au cours de l'été dernier», Éric Dupond-Moretti a acté en otobre 2023 d'«une revalorisation statutaire de la grille des greffiers qui permet une accélération de carrière et un accès facilité à l'échelon sommital», «un plan de requalification sur trois ans pour 700 agents faisant fonction de greffiers» et «la création d'un corps de cadre-greffier en catégorie A».
Les nouveaux cadres-greffiers se verront confier des missions d'encadrement et d'expertise.
«La diversité des statuts et des voies de recrutement et la nécessaire modernisation que connaît aujourd'hui la justice de notre pays conduisent à l'enrichissement progressif du binôme historique que constitue le juge et le greffier», a analysé le garde des Sceaux, se félicitant de «la vitalité de notre justice».
«Les greffiers restent et resteront, par leur expertise de la procédure et leurs responsabilités d'authentificateurs d'actes, des acteurs centraux des juridictions» tandis que «les directeurs de greffe vont rester, sous l'autorité des chefs de juridiction, des managers polyvalents», a-t-il ajouté.
«L’École nationale des greffes sait s'adapter »
«Les années à venir vont changer le visage de notre justice», a anticipé Éric Dupond-Moretti, «l’École nationale des greffes sait s'adapter à ses transformations profondes pour accompagner et soutenir les personnels de greffe dans cette dynamique tout en portant les valeurs intangibles, si essentielles, du service public et de l'intérêt général».
Et de souhaiter que l'ENG connaisse dans les 50 prochaines années «un parcours aussi riche et nourri» que celui de ses 50 premières années. «Joyeux anniversaire !»
La cérémonie s'est terminée par des selfies réalisés avec les stagiaires et personnels de l'ENG, ponctués d'échanges improvisés.
À noter que, parallèlement, une délégation de représentants syndicaux de la CGT et de l'UNSA a été reçue par des conseillers du ministre de la Justice.
Jean-Christophe Tardivon
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