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23/04/2024 13:47
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EUROPÉENNES : «Nous proposons, avec Raphaël Glucksmann, de mettre en place un impôt sur la fortune européen», déclare Pierre Jouvet

«Nous sommes le vote efficace à gauche», a martelé le numéro trois de la liste lors d'un quasi-meeting, ce lundi 22 avril, à Dijon. «On a de nouveau une incarnation de ce qu'est la gauche social-démocrate et pro-européenne», s'est félicité le secrétaire de section du PS Antoine Hoareau.
Le premier des adhérents du Parti socialiste figurant sur la liste «Réveiller l'Europe» conduite par Raphaël Glucksmann (PP) pour les élections européennes est en troisième position. Il s'agit de Pierre Jouvet, secrétaire général du parti à la rose et élu local dans la Drôme. Les deux premières position sont trustées par des membres de Place publique, Aurore Lalucq (PP) étant numéro deux.

Alors que le fondateur de Place publique capte l'attention médiatique au point que le moindre frémissement dans les sondages est accompagné de rumeurs lui prêtant un intérêt pour la présidentielle de 2027, le Parti socialiste se doit de se mobiliser pour faire campagne et exister autour des deux eurodéputés sortants.


Les intentions de vote oscillent autour de 12%


En 2019, la liste conduite par Raphaël Glucksmann a recueilli 6,19% des suffrages exprimés. Le nombre d'élus a été porté de six à sept suite au renfort de Pascal Durand, venant du groupe Renew. Il siègent dans le groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D), comptant 140 membres sur 705 parlementaires.

À six semaines du scrutin du 9 juin, les intentions de vote oscillent autour de 12%, en dynamique ascendante depuis la mi-mars.

Pierre Jouvet a été accueilli à la fédération du PS à Dijon


Dans ce contexte, Pierre Jouvet a fait étape à Dijon, ce lundi 22 avril 2024. Après avoir visité deux quartiers de la métropole dijonnaise relevant de la politique de la ville (lire notre article), le candidat est allé à la rencontre de quelques militants réunis au siège de la fédération de la Côte-d'Or du Parti socialiste afin de livrer une synthèse du discours préparé pour la réunion publique devant se tenir le soir même à Besançon.

Le numéro 3 de la liste a été accueilli par Michel Neugnot, premier secrétaire fédéral, Antoine Hoareau, secrétaire de la section de Dijon, Pierre Pribetich, secrétaire fédéral à l'Europe et à l'international, Sladana Zivkovic, référente de Place publique en Côte-d'Or, ainsi que Guillaume Girault et Arnaud Bordes, respectivement animateur départemental et coordinateur régional des Jeunes Socialistes. Ils ont été rejoints par Thierry Falconnet et Nathalie Koenders.

«On a de nouveau une incarnation de ce qu'est la gauche social-démocrate et pro-européenne»


Antoine Hoareau

«Ce matin, on a arpenté un certain nombre de quartiers de Dijon et de Chenôve qui bénéficient du soutien direct de l'Union européenne et c'était important qu'on puisse montrer dans le quotidien des habitants que l'Union européenne apporte.»

«C'est une campagne qui démarre bien. On a une très bonne dynamique avec la liste portée par Raphaël Glusckmann. On l'a vu ces derniers jours sur le terrain, encore samedi matin, sur le marché, les retours des Dijonnaises et des Dijonnais sont très bons. On a un très très bon accueil sur le sur le terrain. On sent qu'il y a une très bonne dynamique, parce que pour la première fois depuis un certain temps, on a de nouveau une incarnation de ce qu'est la gauche social-démocrate et pro-européenne qui est portée par Raphaël [Glucksmann] et par tous les colistiers de cette liste qui vise à réveiller l'Europe.»

«Plus les socialistes seront nombreux au Parlement européen, plus il y a de chance que les socialistes deviennent majoritaires et donc que nous puissions renverser Ursula von der Leyen Verlaine qui est, aujourd'hui, la candidate du PPE et la droite européenne. Ça va se jouer à une quarantaine de députés. (…) Plus les socialistes seront nombreux, plus on aura de chance que, au niveau de l'Union européenne, le Parlement puisse faire basculer la Commission et donc que nous puissions porter réellement des politiques européennes en direction des personnes les plus précaires, en direction voilà d'une meilleure harmonisation des droits sociaux à l'échelle européenne, en direction de toute la politique environnementale portée par l'Union européenne. Raphaël Glucksmann a fait des annonces importantes sur un nouveau Green Deal.

«On est mobilisé  avec l'ensemble des militants des militantes de cette section et de cette fédération. Nos camarades de Place publique également puisque c'est une alliance entre le Parti socialiste et Place publique.»

«Il faut commencer très jeune à expliquer ce qu'est l'Europe»


Michel Neugnot

«Nous sommes passés aussi à la Maison de l'Europe. C'est une maison gérée en régie par le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Nous avons montré à Pierre le travail qui est fait au quotidien pour faire connaître au plus grand nombre, notamment aux jeunes, l'Europe.»

«Il faut commencer très jeune à expliquer ce qu'est l'Europe notamment deux aspects qui sont essentiels. D'une part, la protection, notamment réussir à ce que l'Europe fasse corps pour exister en matière de défense. Et le Green Deal qui est une nécessité, cette bifurcation écologique que l'on doit avoir dans tout le champ des politiques publiques.»

«La gauche social-démocrate a voté contre tous les traités de libre-échange»


Sladana Zivkovic

«Raphael Glucksman et le mouvement Place publique, en lien avec tous les partis de gauche et sociaux-démocrates au niveau européen, ont défendu des positions courageuses. Des positions qui font enfin entendre la gauche au niveau européen, notamment que ce soit sur la révolution écologique et aussi au niveau des droits humains.»

«On le voit dans les contradictions aujourd'hui, tout le monde accuse les traités de libre-échange mais, quand on regarde qui les a qui les a voté, c'est les députés de la majorité présidentielle et la droite qui votent ensemble alors que la gauche social-démocrate – PS-Place publique – a voté contre tous les traités de libre-échange qui, aujourd'hui, ruinent nos agriculteurs et ne tiennent pas contre justement de cette transition écologique.»

«Nous avons pour ambition de réveiller l'Europe pour faire basculer l'Europe»


Pierre Jouvet

«J'ai pu visiter des quartiers notamment politiques de la ville qui ont bénéficié de beaucoup d'accompagnements de la part des collectivité locales mais aussi de la part de l'Union européenne qui démontre comment l'Europe peut être concrète au quotidien pour nos concitoyennes et nos concitoyens. C'est un élément extrêmement important sur lequel nous nous appuyons notre campagne avec Raphaël Glucksmann.»

«Nous sommes l'alliance de deux mouvements politiques – le Parti socialiste et Place publique dans cette élection – avec notre tête de liste Raphaël Glucksmann et nous avons pour ambition dans cette campagne de réveiller l'Europe pour faire basculer l'Europe.»

«Le Parlement européen est dirigé depuis 30 ans, depuis 1995, par la droite et par les libéraux. Depuis 30 ans, la droite et des libéraux, à l'échelle de l'Europe, n'ont eu de cesse de détricoter toute possibilité de mise en place d'une réelle Europe sociale, d'une Europe de la protection, d'une Europe forte qui permette de protéger les Européennes et les Européens.»

«On a laissé l'Union européenne ouverte aux quatre vents des marchés, en concurrence et en prise directe avec les États-Unis, avec la Chine, avec les puissances émergentes. [Cela a] fait de notre continent, un continent qui s'est affaibli d'un point de vue notamment industriel et, aujourd'hui, nous nous voulons renverser ce schéma-là.»

«Il y a 21 sièges d'écart entre la droite et les conservateur et le Parti socialiste européen sur plus de 700 députés. Le résultat que nous ferons ici en France, que tous nos collègues feront partout en Europe, est déterminant puisque, si au sortir des élections du 9 juin, le visage de l'Europe ressemble plus à Jacques Delors ou à l'incarnation de ce qu'il a construit plutôt qu'à celui d'Ursula von der Leyen, du MEDEF et d'Emmanuel Macron, la politique ne sera pas la même.»

«Il était important pour moi d'être présent aujourd'hui à Dijon. Dijon est une ville de gauche qui est pour nous une ville importante dans la mobilisation que nous devons mener au niveau de cette campagne européenne et donc c'était important de faire aujourd'hui ce premier passage ici.»

«Vladimir Poutine nous mène, à nous Européens, une guerre hybride»


«On est dans un moment, où sans doute jamais le contexte géopolitique n'a été aussi inquiétant depuis une quarantaine d'années. La guerre est aux portes de l'Europe. Voilà plus de deux ans que Vladimir poutine a décidé unilatéralement d'envahir l'Ukraine. Si Vladimir Poutine est dans une guerre totale face à l'Ukraine, il nous mène, à nous Européens, une guerre hybride. On voit à quel point les ingérences, notamment les ingérences russes, pèsent au quotidien au-dessus de nos têtes. Il ne se passe pas un mois sans que des systèmes informatiques d'hôpitaux, de grandes administrations soient pénétrés, puissent être inquiétés. La semaine dernière, nous avons été saisis par le ministère de l'Intérieur et Vigienum d'une tentative d'intrusion, notamment de la part du régime chinois, qui visait directement notre candidat Raphaël Glucksmann.»

«Ce contexte politique est d'autant plus inquiétant que les Américains vont être amenés à voter dans quelques mois et que Donald Trump, qui peut regagner la présidence américaine, a d'ores et déjà annoncé que s'il était à nouveau président des États-Unis, il cesserait tout accompagnement vis-à-vis de l'Europe et notamment pour ce qui est du bouclier de protection nucléaire sur lequel nous avons des liens très forts et très étroits entre l'Union européenne et les États-Unis.

«On est dans ce moment où l'Europe doit reprendre le sens et le fil de ce qui a fait sa construction, d'un projet politique de paix, de stabilité à l'échelle de son continent, mais aussi à l'échelle du monde.»

«Nous devons faire de l'Europe un véritable bouclier de protection»


«Réveiller l'Europe, c'est aussi réenchanter, pour les Françaises et les Français, ce projet européen. On le voit, l'extrême droite caracole en tête des sondages pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on voit depuis longtemps, et peut-être même depuis l'union monétaire et l'arrivée de l'euro en France, les Français ne prennent l'Europe que comme une contrainte et ne la voit que comme quelque chose qui pèse sur leur vie quotidienne.»

«Ici en Bourgogne-Franche-Comté, les exemples sont nombreux d'industries qui sont parties. Et, même si on reste sur un territoire qui est dynamique en terme de reconquête industrielle, ça a été compliqué. La question du pouvoir d'achat est centrale. La question de l'énergie et du coût de d'énergie pour nos concitoyens est très importante.»

«Ce que nous disons, c'est que nous devons faire de l'Europe un véritable bouclier de protection. Ce que nous affirmons dans cette campagne, c'est l'Europe, d'abord. L'Europe d'abord d'un point de vue économique, c'est par exemple les laboratoires Servier qui souhaitent vendre Biogaran qui est le producteur de médicaments génériques potentiellement à des Indiens. Nous portons à l'échelle européenne l'interdiction de cette vente comme l'interdiction de vente de toute industrie stratégique pour l'Union européenne. C'est à dire les industries de la santé, les industries lourdes, les industries de la défense. On ne peut pas se laisser dépecer par des continents extérieurs qui viennent faire sur notre dos du dumping social, qui viennent affaiblir nos pays respectifs, qui viennent créer des situations de tension, de chômage, de pertes de pouvoir d'achat et nous mettre en situation de dépendance.»

«Nous voulons une Europe qui mettent fin à cette concurrence déloyale, à cette concurrence libre et non faussée qui a affaibli notre industrie. Nous le portons par deux mesures concrètes. La première, c'est ce qu'on appel un Buy European Act, ça veut dire d'abord favoriser et acheter européen.»

«Le deuxième élément, lié justement à la transition écologique, c'est de dire que nous souhaitons, demain, que les traités de libre-échange soient repris et reconsidérés au regard de plusieurs éléments. D'abord ,la préférence européenne mais aussi et surtout le regard qui sera mis sur la façon dont on produit les productions et d'où viennent les productions. Nous voulons garantir dans les traités de libre-échange, demain, que ce qui sera produit à l'étranger soit d'abord et avant tout fait avec les mêmes normes que nous faisons nous en France parce que sinon, finalement, c'est délocaliser notre industrie et délocaliser aussi notre pollution.»

«Nous portons le projet d'un salaire minimum européen»


«Nous voulons aussi avoir une véritable politique de relance du pouvoir d'achat des Européens. Aujourd'hui, le pouvoir d'achat est notre point prioritaire dans cette campagne. Les Français et les Français sont exsangues pour beaucoup. On n'a jamais vu autant de monde devant les files de la Banque alimentaire, des Restos du Cœur. Nos CCAS sont remplis parce que les gens n'arrivent plus à boucler les fins de mois.»

«Ça vient par plusieurs éléments. Un, les salaires ne sont pas suffisamment élevés et on doit reprendre, par une Europe harmonisée au niveau social, une réévaluation des salaires minimum européen. Nous portons le projet d'un salaire minimum européen qui doit s'appuyer qui doit s'appuyer sur les salaires minimum les plus élevés en Europe, c'est-à-dire, à l'échelle de l'Europe, le salaire minimum suédois qui permettrait de retrouver un niveau de vie plus élevé pour les Français.»

«Le deuxième élément, c'est les factures d'électricité. Nous portons, et nous sommes les seuls, contrairement au président de la République, et à sa candidate, et à Jordan Bardella, et à Marine Le Pen, le blocage des prix de l'électricité et l'arrêt de l'indexation des prix de l'électricité en France sur le gaz ce qui est une absurdité totale et absolue.»

«Nous avons la capacité de prélever 400 milliards d'euros d'impôts nouveaux par an»


«On veut porter donc une Europe qui mette fin à sa naïveté, une Europe qui protège ses frontières, qui protège ses habitants. Une Europe puissance qui soit capable de se défendre demain face aux ingérences extérieures et face aux difficultés du monde. Une Europe de la transition écologique et une Europe de l'égalité.

«Nous proposons aussi dans notre projet avec Raphaël Glucksmann de mettre en place un impôt sur la fortune européen et une taxation sur les superprofits à l'échelle de l'Europe.

«Nous voulons mettre une réglementation européenne très précise qui est la limitation de l'écart de salaire dans une même entreprise de un à vingt entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus faible.»

«Par cette initiative européenne, qui s'appelle Tax the Rich, où nous voulons taxer les milliardaires et les multimillionnaires, nous avons la capacité de prélever 400 milliards d'euros d'impôts nouveaux par an qui permettront de financer, un, la transition écologique et, deuxièmement, cette harmonisation sociale.»

«C'est le moment du grand rassemblement de cette famille d'électeurs de gauche social-écologiste»


«Nous sommes le vote efficace à gauche qui porte à la fois un projet pro-européen d'une Europe totalement renouvelée qui est une opposition très ferme, très nette, à la politique qui est conduite depuis sept ans par le président de la République, et sa candidate, ici, en France, mais aussi à l'échelle de l'Europe. Nous sommes l'opposition crédible pour éviter La victoire de l'extrême-droite demain.»

«C'est le moment du grand rassemblement de cette famille d'électeurs de gauche social-écologiste qui croient dans ce projet pro-européen, mais qui ne veut plus laisser l'Europe être ce continent naïf et qui est capable de construire cette opposition à l'extrême-droite et à la majorité présidentielle.»

«Jordan Bardella est un imposteur dans cette élection»


«Dans cette campagne, je vais passer dans toutes les circonscriptions ou presque où le député de la circonscription est un député du Rassemblement national. Raphaël Glucksmann va le faire aussi. Je vais aller démontrer partout que l'extrême-droite est un vote d'imposture. Jordan Bardella est un imposteur dans cette élection.

«Jordan Bardella était hier en Isère devant des agriculteurs. Il dit aux agriculteurs je vous comprends, je vous protège ; quand il est à Bruxelles, il vote la politique agricole commune qui a étranglé nos agriculteurs et qui a fait qu'on a connu un mouvement agricole sans précédent.

«J'étais il y a quelques jours dans l'Yonne. On me parlait d'un député, d'un dénommé Odoul que je ne connaissais que pour ses prouesses où il faisait des sorties nasillardes, si je ne puis me permettre. Julien Odoul paraît-il dit partout je suis celui qui défende pouvoir d'achat. Quand il est à l'Assemblée nationale et que le groupe socialiste propose une augmentation du SMIC, il vote contre l'augmentation du SMIC.»

«Le Rassemblement national est une imposture qui vit exclusivement sur, à la fois, le malheur des gens, la solitude, parfois les grandes difficultés sociales auxquelles nos concitoyennes et concitoyens sont confrontés, et qui sont finalement celles et ceux qui sont les premiers réceptacles de la politique catastrophique qui est mené par le gouvernement et cette politique libérale qui est construite.»

«Il y a un chemin d'espoir, c'est le chemin qu'on porte dans cette élection européenne et aussi ce qu'on portera pour demain c'est cette alternative politique et donc on va aller l'expliquer, partout, en disant qu'il n'y a pas ni de fatalité au vote de l'extrême droite, ni de fatalité dans la politique néo-libérale qui est menée et qui creuse ses inégalités.»

«Je rappelle les liens avec la Russie. Aujourd'hui, Jordan Bardella est en ligne directe avec le Kremlin, c'est le téléphone rouge de Moscou, il est branché directement au siège du Rassemblement national. Qui finance les campagnes du Rassemblement national, c'est le Kremlin, ou, en tout cas, les potentats du Kremlin qui sont à côté.»

Les «différences fondamentales» avec Valérie Hayer


«Madame Hayer [NDLR : tête de liste social-libérale soutenue par Emmanuel Macron] fait preuve de de légèreté dans la colonne vertébrale politique qu'elle porte. Elle a démarré sa campagne en expliquant qu'elle avait 90% de points communs sur les votes avec Raphaël Glucksmann au Parlement européen puis, ensuite, elle a expliqué deux jours plus tard que Raphaël Glucksmann était totalement différent d'elle, c'était le méchant grand représentant de la NUPES, l'arbre qui cachait la forêt de la NUPES.»

«Je pense que quand la droite nous trouve trop à gauche et quand la gauche nous trouve trop à droite, comme c'est le qu'en ce moment, c'est qu'on est sans doute au bon endroit.

«Sur le fond, des exemples, il y en a pléthore. Bien sûr que nous votons avec Valérie Hayer mais de la même manière que nous votons avec Manon Aubry [NDLR : tête de liste de gauche radicale soutenue par Jean-Luc Mélenchon] 70 à 80% de textes en commun, comme c'est le cas dans une assemblée municipale en vérité.»

«Mais quels sont les points fondamentaux sur lesquels nous sommes en divergence ? La politique agricole commune, ce n'est pas neutre. En Bourgogne-Franche-Comté, vous savez ce que pèse l'agriculture. Quand nous on défend un modèle d'une politique agricole commune qui est renouvelée, qui permet d'aller toucher plus directement les petites exploitations plutôt que de favoriser financièrement les grands exploitants céréaliers de la plaine de la Beauce ou de la plaine de l'île-de-France, vous n'avez pas la même catastrophe que ce que vous avez en ce moment sur des agriculteurs qui n'arrivent pas à se tirer à un salaire de plus de 500 ou 600 euros par mois.

«Quand vous vous votez, comme c'est le cas de Valérie Hayer l'ensemble des accords de libre-échange qui vont faire que, demain, notre marché européen va être inondé par des produits qui viendront soit d'Amérique du Sud, soit même d'Amérique du Nord, et qui vont là encore affaiblir l'incompétitivité de nos entreprises et mettre à mal l'industrie française, les producteurs, les agriculteurs et vont venir poser directement sur le pouvoir d'achat c'est une différence fondamentale.»

«Quand vous avez Valérie Hayer qui comme se fut le cas, il y a maintenant une dizaine de jours vote la loi asile immigration, qui fait que cette loi asile immigration ne règle rien, mise à part laisser, comme c'est le cas depuis des décennies, des centaines voire des milliers de personnes moururent en mer Méditerranée et que la mer Méditerranée devient le plus grand cimetière d'Europe et que nous refusons cette politique-là en appelant à une politique réaliste sur la question de l'immigration et en disant qu'on ne peut plus laisser les pays seuls face à l'arrivée migratoire, qui va être de plus en plus grande dans les décennies qui viennent, et qu'on doit accompagner cette répartition migratoire à l'échelle de l'Europe, c'est une différence fondamentale.»

Pierre Jouvet critique la politique d'Emmanuel Macron


«C'est une différence fondamentale aussi sur l'approche politique française. Il faut pas se mentir, on est dans une élection européenne évidemment, mais les différenciations à l'échelle nationale sont gigantesques.»

«Depuis sept ans, les seuls choix politiques qui ont été faits par ce gouvernement, ça été de toujours taper sur les plus faibles, sur les plus précaires, sur la classe moyenne, d'aller faire rentrer dans la loi française les mots de Jean-Marie Le Pen sur la loi immigration par cynisme politique.»

«Quand vous en êtes à dire que pour résoudre le déficit public du pays vous allez une nouvelle fois, pour la deuxième fois l'espace de trois ans, abaisser le niveau d'assurance chômage des Français que nous payons tous quand on cotise tous les mois parce qu'on veut encore montrer du doigt les plus faibles et les plus précaires, quand vous avez fait payer déjà plus de 10 milliards d'euros aux Français votre incurie financière en faisant la réforme des retraites et en repoussant l'âge légal de départ la retraite à 64 ans qui a amené la plus grande mobilisation sociale de ce pays depuis la Libération, les différences sont là.»

«Aujourd'hui, les dégâts du libéralisme et du néo-libéralisme tels qu'ils sont construits par Madame Hayer, par Monsieur Attal et par Monsieur Macron sont aujourd'hui les effets d'un Rassemblement national qui est à plus de 30% et d'une extrême-droite qui est à plus de 40% dans ce pays.»

«Nous pouvons être la surprise de cette élection»


«Je dis aux électeurs de gauche d'Emmanuel Macron – on a souvent ce débat et, ici, à Dijon, vous l'avez régulièrement – qui, en sincérité, il y en a beaucoup, ont voté pour Emmanuel Macron, en 2017, qui même, en sincérité, ont pu voter pour Emmanuel Macron, en 2022, en se disant qu'Emmanuel Macron était la nouvelle offre social-démocrate dans ce pays etc. et qui, aujourd'hui, sont déçus et qui voient finalement que ce qui a été fait est l'inverse de ce qui a été dit, vous avez, aujourd'hui, une offre politique qui vous permet de voter avec votre cœur. Pour une fois, on peut voter dans cette élection avec son cœur, que vous ayez voter Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, que vous ayez voté Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle. Si vous avez voté Emmanuel Macron à l'élection présidentielle c'est que vous pensiez que la démocratie, que la liberté était sans doute un gage nécessaire et indispensable pour faire tourner ce pays. Si vous avez voté pour Jean-Luc Mélenchon, vous avez pu penser que les inégalités sociales et que la justice sociale devaient être au cœur du projet. Aujourd'hui, nous portons cette offre qui marche sur ces deux jambes, c'est ça la social-démocratie, c'est ça le socialisme écologique que nous portons dans cette campagne et je crois que c'est pour ça que nous pouvons être la surprise de cette élection.»

À Dijon, des «divergences de vue» en fonction de la strate d'élection


Interrogés par Infos Dijon sur le soutien apporté à Valérie Hayer par François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, dont les affiches tapissent les murs de la fédération, les représentants locaux du parti mettent en avant la subsidiarité propre à chaque élection.

Antoine Hoareau

« Nous avons publié la semaine dernière un appel des élus à signer et à voter en faveur de Raphaël Glucksmann, qui est signé par une écrasante majorité des élus socialistes du conseil municipal de Dijon et d'autres. Une majorité des élus du groupe socialiste signent et font la campagne en faveur de Raphaël Glucksmann.»

«Quant au choix de François Rebsamen, c'est son choix. L'équipe municipale a toujours été, dans l'histoire, diverse et sur les élections nationales a souvent montré des des divergences de vue. Ce qui nous rassemble, c'est Dijon et c'est bien l'essentiel et donc nous menons campagne et nous ferons campagnes.»

Michel Neugnot

«Au niveau de la Côte-d'Or, il y a un élan très fort. (…) Je distribue à Semur-en-Auxois et les tracts sont très bien perçus et notamment par beaucoup de personnes qui n'allaient plus voter et qui étaient quelque peu désespérées de l'offre politique qu'on leur donnait.»

«Il y a eu souvent des prises de position suivant des strates d'élection dans lesquelles on se trouve qui ont amené des divers chemins et je pense qu'il faut ramener d'élection à son niveau. En ce qui concerne la majorité municipale, Dijon fait une politique de gauche.»

Nathalie Koenders

«À l'élection présidentielle, il y a eu des choix aussi divers et variés et ça n'a pas empêché notre majorité municipale de continuer à travailler pour les Dijonnaises et les Dijonnais avec une politique de gauche écologiste et nous continuons sur ce sujet.»

«On voit le contexte avec la guerre en Ukraine, avec le populisme qui monte donc on a besoin d'une Europe forte qui se prennent en main et donc c'est pour ça que ces élections européennes sont primordiales. La première chose, c'est d'inviter les gens qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales à le faire. (…) C'est vraiment important de prendre notre destin entre les mains.»

Les interventions se sont terminées autour d'un verre de l'amitié partagé avec des militants.

Au-delà du meeting à Besançon, Pierre Jouvet a prévu un déplacement dans la Nièvre, le 26 avril prochain. Si rien n'est défini à ce jour, l'équipe de campagne locale «espère» la venue de Raphaël Glucksmann à Dijon prochainement.

Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon

Des élus socialistes de la Côte-d'Or soutiennent la liste conduite par Raphaël Glucksmann














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