Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Vie locale > Vie locale
28/03/2024 03:58

EUROPÉENNES : Marion Maréchal présente le «plan anti-drogue» de Reconquête

Contrôle de l'immigration illégale, maintien de la réponse policière, système judiciaire dérogatoire calqué sur les lois anti-mafia italiennes et construction de prisons... Ce mercredi 27 mars, la tête de liste du parti d'Éric Zemmour a exposé ses préconisations après une séquence en catimini aux Grésilles.
À l'échelle des 27 États membres, les sondages préalables aux élections européennes de juin prochain sont favorables aux formations rangées dans le groupe politique Identité et démocratie (I&D) ainsi qu'à celles du groupe Conservateurs et réformistes européens (ECR), allant tous les deux du nationalisme à l'extrême-droite en passant par le national-populisme.

Les Conservateurs et réformistes européens ont accueilli récemment l'adhésion du député européen sortant Nicolas Bay, passé du Rassemblement national à Reconquête en 2022, qui siège désormais aux côtés des élus de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni (lire le communiqué). Marion Maréchal s'est félicitée de ce rapprochement même si, en France, les sondages sont peu favorables pour le parti identitaire et souverainiste, les intentions de vote voisinant les 6%.


Reconquête porte un «plan anti-drogue»


Surfant sur cette alliance stratégique, la tête de liste pour Reconquête bat la campagne. Ce mercredi 27 mars 2024, Marion Maréchal a fait étape à Dijon pour échanger avec des policiers, répondre aux questions des journalistes et mobiliser les militants locaux.

Tout comme elle l'avait fait à Marseille, en septembre 2023, la candidate a insisté sur des éléments du «plan anti-drogue» préconisé par le parti d'Éric Zemmour au moment où, cette fois, l'agglomération dijonnaise est concernée par des faits de violence potentiellement liés à une conquête de territoire par des trafiquants issus du secteur marseillais.

Séquence discrète aux Grésilles


La première séquence de cette étape dijonnaise s'est faite en catimini dans le quartier des Grésilles. Selon l'entourage de la candidate, elle aurait fait le tour du quartier en voiture et, brièvement, une déambulation près «du plus gros point de deal», pendant que des policiers – en repos ce jour – lui présentaient la situation entre succession de fusillades et réaction du ministère de l'Intérieur au travers d'une opération «place nette XXL» (lire notre article).

De l'aveu même de son équipe de campagne, il aurait été «délicat» que Marion Maréchal soit accompagnée par des médias pour documenter cette séquence. En fonction de quoi, il n'est donc pas possible d'attester de la teneur des échanges.

«On a des sympathisants chez les policiers»


«L'idée était de s'imprégner, d'avoir les témoignages libres aussi des policiers qui ne sentent pas contraints par une présence médias. Ça me donne des éléments pour pouvoir ensuite aller porter le sujet au niveau national en ayant du témoignage direct de terrain», justifie Marion Maréchal, interrogée par Infos Dijon sur cette étonnante discrétion en période de campagne.

«On a des sympathisants chez les policiers, dans les forces de l'ordre en général», avance-t-elle, «on a des contacts dans les différentes régions qui nous permettent d'avoir des témoignages de terrain».

La candidate envisage de revenir aux Grésilles après la fin de l'opération «place nette XXL» pour «faire une comparaison» sans cacher son doute sur l'effet à long terme.

«Place nette XXL», «une opération de communication»


Le ministère de l'Intérieur a pourtant rapidement réagi en mobilisant au moins pour trois semaines mille agents des force de sécurité intérieure qui quadrillent l'agglomération dijonnaise.

«C'est une opération de communication. On a une mobilisation ponctuelle des forces de l'ordre sur un secteur donné qui va avoir un effet immédiat pour des interpellations et pour casser temporairement sur ces lieux-là, en tout cas, les points de deal.»

«Le problème, ce n'est pas moi qui le dit, c'est les narcotrafiquants eux-mêmes depuis leur prison des Baumettes, à Marseille, chez vos confrères de ''La Provence'', qui expliquent que, de toute façon, ils savent très bien que, dès que les autorités vont repartir, ils vont pouvoir recommencer, qu'il n'y aura aucune perte financière et que cette opération ne les inquiète aucunement donc ça devrait nous interpeller.»

«La réponse policière est une partie du maillon mais n'est pas la réponse centrale or c'est systématiquement d'ailleurs sur la réponse sécuritaire en général de ce gouvernement la première qui est faite.»

«C'était le témoignage de ces policiers tout à l'heure, c'est que, eux, ils peuvent traquer, trouver, interpeller mais, derrière, la réponse judiciaire, en fait, n'est pas à la hauteur de la nécessité.»

«La gangrène du narcotrafic est tellement grave et tellement importante. Je rappelle que les magistrats qui étaient devant la représentation nationale sous serment vont jusqu'à dire que Marseille est une ville en train d'être perdue, que l'on est dans un mécanisme de corruption de l'ensemble du système d'État qui va des forces de sécurité, au système judiciaire parfois jusqu'à la politique. Je ne parle même pas des chiffres d'augmentation d'assassinats et de tentatives d'assassinat liés au narcotrafic qui sont terrifiants avec en plus des drames de balles perdues sur les civils. Vous en avez eu à Dijon avec ce père de famille, on se souvient de la petite étudiante à Marseille qui révisait dans sa chambre.»

«Le narcotrafic ne date pas d'hier. Depuis que Macron est au pouvoir depuis sept ans, ça n'a fait qu'empirer. L'une des meilleures démonstrations de l'échec de la lutte contre le narcotrafic en France – c'est le criminologue Xavier Raufert qui en parle –, c'est le prix de la cocaïne qui a baissé de manière significative ces dernières années. (…) Le meilleur indicateur de l'efficacité de la politique antidrogue, c'est le prix de la drogue.»

«Les lois italiennes anti-mafia sont un modèle intéressant»


Que préconisez-vous ?

«On ne peut pas traiter le narcotrafic qui est, en fait, une économie parallèle qui génère plusieurs milliards [d'euros] par an comme une délinquance de droit commun.»

«Je trouve que les lois italiennes anti-mafia sont un modèle intéressant. (…) Concrètement, un, des cours d'assises spéciales, sur le modèle du terrorisme, des cours dédiées au narcotrafic. Deux, des conditions de détention spécifiques, beaucoup plus dures que les conditions de détention de droits commun, c'est à dire un isolement total et une quasi-interdiction de contact avec l'extérieur y compris avec les personnes familières. Trois, une saisie des biens qui peut être préventive durant l'enquête – ce qui n'est pas le cas aujourd'hui – et une facilitation également de fermeture administrative des commerces suspectées de pouvoir blanchir de l'argent y compris pendant les enquêtes. (…) Et une simplification de la de la procédure pénale.»

«L'autre impensé total du gouvernement dans la lutte contre la drogue, c'est c'est la politique d'immigration. Témoignages de ces policiers-là, témoignages des policiers de Marseille, témoignages hyper intéressants du préfet des Alpes-Maritimes : l'immigration clandestine en particulier et notamment les mineurs isolés sont un vivier de recrutement prioritaire pour le narcotrafic. Partout où s'installent aujourd'hui ces foyers d'immigration clandestine et ces foyers de mineurs isolés, répartis partout sur le territoire, il y a une augmentation non seulement de la criminalité mais du narcotrafic.»

«La réponse doit être en amont sur la politique d'immigration et en aval sur la réponse judiciaire et donc de ce fameux système dérogatoire au droit commun sur les lois anti-mafia.»

«Il faut aussi des places de prison. (…) Il y a une approche idéologique de la prison qui considère que c'est le lieu de de la récidive, que la répression n'est pas la solution.»

«Les Français ont envie que l’État régalien reprenne la main sur ce pays»


La société française est-elle prête pour de telles mesures ? On se souvient de la levée de boucliers qui a accompagné la sortie du film «Bac nord», film de fiction abordant ce sujet du point de vue de policiers d'une brigade anti-criminalité.

«Qui a levé le bouclier ? Je ne pas sûre que ce soit le Français de base. Je pense que la levée de boucliers, elle est venue de l'écosystème de la culture de gauche, du monde cinématographique bien pensant, du politique idéologue prisonnier à la fois de ses certitudes et de son clientélisme électorale.»

«Les Français ont envie que l’État régalien reprenne la main sur ce pays. Je me sens humiliée face à l'impuissance. L’État français m'humilie quand il n'est pas capable de restaurer la paix civile, (…) quand il abandonne des populations à la régulation du narcotrafic, quand il ne traite pas la question ni de l'islamisme ni du deal, parce que c'est une manière d'acheter la paix sociale dans les cités, c'est humiliant pour nous.»

«Je considère qu'aujourd'hui la menace existentielle française, elle est, de fait, beaucoup plus intense sur la question de  l'immigration, du grand emplacement, de l'islamisme et, en effet, du narcotrafic que sur la question climatique en ce sens que, malheureusement, la France a un impact très réduit sur le réchauffement climatique mondial.»

«Les solutions socialistes de gauche sont mises en place depuis des décennies avec le résultat qu'on connaît»


Localement, le maire de Dijon met en avant le recours notamment à la prévention spécialisée, pas seulement le renouvellement urbain immobilier que vous avez évoqué mais le fait d'accompagner également les plus jeunes pour éviter qu'ils ne tombent dans le trafic de drogue.

«J'ai un peu l'impression que c'est ce qui est fait depuis 40 ans et qu'on nous ressert à chaque fois qu'il y a une affaire : de la prévention, les grands frères, de l'argent public pour des associations des copains de gauche.»

«Toutes ces solutions qui sont portées par le maire qui est un ex-socialiste, ce sont ces solutions socialistes de gauche qui sont mises en place depuis des décennies avec le résultat qu'on connaît. Je propose d'autres solutions.»

«Je ne crois pas du tout que ce soit en expliquant à ces jeunes que la drogue c'est pas bien qu'on va les dissuader. Quand vous avez la possibilité, en faisant du deal, de gagner 3.000-5.000 euros par mois plutôt que d'aller à l'école, en fait la seule manière de remédier à ça, c'est que le type qui hésite se dise que il a plus à perdre en y allant parce que il sait que la réponse étatique et judiciaire va être terrible plutôt que, finalement d'aller dealer.»

«La rénovation urbaine sur les Grésilles a été assez spectaculaire»


«Qui sont les victimes de ça ? C'est les habitants de ces quartiers qui se retrouvent avec un contrôle à l'entrée de la cité, à ne plus pouvoir faire venir un médecin ou des pompiers parce que les types les empêchent de rentrer.»

«C'est ça le quotidien quand c'est pas évidemment l'insalubrité. C'est moins vrai parce qu'il y a eu la rénovation urbaine sur les Grésilles qui a été assez spectaculaire.»

«On a un parc carcéral très en-deça de ce qu'il faudrait»


Êtes-vous favorable aux expérimentations de peines courtes dissuasives comme ce qui est mené notamment aux Pays-Bas ?

«Ils mettent en œuvre quelque chose qui me semble tout à fait valide, c'est à dire une réponse pénale rapide et sûre, ce qui n'est plus le cas en fait de la répression pénale française.»

«On sait qu'entre la durée pour avoir une réponse pénale et le laxisme de la plupart des réponses pénales, aujourd'hui pour faire la prison ferme en France, faut avoir cumulé plusieurs condamnations avec du sursis avant de pouvoir imaginer faire un peu de prison et, si vous en faites, vous avez la certitude de ne jamais faire l'intégralité d'ailleurs de votre peine.»

«Pour cela, il faudrait, en effet, que l'on restaure notre appareil judiciaire en termes de moyens parce que, pour le coup, c'est un ministère qui est vraiment sous-doté sur le plan financier et puis qu'on ait des places de prison beaucoup plus importantes.»

«On a un parc carcéral très en-deça de ce qu'il faudrait au regard de notre taux de criminalité et de notre démographie. C'est un constat qu'on fait depuis 20 ans sans qu'aucun politique ne s'y attarde.»

Dans les campagnes, «une prison peut apporter de la vitalité au territoire»


En Côte-d'Or, Hubert Brigand (LR), ancien maire de Châtillon-sur-Seine, désormais député, a bataillé sans succès pour obtenir l'implantation d'un centre pénitentiaire. Est-ce une solution d'installer des prisons à la campagne, loin des familles des personnes détenues ?

«Il faut installer des prisons là où c'est nécessaire et selon le nombre nécessaire. Quand le gouvernement veut installer partout, en catimini, en catastrophe, des centres d'accueil pour demandeurs d'asile, il n'y a pas de problème pour réquisitionner et mettre en place y compris contre la volonté des élus voire sans même les informer, dixit le maire d'Orléans récemment. Quand il s'agit de trouver des lieux et de pouvoir construire des places de prison, on sent que la volonté politique manque. Or, ça devrait être une priorité.»

«La présence d'une prison n'est pas en soit un facteur d'insécurité même si, évidemment, ce n'est pas très agréable. Dans les campagnes françaises, surtout dans des territoires qui sont aujourd'hui dévitalisés, ça peut être aussi l'occasion de ramener un service public, en l'occurrence un service judiciaire, qui peut apporter avec lui de l'emploi et donc, mécaniquement, aussi de la vitalité au territoire.»

«Je défends l'idée d'un espace Schengen qui soit dorénavant réservé aux aux Européens»


Et le rôle de l'Union européenne ?

«Les organismes de coopération sur la question de la lutte anti-drogue ne sont objectivement pas des objectifs prioritaires très puissants et très financés au niveau européen. Il y a probablement des efforts qui peuvent être faits de coordination des renseignements, de moyens, de matériels, d'hommes sur des zones sensibles d'entrée au niveau du continent.»

«Il y a un rôle de l'Union européenne, pour le coup, sur la question migratoire puisque là, même si, évidemment, il y a une compétence nationale, il y a aussi une compétence européenne puisque c'est l'Union européenne qui, par exemple, le cadre européen du droit d'asile. Si on veut pouvoir lutter sur ces entrées qui, souvent, arrivent par le biais d'une demande d'asile, il faut une réponse européenne.»

«Je défends également l'idée d'un [espace] Schengen qui soit dorénavant réservé aux aux Européens, donc plus de libre-circulation pour les non-Européens d'un pays à l'autre. (…) Et l'idée, malheureusement avortée, de Giorgia Melloni qui me semblait pertinente, malgré l'opposition des gouvernements français  allemand, d'un blocus naval en Méditerranée (…) qui permet d'aller casser les filières de passeurs, détruire les embarcations au port de départ et avoir une vrai synergie pour attraper les types et les incarcérer.»

«Je considère que le cannabis est une drogue dangereuse»


Que pensez-vous de la légalisation éventuelle de certains produits stupéfiants ?

«Je ne dis pas que les consommateurs n'ont pas une part de responsabilité, ça me parait absolument évident. On peut, en effet, réfléchir à ce maillon de la chaîne pour asphyxier un peu la demande. Mais je pense que l’État se déleste de sa responsabilité en voulant mettre exclusivement la réponse sur le consommateur.»

«Je suis absolument contre la légalisation parce que je ne fais pas de distinction drogues dures/drogues douces. Je considère que le cannabis est une drogue dangereuse, en particulier à l'âge où il est consommé majoritairement aujourd'hui, c'est à dire chez les adolescents.»

«Toutes les études démontrent qu'une c'est une consommation régulière de cannabis qui peut développer et accélérer des des maladies psychiatriques, notamment la schizophrénie et la bipolarité, au-delà du fait, évidemment, que, en plus, ça détruit une partie du cerveau.»

«La France, comme l'Europe, sont à la croisée des chemins»


Quelle est votre stratégie durant cette campagne électorale ?

«Depuis septembre, nous faisons une tournée des régions dans le cadre des européennes (…) pour essayer d'informer les Français sur l'enjeu de cette élection européenne.»

«On a un défi historique à relever avec ces élections mais aussi une opportunité historique. Un défi historique parce que je pense qu'aujourd'hui la France, comme l'Europe, sont à la croisée des chemins. Je pense qu'on joue la survie de notre civilisation, de notre identité, de notre indépendance. C'est un sujet vraiment vital à travers la question notamment de l'immigration et de l'islamisation, mais on a aussi une opportunité historique.»

«On pourrait renverser la majorité d'Ursula von der Leyen»


«Je comprends que beaucoup soient lassés parce qu'ils ont du mal à croire que l'Union européenne, après tant de promesses et tant d'échecs, puissent encore leur apporter quelque chose ? Mais aujourd'hui tout démontre dans les sondages européens qu'on pourrait renverser une majorité du centre allié à la gauche, qui est la majorité d'Ursula von der Leyen, pour basculer vers une majorité authentiquement de droite dont le groupe européen auquel nous appartenons, le groupe des Conservateurs, pourraient être la cle de voûte et le cœur nucléaire. Si les Français vont voter comme dans la droite ligne des Européens qu'on voit de plus en plus à droite, (…) on peut véritablement changer donc la politique de l'Union européenne.»

«Ce rendez-vous a un vrai impact dans le quotidien [des Français] parce que l'Union européenne, c'est quand-même une partie significative de la législation française qui est votée parce que initié par le droit européen et donc il faut pas passer passer à côté de ça quoi.»

«Le groupe ECR peut battre Emmanuel Macron au Parlement européen»


«Nicolas Bay a adhéré [au groupe ECR] parce que c'était évidemment le groupe le plus cohérent, à la fois dans la défense de l'identité, pour le refus d'une écologie punitive et plutôt pour une politique environnementale qui tienne compte des équilibres économiques et sociaux de notre de notre continent, qui défendent, bien sûr, notre identité chrétienne, qui lutte contre l'islamisme et toute la gangrène à la Commission [européenne], qui défende aussi le respect de la souveraineté des nations et la juste place d'une Commission [européenne] qui n'a de cesse d'outre passer les traités et de violer le principe du de subsidiarité. C'était le groupe idéologiquement le plus cohérent.»

«C'est le groupe qui, demain, peut battre Emmanuel Macron au Parlement européen. Il ne s'agit pas, en réalité, dans ces élections de battre Emmanuel Macron au niveau national puisque c'est un scrutin proportionnel. (…) L'idée, c'est comment on bat le groupe d'Emmanuel Macron au Parlement européen donc comment on réduit leur influence et comment on impose une nouvelle majorité. Indéniablement, c'est le groupe des Conservateurs, auquel nous appartenons, qui à la clé.»

«On a un socle à 6% qui nous donne 6 eurodéputés. (…) Je suis absolument convaincu que plus la campagne va avancer, plus Reconquête va se faire entendre sur sa singularité à la fois au niveau européen avec son groupe, mais aussi sur ses propositions et qu'on peut être la surprise de cette élection. Voir même qu'on puisse être la troisième force dans cette élection.»

«Je reste très attachée à cette idée d'union des droites»


Une singularité par rapport à Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national ?

«Il y a évidemment des thématiques sur lesquelles on se rejoint. (…) Je reste très attachée à cette idée d'union des droites. À un moment donné, on va trouver les moyens de travailler ensemble dans une coalition avec nos sensibilités différentes, ce qui est, selon moi, la condition pour pouvoir accéder aux affaires.»

«J'aimerais que ce chemin qu'on va trouver demain au Parlement européen, on le trouve aussi en France. (…) On a aussi des différences qui justifient qu'on n'est pas dans le même mouvement. On a des différences sur notamment l'économie. Certains diraient qu'on a une approche plus libérale, moins étatiste, moins fiscaliste, plus engagée sur les questions de lutte et de dérives contre l'assistanat.»

«On n'a pas la même approche sur les sujets de société générale. Dernier sujet en date, celui de la légalisation de l'euthanasie humaine à laquelle on est très opposé ou constitutionnalisation de l'IVG que le RN a défendu, que ne nous défendions pas.»

«L'idée, c'est de dire aux électeurs : si vous voulez avoir à la fois la défense de la civilisation, une vision économique de droite et en même temps des gens attachés à la question des valeurs et à la famille, pour le coup, votre parti c'est Reconquête.»

«La coalition se fera naturellement justement si Reconquête est fort aux élections européennes. Si Reconquête à des élus, et même un nombre significatif d'élus, cela implique que Reconquête devient incontournable dans la vie politique à droite dans les prochaines années. (…) Et ça changera la donne et l'approche à la fois des [Républicains] et du [Rassemblement national] dès les municipales de 2026 vis-à-vis Reconquête.»

Les municipales, «un moment intéressant de test sur la fameuse union des droites»


Les élections municipales vont-elles être un enjeu pour Reconquête ?

«On va être extrêmement ambitieux parce qu'il y a beaucoup d'endroits où on peut-être là aussi un peu faiseurs de roi à droite. On va être tributaire évidemment de la dynamique des européennes.»

«Ça va être un moment intéressant de test sur la fameuse union des droites. Déjà, aux élections présidentielles, Éric Zemmour a fait un score loin d'être ridicule parce qu'il a malgré tout fait 7%. Il y a un bon espoir de pouvoir faire peut-être encore davantage aux européennes et donc aux municipales, ça compte.»

«[En Côte-d'Or], on a la chance d'avoir une fédération de qualité avec des gens de bon niveau qui travaillent cette implantation.»

Étape à Château-Chinon sur le thème de «l'avancée de l'islamisme»


Ce jeudi 28 mars, Marion Maréchal a prévu de faire étape à Château-Chinon pour «révéler l'état de l'avancée de l'islamisme sur le continent européen» et se pencher sur la situation de l'Institut européen des sciences humaines (IESH), un centre de formation d'imams qu'elle soupçonne d'être «proche des Frères musulmans».

Plus avant dans la campagne, une réunion régionale est envisagée en Franche-Comté avant un meeting dans les environs de Lyon.

Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon

Antoine Camus, délégué départemental, Ambrine Mohamed, ancienne candidate aux législatives en Côte-d'Or, Marion Maréchal, tête de liste pour les élections européennes, et Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête, le 27 mars 2024, à Dijon


Infos-dijon.com - Mentions légales