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18/03/2024 17:11

ÉDUCATION : «Lorsque les procédures de sécurité sont mises en oeuvre, ça peut sauver des vies», relève Nicole Belloubet

«L'école doit faire face à ce type de violences», a revendiqué la ministre de l’Éducation nationale, ce lundi 18 mars, à Chenôve, trois jours après une agression par un élève armé d'un couteau au sein du collège Édouard Herriot.
«L'agression aurait pu être grave», a reconnu Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale, ce lundi 18 mars 2024, à Chenôve, auprès des équipes pédagogiques du collèges Édouard Herriot.

La ministre a échangé durant près de deux heures avec les différents personnels tandis que des représentants syndicaux des chefs d'établissement, des enseignants et des agents techniques étaient reçus par des membres de son cabinet.

Nicole Belloubet a ensuite présidé une table-ronde sur la sécurité à l'école, organisée à l'Hôtel de Ville, à laquelle participait Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve, les députés Didier Martin (REN), Benoît Bordat (FP), Philippe Frei (REN) et Didier Paris (REN), Océane Godard (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Catherine Louis (LCOP), vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or, ainsi que des représentants du rectorat de l'académie de Dijon, du parquet de Dijon, de l'Agence régionale de santé, de la Police nationale, de la Gendarmerie nationale et de la protection judiciaire de la jeunesse.


Rappel des faits


Le 15 mars dernier, dans l'après-midi, un élève de 15 ans s'est présenté dans l'enceinte de l'établissement armé d'un couteau de cuisine. Il s'est dirigé vers la salle de cours d'anglais mais, en raison d'un différend avec la professeure d'anglais ayant conduit à son exclusion du collège à l'automne, il n'était plus admis à ce cours.

Il s'est alors tourné vers la principale du collège à qui il a remis une lettre aux propos confus tout en se montrant menaçant. Celle-ci a alors activé l'alerte intrusion.

L'élève a ensuite visé les élèves en cours d'anglais en tapant à la porte que la professeure avait fermée pour confiner les collégiens puis s'est en pris à un agent technique.

Alertés par un attroupement devant le collège, une patrouille de la bridage spécialisée de terrain est intervenue. Les policiers ont maîtrisé et interpellé l'élève.

En garde à vue, l'adolescent a reconnu les faits mais a livré deux explications divergentes, l'une évoquant la volonté de prendre en otage sa professeure d'anglais, l'autre évoquant une action commanditée par un tiers.

Bien que dans la lettre remise à la principale, il ait fait référence aux attentats de novembre 2015, le parquet national anti-terroriste a écarté un éventuel caractère terroriste à cette situation.

Le 17 mars dernier, le parquet de Dijon a ouvert une information judiciaire et l'agresseur présumé a été mis en examen notamment pour tentative d'homicide involontaire sur un enseignant et placé en détention provisoire (lire le communiqué). Il risque jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.

Nicole Belloubet salue «le sang-froid et le courage» de la principale menacée


«Nous avons été extrêmement choqué par ce qui s'est passé au collège ce vendredi. (…) je suis venue apporter tout mon soutien à l'ensemble de la communauté éducative», a déclaré Nicole Belloubet, saluant particulièrement «le sang-froid et le courage» de la principale menacée par l'élève et de la professeure d'anglais de la classe où était scolarisé le collégien ainsi que la gestionnaire et l'agent technique qui ont croisé son chemin lors de l'agression «en grande proximité avec les jeunes».

La ministre a remercié les policiers qui sont intervenus ce jour-là ainsi que l'autorité judiciaire et les élus, en particulier le maire Thierry Falconnet (PS) et le président du conseil départemental de la Côte-d'Or François Sauvadet (UDI).

Nicole Belloubet a signalé que le travail de soutien des personnels et des élèves se poursuivrait par «une prise en charge en termes psychologique» et par «un soutien juridique des personnels qui en ont besoin».

«La principale est très active, est très proche de ses professeurs et de l'ensemble des personnels et très désireuse de se projeter dans l'avenir», a indiqué la ministre, «elle a évidemment besoin d'un soutien».

Des procédures pour «sauver des vies»


«Nous pouvons acter le fait que les procédures de sécurité ont bien fonctionné», a relevé Nicole Belloubet. «Le lien entre les collectivités et l'Etat a également remarquablement fonctionné. Tout cela n'est pas une question de chance, c'est une question de travail. C'est parce que nous avons des plans d'intervention et de mise en sécurité qui ont été activés dans cet établissement, qui avaient fait l'objet de répétitions et de mise en œuvre. Lorsque l'événement s'est produit, la principale a eu l'extraordinaire réflexe et courage de faire ce qu'il fallait faire, les professeurs ont su ce qu'il fallait faire avec les élèves et les policiers sont intervenus immédiatement. Lorsque les procédures [de sécurité] sont mises en œuvre, lorsqu'elles fonctionnent, ça peut sauver des vies !»

«L'école doit faire face à ce type de violences», a constaté la ministre, «c'est parce qu'elle est le reflet de la société». «C'est parce que [l'école] s'y prépare, c'est parce que les personnels sont entraînés, c'est parce que des procédures existent, c'est parce que l’État est présent que nous pouvons éviter le pire. (…) Ce qui s'est passé à Chenôve montre à quel point les procédures ont été efficaces.»

L'efficacité du «bouton anti-intrusion»


Lors des échanges durant la table-ronde, ont été évoquées la poursuite du déploiement du «bouton anti-intrusion» dans les établissements d'enseignement, la formation des équipes de direction et «la prise en charge des élèves hautement perturbateurs par des dispositifs adaptés qui ne peuvent pas être tous les mêmes».

«Nous ne pouvons pas demander, aujourd'hui, à nos enseignants de prendre en charge dans une classe unique des élèves qui ont des profils extrêmement différents», a complété la ministre, insistant sur «les dispositifs individualisés».

«L'autorité des professeurs doit, partout, être respectée, celle des chefs d'établissement également», a-t-elle martelé. «Je ne tolérerai jamais que l'on puisse porter atteinte à leur autorité.»

Le difficile recrutement des personnels de santé


«Nous sommes très attentif au déploiement de nos personnels», a poursuivi Nicole Belloubet alors que l'activité de l'infirmière scolaire au sein du collège Édouard Herriot ne représente qu'un demi-poste. «Dans le domaine de l'éducation, nous devons vraiment faire en sorte que les personnels médicaux et paramédicaux puissent être recrutés avec plus de facilités, c'est un point sur lequel je travaille.»

Dans la semaine, une réunion entre le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice et la ministre de l'Éducation nationale est prévue pour envisager «ce que nous pouvons améliorer» en matière de sécurité à l'école.

Jean-Christophe Tardivon

Selon l'UNSA, «il faut continuer à renforcer la sécurité des collèges et lycées qui comportent encore des failles»


Selon la FSU, «il est important de renforcer l’encadrement de la jeunesse»


«Les psychologues de l'Éducation nationale et les personnels de santé manquent», pointe la CGT


Le Département de la Côte-d'Or assure être «plus que jamais mobilisé pour sécuriser les établissements et favoriser un enseignement de qualité en faveur des collégiens»































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