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12/03/2024 20:28

DIJON : Osmose, le bâtiment qui vise à «faire coïncider l'exigence du service public avec la qualité de vie au travail» des agents du Département

Actuellement en construction dans le quartier de la Toison d'or, le bâtiment accueillera, fin 2026, 400 agents du conseil départemental de la Côte-d'Or dont ceux de la direction du numérique.
Alors que les entreprises s'apprêtent à finaliser les fondations de futurs bureaux du conseil départemental de la Côte-d'Or, François Sauvadet (UDI), président de la collectivité, a présenté, ce lundi 11 mars 2024, le bâtiment dénommé Osmose, un «campus territorial».

Bâti sur un terrain situé au voisinage du centre commercial La Toison d'or, boulevard Jean-Veillet, du nom du président du Département de 1966 à 1975, et dessiné par le cabinet Architecture Studio, la livraison de la coque est prévue début 2026.

Les travaux d'aménagement intérieur seront réalisés ensuite pour une entrée dans les lieux fin 2026. Le bâtiment de 7.300 m² de surface utile pourra accueillir 400 des 2.700 agents de la collectivité et ne sera pas ouvert au public. L'investissement total est estimé à hauteur de 34 millions d'euros.


Une isolation par mur à ossature bois


Le premier permis de construire ayant été obtenu en 2019, le projet relève de la RT 2012. Ayant été retardé par la crise sanitaire, le projet a évolué pour remplir désormais les cases du volet énergétique de la RE 2020.

La consommation d'énergie primaire est estimée à 70 kWh EP/m²/an, soit l'équivalent d'une étiquette énergétique A. 640 mètres carrés de panneaux solaires photovoltaïques, totalisant 130 kWc, produiront 20% de la consommation d'énergie du bâtiment.

«Osmose vise la certification Breeam very good», signale Clémentine Oddon, directrice de programme de Lazard Développement.

Le bâtiment aura une isolation par mur à ossature bois complété par de l'aluminium. Il est prévu que les deux tiers des façades soient en pin Douglas produit en France. Le jardin central et les abords seront végétalisés avec l'idée de créer un îlot de fraîcheur.

Chaque niveau comptera huit balcons et loggias pour travailler également en extérieur.

Un récupérateur souterrain de 15.000 litres stockera les eaux de pluie pour les toilettes et l'arrosage des végétaux.

La plupart des entreprises intervenant sur le chantier sont locales – Roger Martin, SECOBAT, Alkimia – ou françaises – basées en Saône-et-Loire, en Isère ou encore dans l'Ain. Elles sont supervisées par le groupe lyonnais Lazard Développement qui a déjà réalisé Dijon Park Avenue, en 2005, et Marbotte Plaza, en 2008.

L'investissement pour la construction du bâtiment s'élève à 28,3 millions d'euros auquel s'ajoutent les aménagements intérieurs à hauteur d'environ 6 millions d'euros pour un total de 34 millions d'euros.

Apports de services aux usagers


Les usagers pourront bénéficier d'une conciergerie gérée par une structure de l'insertion professionnelle, d'une halte garderie, de vestiaires, de douches et même d'une petite salle de fitness.

S'il n'y a pas de cantine sur place, de nombreux points de restauration et restaurants sont présents aux alentours entre le centre commercial, la zone Cap Suzon ou mêle la place de la République à portée de tramway. Le bâtiment intégrera des espaces de convivialité.

Une centaine de places de parking seront réalisées sous le bâtiment – dont certaines dotées de bornes électriques pour les véhicules de fonction – et une autre centaine de places seront louées au centre commercial de la Toison d'or. S'ajoutera un parking à vélos, la collectivité proposant des cycles à ses agents.

Inspiré par les campus américains


François Sauvadet revendique la réalisation d'un bâtiment «exemplaire dans sa conception» notamment sur le plan énergétique, en matière d'empreinte environnementale et concernant la future «qualité de vie au travail» des usagers.

«Un campus, c'est l'idée de rechercher des synergies comme dans les grandes universités ou les grandes entreprises», indique celui qui s'est inspiré notamment de campus universitaires aux États-Unis. «C'est à dire travailler à l’encouragement de l'esprit d'équipe, améliorer la qualité de service à nos compatriotes.»

Création d'une direction du numérique, de la maîtrise de la donnée et de l'intelligence artificielle


«Ce lieu vise à adapter l'organisation et les moyens du Département dans un monde en pleine mutation : transition climatique, transition numérique, transition énergétique. On accueillera ici une direction du numérique, de la maîtrise de la donnée et de l'intelligence artificielle. Je souhaite que nos services n'aient pas à subir les transitions mais, au contraire, de saisir les immenses opportunités que ces défis représentent», développe François Sauvadet.

«Il y a des bâtiments qui ont regroupé des services sur un même site mais, à ma connaissance, concevoir un bâtiment au service de missions, je crois que c'est une première au plan national», vante le centriste. «Dans tous les Départements de France, il y a une direction des services informatiques mais avoir une direction numérique de la donnée et de l'intelligence artificielle, cela témoigne bien de notre volonté.»

«La maîtrise de la donnée et l'intelligence artificielle vont conduire à une véritable révolution dans nos métiers», envisage-t-il, «cela n'exclura pas qu'il faudra continuer d'être aux côtés des familles».

Les outils numériques seront mobilisés notamment pour «optimiser la gestion des routes départementales» ou encore gérer l'infrastructure du réseau de très haut débit dont la collectivité est propriétaire.

«Un pôle ressource» pour le bloc communal portant sur les outils numériques


Alors que 40% de la population se déclarent en difficulté par rapport à l'usage des outils numériques, la collectivité envisage d'implanter des espaces numériques dans chaque ancien et actuel chef-lieu de canton.

Les communautés de communes trouveront au sein d'Osmose, vu comme «un pôle ressource», les services pour les accompagner dans la lutte contre l'illectronisme.

Favoriser l'attractivité des métiers par la qualité de vie au travail


«Osmose est un outil qui favorise la qualité de vie au travail. On retrouvera des espaces de travail connectés, des espaces de travail partagés, des zones collaboratives. À l'intérieur du bâtiment mais aussi à l'extérieur», reprend François Sauvadet.

«Notre autre objectif est de renforcer l'attractivité des métiers de la fonction publique territoriale. On a besoin de recruter des talents pour assurer des missions dans un monde du travail qui a profondément évolué ces dernières années», appuie l'ancien ministre de la Fonction publique. «Il faut que l'on soit en capacité d'exercer demain les nouveaux métiers au service des communes et des habitants.»

«Le télétravail est un outil intéressant mais il faut privilégier l'esprit d'équipe»


«La répartition du temps de travail dans la semaine va évoluer», anticipe François Sauvadet qui n'exclut pas une expérimentation de «la semaine en quatre jours» pour peu que soit assurée «une continuité du service public» pour les missions exercées 24 heures sur 24. «Il faut faire coïncider l'exigence du service public avec la qualité de vie au travail, un bon équilibre entre vie familiale et investissement personnel au travail.»

«Le télétravail est un outil intéressant mais il faut privilégier l'esprit d'équipe», tempère-t-il, «il ne faut pas que le télétravail conduise à l'isolement, il faut le contingenter». Actuellement, parmi les 2.700 agents, 700 ont recours au télétravail.

«Le dialogue social est nourri» autour de l'aménagement intérieur d'Osmose


«Pour l'aménagement intérieur, on travaille avec les services qui rejoindront ce campus pour chacun puisse faire coïncider la nécessité de disposer de bureau individuel ou d'espace collaboratif», indique François Sauvadet. «Les espaces sont conçus au service des missions et les technologies doivent faciliter l'exercice des missions. (…) On cherche à travailler mieux en back-office pour travailler la proximité.»

La direction des ressources humaines pilote la consultation des syndicats en particulier et des agents en général pour envisager la future occupation des locaux. «Le dialogue social est nourri», relève Martine Eap-Dupin (LCP), vice-présidente du Département.

À Dijon, maintien des sites Tissot, Nation et Devosge, vente de Jean-Bouhey


«Le Département entend assumer pleinement ses missions. Des missions premières de solidarité, qui supposent de l'accompagnement individualisé et donc de la proximité», insiste le président de la collectivité.

«Nous conserverons notre présence territoriale sur la ville de Dijon, comme dans la métropole, et partout en Côte-d'Or», précise François Sauvadet. «Nous voulons rester au plus près de nos compatriotes qui s'interrogent beaucoup sur leur futur et, en même temps, avoir la volonté de s'organiser pour faire face aux grandes mutations. C'est le témoignage de ce que nous voulons pour la Côte-d'Or, une Côte-d'Or qui soit solidaire et qui nous projette dans le monde dans lequel nous sommes. C'est un geste de confiance dans la capacité de nos équipes.»

Les sites Tissot – également réaménagé –, Nation, Devosge seront ainsi conservés même si la répartition des agents sera revue. En revanche, le site Jean-Bouhey, dans le quartier des affaires, qui accueille 350 agents, sera intégralement transféré avant une vente des bureaux en question.

Dans quelques semaines, sera à son tour présentée la nouvelle organisation des services du Département.

Jean-Christophe Tardivon

























Photographies JC Tardivon


Visuels Lazard Développement


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