Au niveau national, le bilan de l'accidentalité routière de l'année 2023 a permis de constater une évolution favorable. Selon le ministère de l'Intérieur, pour la première fois depuis 1926, en dehors des années de la crise sanitaire, le nombre de tués sur les routes est inférieur à 3.200 (lire le communiqué).

En Côte-d'Or, le bilan est globalement en phase avec le bilan de la France métropolitaine sauf sur le nombre de blessés qui augmente de 10,5% par rapport à 2022.


Ce lundi 12 février 2024, à Marsannay-la-Côte, le sous-préfet Oliver Gerstlé, directeur de cabinet du préfet de la Côte-d'Or, et le chef d'escadron Nicolas Rosalie, commandant l'escadron départemental de sécurité routière (EDSR), ont présenté le bilan en Côte-d'Or au moment où se déroulait une opération à l'échelle de la zone de défense est – comprenant la Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est – centrée sur les contrôles de vitesse et de comportements au volant (port de la ceinture de sécurité, usage de téléphone au volant...).

Une «baisse notable» du nombre de tués sur les routes en Côte-d'Or

«On a un bilan 2023 que je qualifierait d'encourageant», signale d'emblée Olivier Gerstlé à la lecture des données départementales fournies par le ministère de l'Intérieur. «Nous avons moins dix tués [en 2023] par rapport à l'année précédente. 23 tués sur les routes de Côte-d'Or, c'est toujours trop mais c'est une baisse notable».

«C'est un élément de satisfaction que je tempérerai immédiatement par le fait que, si le nombre d'accidents est resté relativement stable par rapport à l'année dernière, nous avons plus de blessés : 325 personnes ont été blessées en 2023, c'est 30 de plus qu'[en 2022]», précise le sous-préfet.

«Parmi les accidents mortels en 2023, la vitesse est en cause sur 6 des 23 accidents», souligne Oliver Gerstlé. Viennent ensuite des malaises au volant et la consommation d'alcool ou des stupéfiants.

Trois raisons à l'amélioration

Trois causes sont envisagées concernant ce bilan plus favorable notamment concernant la baisse du nombre de morts : «d'abord un renforcement de la mobilisation des forces de sécurité intérieure qui ont procédé à davantage de contrôles sur les routes. Deuxièmement, une amélioration de certains comportements au volant avec moins d'infractions relevées en matière d'alcoolémie au volant alors que le nombre de contrôle a augmenté. Moins d'infraction également liées à la vitesse, cela s'est traduit par moins de suspension de permis prononcées par la préfecture. Une intensification aussi des actions de prévention que nous avons menées : 60 opérations de prévention [en 2023] contre 54 [en 2022], des opérations destinées à des publics scolaires, menées par les associations de sécurité routière et les collectivités locales».

Trois accidents en trottinettes électriques

Si les accidents de trottinettes électriques restent un point noir au niveau national, les usagers en Côte-d'Or, dans la métropole dijonnaise notamment, semblent avoir entendus les messages de prévention. En 2023, on ne relève que trois accidents d'usagers d'engins de déplacement personnel motorisés (EDPM).

«Nous sommes très vigilants», indique Oliver Gerstlé, «un accident en trottinette électrique est très vite très grave». «Il faut être très prudent quand on utilise ces matériels et respecter les conseils de circulation, être bien éclairé, respecter les limitations de vitesse, ne pas être plusieurs sur les engins, si possible porter le casque.»

De nouveaux radars automatiques en Côte-d'Or

Un radar a été mis en service au niveau de la commune d'Orville, au nord-est d'Is-sur-Tille, et deux dispositifs de radars autonomes sur la RD 905 entre Sombernon et l'Yonne.

En Bourgogne-Franche-Comté, 23 voitures-radars sont en service. En moyenne, dans chaque département, trois circulent durant la journée.

«Les entreprises qui arment ces véhicules ne sont pas rémunérées au flash», tient à préciser Olivier Gerstlé, «c'est strictement encadré par des conventions passées avec l’État». «Les conducteurs qui pilotent ces véhicules ne savent pas quand ils flashent ou pas, ils ont un certain nombre de kilomètres à effectuer sur des itinéraires déterminés par les services de l’État.»

«Transformer l'essai» en 2024

Pour 2024, «il s'agit de transformer l'essai», déclare le sous-préfet qui choisit une métaphore sportive alors que l'année sera riche en événements populaires se déroulant sur les routes de la Côte-d'Or. «Il s'agit de confirmer ces résultats encourageants que nous avons obtenus en 2023. Cela passe par un renforcement encore des contrôles.»

En juillet 2024, le Relais de Flamme olympique empruntera le réseau routier ainsi que les coureurs et la caravane du Tour de France. «Ce sera l'occasion de redoubler nos efforts en matière de prévention», explique Olivier Gerstlé, «on le fait systématiquement dans le cas de grands événements». «Il y aura des dispositifs renforcés et dédiés.»

Baisse de la mortalité routière en France en 2023

Communiqué de la préfecture de la Côte-d'Or du 12 février 2024 :

BILAN SÉCURITÉ ROUTIÈRE 2023 (provisoire)

1) L’ACCIDENTALITÉ 2023 FRANCE

source :
https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/etat-d...



Une baisse de la mortalité, du nombre d’accidents et de blessés par rapport à 2022

La mortalité la plus faible jamais enregistrée.

Par rapport à 2019, année avant pandémie, une mortalité en légère baisse et une baisse plus marquée du nombre d’accidents et de blessés

L’année 2023 voit donc la baisse amorcée en 2022 perdurer.

Après deux années 2020 et 2021 marquées par la pandémie et ses conséquences, l’année 2022 a été est marquée par la fin des restrictions sur les déplacements et des obligations de télétravail.

L’année 2023 correspond à un retour à la normale avec néanmoins une évolution des mobilités vers des modes de déplacement doux (vélos, engins de déplacement personnel motorisés – EDPm — dont les trottinettes électriques) et le maintien d’un certain niveau de télétravail.

CÔTE D’OR

Une mortalité en nette baisse et la plus faible jamais enregistrée dans le département.

Néanmoins un nombre d’accidents et blessés en augmentation et atteignant des niveaux supérieurs à ceux d’avant 2020.

Sur les 10 dernières années (hors année COVID) :
- la meilleure année jamais enregistrée pour les tués
- la 3e plus mauvaise année pour les accidents
- la plus mauvaise année pour les blessés



o Les 22 accidents mortels (32 en 2022) :
- une nette baisse du nombre d’accidents mortels sur route départementale hors agglomération (9 contre 18 en 2022)
- une nette baisse du nombre de seniors tués (6 contre 14 en 2022)
- vitesse et malaise, les 2 principales causes d’accident mortel en 2023 (11 en 2023 - 8 en 2022)
- une nette baisse d’usagers de VL tués (10 contre 20 en 2022) mais une hausse du nombre de piétons tués (4 contre 1 en 2022)

Les types d’accidents mortels :
- 10 collisions entre 2 usagers (15 en 2022)
- 12 accidents avec un véhicule seul (17 en 2022) ( 6 VL, 3 moto/cyclo, 2 vélo, 1 PL)

La localisation des accidents mortels :



Les principales causes :
• vitesse excessive ou inadaptée : 6 (5 en 2022)
• malaise : 5 (2 en vélo et 3 en VL) (3 en 2022)
• alcool / stupéfiants : 2 (5 en 2022)
NB : un accident peut avoir plusieurs causes

Les usagers tués :

2) LES INFRACTIONS ROUTIÈRES (activité des forces de l’ordre)

3) LE CONTRÔLE SANCTION AUTOMATISE

Le dispositif de contrôle automatisé fixe

- 18 radars fixes de contrôle de vitesse
- 10 radars fixes de contrôle de franchissement de feu rouge
- 9 itinéraires de contrôle avec radar autonome
- dont 4 itinéraires (RD968, RD973, RD974 nord et RD974 sud) opérationnels (équipés de panneaux et un radar autonome déplacé régulièrement)
- et 4 itinéraires (RD905 est, RD905 ouest, RD906, RD980) en cours de déploiement (panneaux et/ou emplacements pour radars autonomes)
- et 1 itinéraire (RD996) en cours de validation



L’évolution du nombre d’infractions est à relativiser avec l’évolution et la vie du parc de radars (suppression, nouvelle implantation, date de mise en service, panne, maintenance, désactivation pour travaux de voirie,…)

Le dispositif de contrôle automatisé externalisé (voiture-radar)

Les contrôles ont débuté le 15 mars 2022 dans le département.

La décision de confier la conduite de voitures-radar à des opérateurs privés prise par le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) du 2 octobre 2015 répond à deux objectifs majeurs :
• libérer du temps aux forces de l’ordre pour leur permettre de se consacrer à des tâches plus opérationnelles, telles que l’interception au bord des routes (alcoolémie et stupéfiants), sans augmenter le nombre de voitures-radars en circulation ;
• mieux faire respecter les limitations de vitesse en allongeant les plages horaires de circulation de ces véhicules sur les routes les plus accidentogènes, les vitesses excessives étant responsables d’un tiers des accidents mortels.

Au total, 23 voitures-radars seront déployées sur les routes de Bourgogne-Franche-Comté.

Compte tenu des itinéraires et plages de contrôles retenus et en moyenne, environ 3 d’entre elles seront présentes en permanence dans le département.

A noter :

Les entreprises prestataires ne sont pas rétribuées au nombre d’infractions détectées. De fait, lorsque la voiture-radar circule, son conducteur ignore tout de l’activité de constatation des excès de vitesse, totalement autonome.

De même, l’entreprise titulaire du marché ne peut ni accéder aux clichés de verbalisation, ni connaître le nombre d’infractions constatées par le biais des véhicules dont elle a la charge durant leur activité opérationnelle.

Les données relevées par les voitures-radar sont envoyées de façon cryptée aux officiers de police judiciaire en charge de la verbalisation Ces officiers de police judiciaire, qui constatent et valident l’infraction, sont les mêmes que pour les radars fixes et les voitures radar encore pilotées par des forces de l’ordre : il s’agit des policiers et gendarmes du Centre automatisé de constatation des infractions routières (CACIR) au sein du Centre national de traitement (CNT) situé à Rennes.

4) LA PRÉVENTION

60 actions de prévention recensées menées en 2023 dans le cadre du PDASR

La crise sanitaire et les crises survenues depuis ont conduit à une baisse importante des actions menées dans le cadre des PDASR depuis 2020.

Les principales actions en 2023
- 22 actions dans les établissements scolaires
- 30 actions menées par des collectivités et associations de sécurité routière
- Saint Vincent à Couchey (28 et 29 janvier)
- Salon des Seniors (27 et 28 avril)
- Semaine de la sécurité routière au travail (22 au 26 mai)
- Journées de prévention de SR pour le public des TIG collectifs SPIP (7 et 8 mars,29 juin, 11 octobre…)
- Journée SR à l’Université de Bourgogne (28 septembre)
- Opération sacs à médicaments (5 octobre) dans le cadre de la semaine bleue
- Prix Christian Myon au collège Champollion (13 octobre)
- Salon des seniors à Chevigny-St-Sauveur (17 novembre)
- Visibilité des cyclistes et EDPM à Dijon (28 décembre)

5) LA POLITIQUE LOCALE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Le Document Général d’Orientations (DGO) est le fondement de la politique locale de sécurité routière à mener pendant les cinq prochaines années dans le département.

Élaboré en début d’année 2023 dans le cadre d’une démarche partenariale mobilisant tous les acteurs locaux de sécurité routière, la DGO est un outil de programmation et de mobilisation pour la politique locale de sécurité routière.

Le DGO présente les caractéristiques de l’insécurité routière du département, définit les enjeux et axes prioritaires à décliner au travers d’actions concrètes dans les plans départementaux annuels de sécurité routière (PDASR) et a vocation à remobiliser tous les acteurs locaux.

En Côte-d’Or le DGO 2023-2027 a été cosigné par les 5 principaux acteurs du département (préfet, procureur, président du Conseil Départemental, président de Dijon Métropole et président de l’association des maires de Côte d’Or).

5 enjeux (4 nationaux et un local) ont été retenus :
- les seniors (enjeu local)
- les deux roues-motorisés
- les conduites à risques (alcool, stupéfiants, vitesse et non respect des priorités, distracteurs)
- les nouveaux modes de mobilité dite « douce »
- le risque routier professionnel