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22/03/2024 13:54

CÔTE-D'OR : Agnès Pannier-Runacher découvre une installation solaire qui «offre de nouveaux débouchés au monde agricole»

«Le développement de l’agrivoltaïsme constitue un élément nouveau de revenu pour les agriculteurs», a assuré la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, en se rendant à Verdonnet, ce jeudi 21 mars.
Au nord de Montbard, l'énergéticien TSE et les coopératives agricoles de l'Alliance BFC ont implanté des panneaux solaires photovoltaïques au-dessus d'une parcelle de trois hectares pour produire de l'électricité parallèlement à la culture de céréales.

Ce jeudi 21 mars 2024, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et spécialiste des questions de transition énergétique, s'est rendue à Verdonnet pour découvrir ce «site exemplaire».

Selon le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, «le développement de l’agrivoltaïsme offre de nouveaux débouchés au monde agricole, au travers d’un partage juste de la valeur créée par la production d’énergies renouvelables et constitue un élément nouveau de revenu pour les agriculteurs, utile dans le contexte actuel».


L'intérêt de la commune de Verdonnet pour les énergies renouvelables


La ministre est accueillie notamment par Dominique Cernesson (sans étiquette), maire de Verdonnet, Sébastien Lannoye, sous-préfet de Montbard, François Patriat (REN), sénateur de la Côte-d'Or, Sébastien Sordel (LCOP), vice-président du conseil départemental de la Côte-d'Or, et Laurence Porte (HOR), maire de Montbard.

En bout de champ, le maire de Verdonnet présente les aspects économiques de son village de 80 habitants, sans entreprise, sans artisan, comptant «seulement des agriculteurs sur des terres à potentiel limité où il devient de plus en plus difficile de survivre». D'où un intérêt des élus communaux pour les différentes énergies renouvelables.

«Le projet est une assez parfaite expression du sens de la loi que vous avez portée», déclare Mathieu Debonnet, président de TSE, en présentant la centrale solaire à la ministre. En 2023, à l'initiative de la ministre a été votée la loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables

Partenariat entre un énergéticien et une coopérative agricole


Créé en 2016, TSE (Third Step Energy) est un acteur indépendant de l’énergie qui développe des centrales solaires, en particulier dans le champ de l'agrivoltaïsme, secteur mêlant agriculture et énergie solaire photovoltaïque.

En Bourgogne-Franche-Comté, via une société de développement, TSE s'est associé à Alliance BFC – rassemblant les trois coopératives Bourgogne du Sud, Dijon Céréales et Terre Comtoise – pour implanter des centrales solaires.

L'exploitation agricole de la SCEA des Tours est conduite en polyculture-élevage avec 500 brebis et 4.000 poules pondeuses en bio. Sa production d'énergie renouvelable a débuté en 2009 avec l'installation de panneaux solaires photovoltaïques en toiture d'un bâtiment agricole, produisant 60 kWc. Les échanges avec TSE ont débuté en en 2020 pour une finalisation du chantier et un raccord au réseau électrique en 2023.

Certains blés lèvent mieux sous la canopée de panneaux solaires


À Verdonnet, sur trois hectares de «la plus mauvaise parcelle» de l'exploitation dirigée par Jean-François Cortot, TSE a installé à 5 mètres de hauteur des panneaux solaires photovoltaïques d'une puissance de 3 MWc. Les panneaux couvrent en moyenne 38% de la surface et peuvent s'articuler pour réguler la quantité d'ombre portée et suivre la course du soleil. La hauteur de l'installation permet aux engins agricoles d'intervenir sur la parcelle.

Sont envisagés un pâturage de moutons l'été et la culture de céréales en agriculture biologique le reste de l'année. En cours d'expérimentation, le choix de la variété se fera au regard des résultats des tests.

En particulier, le blé Rubisko couvert par la canopée solaire présente une croissance supérieure de 14% à celle qui se fait dans des conditions standards. Ce résultat est dû à une limitation de l'évapotranspiration des sols en mai et juin du fait de l'ombre portée des panneaux.

L'électricité est vendue à des industriels


L'ajustement de l'orientation des panneaux permet de «produire en plateau» : «on a une production qui est beaucoup plus proche des courbes de consommation», souligne Mathieu Debonnet. Le poste de raccordement au réseau électrique de moyenne tension est situé en bord de parcelle.

L'électricité des premiers sites pilotes de TSE est vendue autour de 100 euros le MWh, une moitié directement à des entreprises industrielles et pour une autre moitié via des appels d'offres.

Le loyer du volume en hauteur de la parcelle versé à l'agriculteur est indexé sur la puissance installée et sur la production générée.

«Le but est de produire une énergie extrêmement compétitive au cœur des territoires», avance le président de TSE qui envisage des baisses des coûts de production dans les années à venir, ce qui intéresse Didier Lenoir, président de l'Alliance BFC, pour «étendre dans d'autres exploitations» ce type de centrales solaires.

«Plus de 80% de la valeur est française, européenne, non délocalisable»


En valeur, les panneaux solaires photovoltaïques fabriqués en Chine représentent 10% du coût d'un chantier. Le reste est fabriqué en Europe : «l'acier vient de chez Arcelor Mittal transformé par une société en Poitou-Charentes, les câbles sont suisses ou italiens, les moteurs sont espagnols, l'ingénierie d'installation est faite par Eiffage ou SPIE, donc des entreprises françaises». «Plus de 80% de la valeur est française, européenne, non délocalisable.»

«Un surcoût de l'ordre de 15% sur les panneaux solaires induirait un surcoût de 1,5% sur l'ensemble du projet», calcule donc Agnès Pannier-Runacher, envisageant le recours à des panneaux solaires produits en Europe.

Et le président de TSE de souligner : «on est sur de la [recherche et développement] française pour introduire des innovations qui n'existent nul part au monde».

Jean-Christophe Tardivon

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