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01/05/2024 18:51

DIJON : Un 1er-Mai contre «l'austérité»

La manifestation du 1er-Mai a renoué avec la tradition, ce mercredi, avec le retour du muguet et des revendications allant de «l'augmentation générale des salaires» à «la coopération avec les peuples».
Plus de 2.000 personnes ont battu le pavé, ce mercredi 1er mai 2024, parfois à quatre générations ensemble. Une marche «contre l’austérité, pour l’emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde» selon le mot d'ordre de la CGT, la FSU, FO et Solidaires.

Contrairement à l'année dernière où les clochettes étaient rares, les brins de muguet étaient arborés fièrement sur bien des vestes comme pour souligner un attachement à cette tradition concomitante à la Journée internationale des travailleurs.

2.000 manifestants selon la police



En milieu de parcours, la police a recensé 2.000 personnes quand, à son dernier décompte, la CGT dénombrait 2.500 manifestants.

Au niveau national, le ministère de l'Intérieur avançait 121.000 manifestants quant la CGT en comptait 200.000.

Cette participation est bien moindre que celle enregistrée le 1er mai 2023 lors du mouvement de contestation de la réforme des retraites – 7.000 personnes selon la police, 15.000 selon les syndicats à Dijon – mais en phase avec les cortèges post-crise-sanitaire rassemblant 1.300 personnes en 2022 et 2.200 en 2021.

Un forum militant place Wilson


À 10 heures 30, les stands improvisés sont prêts même si les manifestants sont encore rares à l'heure du rendez-vous donné par les syndicats. La mauvaise habitude d'arriver 30 minutes en retard, prise durant le mouvement des Gilets jaune, perdure.

Les abords de la fontaine de la place Wilson se transforment en forum militant durant une heure. Chacun peut donc acheter du muguet ou des livres, se documenter sur les activités militantes d'Amnesty International ou de la Ligue des droits de l'Homme ou encore suivre un happening des militants anti-nucléaires.

«Quelle connerie la guerre !» disait Jacques Prévert


Faisant bande à part, Franck Laureau, secrétaire général de FO Côte-d'Or, prend la parole en premier juché sur un escabeau. «Il faut toujours lutter pour préserver nos droits mais aussi pour en conquérir de nouveau», déclare-t-il au micro de la sono de FO.

«Cette année encore, un peu plus que l'année dernière, la guerre à nos portes  bouscule les choses», poursuit le syndicaliste avant de faire référence à Jacques Prévert. «Ces conflits qui s'installent et se prolongent, les destructions qu'ils engendrent, les populations civiles prises au piège, des villes bombardés, l'eau et le communication coupées, la nourriture qui manque et les vies brisées : quelle connerie la guerre !»

FO dénonce «les va-t-en-guerre du social»


«À Force ouvrière, nous condamnons l'économie de guerre et les va-t-en-guerre», lance Franck Laureau sous les applaudissements, «dans ce contexte anxiogène, nous avons aussi dénoncé les va-t-en-guerre du social». «Ce sont les annonces des pouvoirs publics sur les milliards d'économie budgétaire et un retour à une politique d'austérité affichée sans complexe, au détriment de l'école, de la santé, des services publics de proximité. C'est la recherche permanente d'économies sur les dépenses sociales.»

Le secrétaire général de FO Côte-d'Or tisse alors une continuité entre la réforme des retraites et la nouvelle réforme de l'assurance-chômage en cours de réflexion par le gouvernement : «de toute évidence, les règles d'indemnisation seront encore plus dures pour les travailleurs privés d'emploi, notamment les plus précaires».

FO revendique «l'augmentation générale des salaires»


En cette année olympique, Franck Laureau relaie les revendications nationales de FO : «personne ne veut gâcher la fête, nous demanderons simplement le respect de nos droits, l'application des primes et compensations qui ont été négociées pour ceux qui seront réquisitionnés pendant les Jeux olympiques et qui n'auront pas de congé».

Et de défendre plus globalement les acquis sociaux fondés sur le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) dont on célèbre les 80 ans en 2024.

Toutefois, «la première des revendications» reste «l'augmentation générale des salaires, dans le public comme dans le privé».

Solidaires 21 demande «des mesures urgences pour garantir des conditions de vie dignes»


De leur côté, les représentants de Solidaires, la FSU et la CGT se sont regroupés au pied du kiosque à musique et haranguent la foule des manifestants grâce à la sono de la CGT.

«Ce gouvernement favorise les intérêts de grandes entreprises au détriment des plus vulnérables et prépare une nouvelle attaque du code du travail à venir, sans compter une Nième de l'assurance-chômage», analyse Théo Contis, co-secrétaire départemental de l'union syndicale Solidaires 21.

«Nous refusons cette politique qui creuse les inégalités sociales et met en péril les services publics, la transition écologique et les droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses», expose-t-il. «Face à la précarité croissante, en particulier chez les étudiants étudiantes, femmes, chômeurs et chômeuses, nous demandons des mesures urgences pour garantir des conditions de vie dignes pour tous et toutes.»

«Nous devons renforcer les luttes sociales», clame Théo Contis


Considérant que «des inégalités persistent sur le plan salarial», le syndicaliste appelle à «poursuivre les mobilisations pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes».

Dans la foulée, Théo Contis «exige» l'abrogation de la loi asile et immigration «alignée sur les idées d'extrême-droite» et vue comme un moyen pour Emmanuel Macron de «détourner l'attention des questions sociales».

Dans ce cadre, le représentant de Solidaires 21 revendique «la régularisation des sans-papier» dont les travailleurs de DBD et Chronopost «en grève depuis plus de 29 mois».

«Contre l'extrême-droite et l'ultralibéralisme, nous devons renforcer les luttes sociales», clame Théo Contis, «nous serons aussi dans la rue pour défendre les libertés collectivités individuelles, y compris le droit de manifester, les libertés syndicales». «Nous nous opposons aux atteintes à liberté sous prétexte de lutte contre le terrorisme.»

LA FSU entend «riposter collectivement à l'accélération des politiques austéritaires»


«Il nous faut absolument riposter collectivement à l'accélération des politiques austéritaires qui continuent de faire les poches des plus précaires alors que ce sont toujours les mêmes qui s'en mettent plein les fougnes (sic), c'est à dire ceux du cash 40 (sic)», enchaîne Christine Bernery, co-secrétaire départementale du SNUIPP-FSU de la Côte-d'Or.

La syndicaliste effectue alors un focus sur l’Éducation nationale : «on assiste clairement à la mise en place de l'école du tri social, à la mise au pas de notre jeunesse et à la caporalisation des métiers de l'enseignement».

Ainsi, la FSU est opposée à l'instauration de groupes de niveaux, au SNU obligatoire et à l'autonomie des établissements scolaires faisant des directeurs des supérieurs hiérarchiques des enseignants.

«Il nous faut riposter collectivement à la montée des extrèmes-droites à qui Macron ouvre largement la porte», reprend Christine Bernery, «une autre politique solidaire est nécessaire et possible pour une société plus juste d'urgence sociale, féminisme et climatique».

Selon la CGT, «jamais l'humanité n'a disposé d'autant de moyens pour résoudre les problèmes»


«Dans un monde de guerre, où le capital attise les conflits en fonction ses intérêts, le syndicalisme CGT défend sans cesse la paix et l'intérêt des travailleuses et des travailleurs», déclare Frédéric Pissot, secrétaire général de la CGT de la Côte-d'Or, «d'autres solutions existent».

«Jamais l'humanité n'a disposé d'autant de moyens, de toute nature, pour résoudre les problèmes et créer les conditions afin que chacun puisse vivre en paix et en sécurité», analyse le syndicaliste. «Pourtant, la réalité du monde est toute autre et la principale cause de cette situation en revient au mode de production capitaliste.»

Frédéric Pissot met en avant «la coopération entre les peuples»


«Le commerce des armes pérennise le sous-développement et alimente les tensions dans le monde», poursuit-il, «il prélève des sommes considérables pour la satisfaction des besoins». «La politique actuelle de la France prend toute sa place dans cette stratégie guerrière libérale en tant que troisième marchand d'armes dans le monde.»

«La coopération entre les peuples, l'ouverture aux autres, l'accueil dans le respect des différences sont indispensables pour imaginer une vie apaisée et heureuse permise par l'avancée des sciences et des techniques», déclare Frédéric Pissot, «les sciences et les techniques seraient bien plus utiles au service de la vie plutôt que de servir l'économie de guerre».

«La Macronie est forte avec les faibles, faible avec les forts», scande Frédéric Pissot


Le syndicaliste de la CGT fustige, lui aussi, la «politique d'austérité» du gouvernement ainsi que «l'ignoble» loi Asile et immigration.

«Le choix de la paix et du développement humain durable est un combat prioritaire», estime-t-il en appelant à «promouvoir la formation, la recherche, la culture» et à «décupler les lieux de débat et de démocratie».

Et de faire référence également aux 80 ans du CNR, mis en valeur sur la banderole de la CGT réalisée en mode street art, dont les acquis sociaux sont considérés comme «attaqués» par la majorité présidentielle.

«La Macronie est forte avec les faibles, faible avec les forts», scande Frédéric Pissot en écho à la remise de la grand-croix de la Légion d'Honneur au milliardaire Bernard Arnault, PDG de LVMH.

Les prises de parole se terminent sous une pluie de confettis tandis que Théo Contis incite les personnes recevant des condamnations pénales assorties d'amende pour avoir participaté des manifestations non déclarées en 2023 à entrer en contact avec Solidaires 21 (lire le communiqué).

Une intersyndicale sans la CFDT


La banderole de l'intersyndicale «pour le progrès social» est portée en tête de cortège. Il s'agit de la même que l'an dernier sauf que le nom de la CFDT est masqué. Ce syndicat ne s'est pas associé à l'intersyndicale dijonnaise alors que, pourtant, à Paris, il participe au défilé unitaire du même jour.

Suivent la FSU, la CGT, Solidaires 21, FO, le «camion féministe», les partis politiques et les associations.

Des personnalités politiques mobilisées pour la campagne des européennes


Dans le secteur des partis politiques, le carré Lutte ouvrière fait forte impression avec une délégation venue en nombre, conduite par Claire Rocher, candidate aux élections européennes, figurant sur la liste menée par Nathalie Arthaud.

Pour le Parti socialiste, Antoine Hoareau est présent, entouré de Marie-Odile Cholet, Bassir Amiri , Alexandre Emorine et de plusieurs Jeunes Socialistes.

Les Verts sont représentés par Catherine Hervieu ainsi qu'Olivier Muller –  soutiens de Marie Toussaint aux européennes –  et Générations par Bruno Léon. Dès le début du parcours, les discussions vont bon train entre les militants de ces deux formations, momentanément rejoints par Sladana Zivkovic, référente de Place publique en Côte-d'Or, qui s'attache à faire connaître l'initiative «Tax the Richs» portée par Raphaël Glucksmann durant la campagne des européennes.

Les autres socialistes sont rejoints par Arnaud Guvenatam, militant du Parti de gauche, le temps de débattre de l'avenir de la gauche.

De son côté, Dominique Guidoni-Stoltz mène une délégation de quelques militants de La France insoumise qui soutiennent la liste conduite par Manon Aubry aux européennes.

Par ailleurs, le communiste Laurent Gutierrez soutient la liste menée par Léon Deffontaines. Il est accompagné par de Jeunes communistes qui revendiquent la fin du «blocus de Cuba».

Un défilé dans le calme


Évitant la place du 30-Octobre, en travaux, le cortège se dirige vers la place du Théâtre, avant de faire une boucle par la rue de la Liberté, le boulevard de la Trémouille, la place de la République et la rue Jean-Jacques Rousseau afin de revenir place Wilson.

Toujours délicat, le passage du centre-ville – relativement désert en ce jour férié – se fait, selon la police, «sans dégradation notable».

De retour place Wilson, la dispersion du cortège s'effectue dans le calme tandis que différentes formations syndicales proposent déjà de se restaurer après une petite heure de marche.

Jean-Christophe Tardivon





























































































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