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08/05/2024 19:11
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DIJON : Commémoration du 8-Mai sous le signe de la construction européenne

La ministre Fadila Khattabi a présidé la cérémonie au monument aux morts, ce mercredi 8 mai. Les orateurs ont mis en avant le danger que fait peser le nationalisme sur la paix.
La commémoration de la Victoire des armées alliées sur l'Allemagne nazie, survenue le 8 mai 1945, prend place dans le cycle mémoriel de la Mission Libération marquant sur deux années les 80 ans de la fin de l'Occupation.

Ce mercredi 8 mai 2024, la préfecture de la Côte-d'Or a organisé une cérémonie commémorative aux monuments aux morts de Dijon, présidée par Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées.

De nombreuses structures et institutions ont participé à la cérémonie


Cet événement mémoriel s'est déroulé en présence de Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, ainsi que de Didier Martin (REN), Benoît Bordat (FP), Philippe Frei (REN), députés de la Côte-d'Or, et Océane Godard (PS), vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, François-Xavier Dugourd (LR), vice-président délégué du conseil départemental de la Côte-d'Or, le général de division Sylvain Laniel, commandant la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, le général Hubert Charvet, commandant l’École de gendarmerie de Dijon, le colonel Aymeric Andrieu, délégué militaire départemental de la Côte-d'Or et chef de corps du 511ème régiment du train d'Auxonne, Christian Perrin, président du Comité d'entente dijonnais des anciens combattants et victimes de guerre, Alain Charlet, président de l'Union nationale des combattants de la Côte-d'Or, Philippe Colot, président du Comité dijonnais du Souvenir français,  Jean-Paul Mugneret, président de la section côte-d'orienne de l'Union nationale des parachutistes, Jean-François Guyot, président du Onzième choc, Franck Moisy, président du comité de la Côte-d'Or de la Fondation Maréchal de Lattre de Tassigny, le lieutenant-colonel Pascal Pomé, référent en Côte-d'Or de l'Association nationale des anciens de la deuxième division blindée, Philippe Javelet, président de l'Amicale des anciens de la première division des Français libres, et plusieurs représentants des associations patriotiques.


Ont participé à la cérémonie l’École de gendarmerie de Dijon, le 511ème régiment du train, le 37ème régiment d'artillerie, la préparation militaire marine, l'élément air rattaché de Dijon, les réservistes du centre d'instruction et d'information de l'armée de l'air et de l'espace de Dijon, les cadets de gendarmerie de la Côte-d'Or, l'escadrille air jeunesse de Dijon, les jeunes volontaires du SNU, des membres du Conseil départemental jeunes de la Côte-d'Or, ainsi que des membres de la Croix-rouge française et de la Protection civile sans oublier l'Harmonie municipale de Dijon.

«La paix et la liberté ne sont jamais définitivement acquises»


Après la revue des troupes, deux décorations ont été remises. Le major de réserve Jerry Abrassart a été fait chevalier de l'Ordre national du Mérite des mains du colonel Cortot et l'adjudant-chef Thierry Fiorina a reçu la médaille d'or de la Défense nationale des mains du colonel Aymeric Andrieu.

Franck Moisy a lu l'ordre du jour n°9 du maréchal de Lattre de Tassigny, rédigé le 9 mai 1945, à Berlin, insistant sur «l'héroïsme» des combattants ayant œuvré à la libération de la France pour lui rendre «son rang et sa grandeur» sous les ordres du général de Gaulle.

Une représentante des élèves du collège André Malraux a lu le manifeste de l'Union française des combattants et victimes de guerre. Par sa voix, l'association a mis en avant les dangers qui menacent la paix : «restons vigilants ! Au mépris des enseignements de ce passé, fanatisme religieux, terrorisme, réveil des nationalismes et, désormais, retour de la guerre aux frontières orientales de l'Europe, nous rappellent que la paix et la liberté ne sont jamais définitivement acquises».

«Une ambition économique a offert à notre pays les moyens de son indépendance et de sa prospérité»


Le traditionnel message du ministre des Armées et de la secrétaire d’État aux Anciens Combattants a été lu par Fadila Khattabi. Cette année, le propos insistait sur le contexte des élections européennes à venir (voir ci-dessous).

«[Après-Guerre], les peuples avaient compris (…) que le nationalisme était un fusil chargé. Tous pressentaient déjà que la construction européenne serait nécessaire au salut de l'Europe !», ont déclaré conjointement les membres du gouvernement en saluant «une ambition économique ne se limitant pas à la reconstruction a offert à notre pays les moyens de son indépendance et de sa prospérité».

Dépôts des différentes gerbes de fleurs


Les autorités civiles et militaires ont ensuite déposé des gerbes de fleurs au pie du moment aux morts puis «La Marseillaise» a été chanté par des choristes du collège André Malraux, accompagnés par des élèves de la cité scolaire Montchapet traduisant les paroles en langue des signes.

La cérémonie s'est terminée par une revue des troupes et le salut des porte-drapeaux.

Jean-Christophe Tardivon

Message de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire - 8 mai 2024
(communiqué)

Il y a 79 ans, à Berlin, la France surmontait « l’étrange défaite » de mai 1940 et l’esprit de collaboration. Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait, le fracas des armes se taisait en Europe.

Ce jour-là, il faisait chaud sur la France comme dans le cœur des Français lorsqu’ils ont appris la nouvelle : « La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! ». Ces quelques mots, prononcés par la voix du Général de Gaulle, qui depuis le 18 juin 1940 avait poursuivi le combat, ont résonné dans le pays, et bien au-delà.

La délivrance est là. Et, en même temps que les larmes de joie, la douleur fait briller les yeux des Françaises et des Français.

Car la Victoire, si heureuse soit elle, n’efface ni la guerre qui a eu lieu, ni ses ravages et ni ses morts. Des ruines de Rennes et de Saint-Lô, aux plages de Normandie et de Provence, d’Oradour-sur-Glane aux monuments aux morts sur lesquels on gravera bientôt des noms nouveaux : c’est dans un silence de mort que résonnent les premiers cris de la Libération. Dans le silence des murs d’Izieu et de celui de toutes les maisons dont les habitants furent assassinés.
Le 8 mai 1945, dans un élan collectif, chacun pleure les morts et salue ceux qui ont combattu. 79 ans après, réunis devant nos monuments aux morts, nous leur rendons un même hommage.

Nous nous souvenons de ceux de 40 et de leurs efforts héroïques, à Montcornet, à Saumur, à Narvik ou dans les Alpes.

Nous nous souvenons des hommes et des femmes qui ont refusé d’abandonner la Patrie à ceux qui l’avaient occupée et à ceux qui l’avaient trahie. Résistants, ils s’étaient engagés sans calcul, sans garantie, mais résolus à vivre libre ou à mourir.

Nous nous souvenons des combattants des Forces Françaises Libres, venant de France, d’Afrique, des outre-mer et d’ailleurs. Ils étaient soldats, légionnaires, aviateurs, tirailleurs, marsouins ou marins. Ils sont arrivés sur les plages de Normandie et de Provence après les glorieux combats de Bir-Hakeim, de Koufra, dans les sables des déserts d’Afrique et du Levant, à Monte Cassino. Ils débarquaient en France, guidés par la liberté, qu’ils aimaient plus que leur propre vie. Ils se sont battus et n’ont jamais plié.

Nous nous souvenons du soutien décisif de nos Alliés d’alors, de ces combattants partis à l’assaut de l’ennemi côte à côte avec les Français libres, de ces millions d’hommes et de femmes qui se sont unis pour hâter la Victoire.

Nous nous souvenons également de toutes les victimes civiles qui payèrent un immense tribut. Elles trouvèrent la mort dans les exactions de l’occupant ou les bombardements de l’invasion ou de la Libération.

Nous nous souvenons des victimes de la déportation politique et raciale, dans les camps de concentration et dans les camps de la mort. Nous nous souvenons des juifs, tziganes, homosexuels, handicapés physiques ou mentaux, haïs et assassinés simplement parce qu’un jour ils étaient nés.

Nous nous souvenons aussi de ces Français et des ces Françaises d’Alsace ou de Moselle, enrôlés malgré eux dans l’armée de l’occupant, sous un drapeau qui n’était pas le leur.

Il y a 79 ans, la France et l’Europe avaient perdu leur innocence. Et c’est avec la conscience grave du passé que chacun se mit à imaginer les jours heureux. Avant même la fin de la guerre, de nouveaux défis se faisaient jour. De nouvelles ambitions, aussi.

Une ambition politique partagée par toutes les forces qui avaient contribué à la Libération et qui, rassemblées autour du général de Gaulle, avaient formé un gouvernement provisoire. L’ambition de l’établissement de la démocratie la plus large, car les peuples avaient compris, par les armes et par le sang versé, que le nationalisme est un fusil chargé. Tous pressentaient déjà que la construction européenne serait nécessaire au salut de l’Europe.

Une ambition sociale, celle de la sécurité sociale, du droit au travail, de la sécurité de l’emploi. Celle qui a donné à tous les enfants la possibilité de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture, pour que soit ainsi promue une élite non de naissance mais de mérite.

Une ambition économique qui, ne se limitant pas à la reconstruction, a offert à notre pays les moyens de son indépendance et de sa prospérité.

De la guerre, du 8 mai 1945, nous avons conservé une mémoire. Celle-ci s’est nourrie de l’histoire des combats de la France Libre et de la Résistance comme de celle de la déportation et de la collaboration. Cette mémoire est notre héritage autant qu’une leçon.

Depuis 79 ans, nous ne l’avons pas oubliée. Pour toujours, elle nous anime.

Vive la République !
Vive la France !

Inauguration du passage Missak-et-Mélinée-Manouchian à Dijon























































































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